Personne n'avait cru au début du mois de mars de l'année en cours, lorsque l'Entente de Sétif commençait sa campagne au tour préliminaire contre ASFA Yennenga du Burkina Faso, par une victoire de 5 buts à 0, à Sétif. L'appétit vient en mangeant dit-on, l'ESS a pris goût, en surmontant étape par étape, l'une après l'autre. Respectivement, le tour préliminaire, les 16es de finales, les 8es de finales, les quart de finales, les demi-finales et la voici en finale. L'équipe mythique des Hauts-Plateaux a surpassé plusieurs formations africaines. ASFA Yennenga du Burkina Faso, Coton Sport du Cameroun, Ahly de Benghazi de Libye, le CS Sfax, l'Espérance de Tunis et le Tout Puissant Mazembe de la République démocratique du Congo, sont, autant d'équipes qui n'ont pas résisté à la regénération de l'Entente de Sétif, conduite par Kheïreddine Madoui. Ainsi, comme nous l'avions annoncé, la ville de Sétif a connu une ambiance tout à fait exceptionnelle en fin de journée du dimanche 28 septembre 2014. Les voitures ont circulé dans tous les sens. Les supporters en liesse ont envahi les grandes artères de la capitale des Hauts-Plateaux. L'Entente de Sétif s'est donc qualifiée en finale de la 18e édition de la Ligue des champions de la CAF, 26 ans après sa dernière finale de 1988, remportée brillamment devant la formation nigériane d'Iwanwanyu. Une grosse performance des Sétifiens qui ont éliminé un grand géant du football africain, le Tout Puissant Mazembe. Même à la Confédération africaine de football, on n'en revient pas. Au stade des demi-finales, une équipe qui gagne le match aller chez elle par 2 buts à 1 a 100% de chances de rentrer bredouille à l'issue du match retour. Il en va ainsi depuis une cinquantaine d'années, une tradition qui avait gonflé à bloc le moral des Congolais du TP Mazembe. Mais toute tradition a une fin et la fin, cette fois, a été paraphée par l'Entente de Sétif. Ayant ouvert les premiers le score, dans des conditions identiques à celles de leur but du match de Kinshasa, les Congolais qui menaient par trois buts à un, à un quart d'heure de la fin de la rencontre, avaient déjà la tête à la fête lorsqu'ils ont vu les Aigles noirs inscrire leur second but. Une réalisation synonyme de qualification pour les Noir et Blanc. Younès à la 75e minute de jeu brisa définitivement le rêve des Congolais et ceux de la CAF pour assister à une finale congolo-congolaise. La finale de la Champions League africaine se jouera donc entre l'AS Vita Club et l'Entente de Sétif. Le match aller se déroulera le 24, le 25 ou le 26 octobre au stade Tata Raphael de Kinshasa tandis que la finale retour aura lieu sûrement le 1er novembre au stade Hamlaoui de Constantine. Une occasion pour l'Entente de Sétif de rééditer l'exploit de 1988, quand l'équipe sétifienne du temps du regretté Mokhtar Aribi avait brandi ce trophée dans son ancienne version en écrasant, au match retour disputé à Constantine, l'équipe nigériane d'Iwanwanyu sur le score de quatre buts à zéro. Le titre continental remporté par l'Entente de Sétif en 1988 fut une prouesse rare voire unique. Au moment où le capitaine Abdelhakim Serrar levait le trophée à Constantine dans un stade en liesse, l'Entente évoluait en D2 et foulait les stades en tuf d'El Biar, de Oued R'hiou, de Sour El Ghozlane et de Mécheria. 2014, l'Entente n'est plus en D2. Elle a beaucoup grandi et mûri. Gagner ce titre qui lui tend les bras est dans ses cordes comme le pensent certains anciens joueurs ayant disputé cette finale de rêve de 1988 qui estiment que l'équipe actuelle a toutes les chances de remporter le trophée de cette prestigieuse compétition africaine. Imed Sellami Les anciens de l'ESS en parlent Djamel Nabti (Ex-défenseur) : «Un grand pas est accompli» «Maintenant que les joueurs ont assuré leur qualification en finale, ils doivent continuer de travailler durement, et seront encore confrontés à une grosse pointure qui est l'AS Vita Club. Mais je reste confiant en les possibilités des Ziaya et compagnie pour procurer la joie et le bonheur non pas uniquement à Sétif mais à toute l'Algérie comme nous l'avons fait par le passé. Je sais que les nôtres seront armés d'une volonté de fer pour parvenir à brandir le trophée le 1er novembre prochain.» Kamel Adjas (Ex-défenseur) : «Le plus dur reste à faire» «L'Entente avait pour mission de ne pas revenir sans la qualification. Les Noir et Blanc ont tenu leur promesse en compostant leur ticket pour la finale tant attendue. Il faut penser, d'ores et déjà, à la finale. Nos joueurs qui vont se mesurer à une autre équipe congolaise, difficile à manier sur son terrain, doivent bien préparer cette première manche. Je reste confiant en les capacités des Noir et Blanc qui possèdent la fougue et la rage de vaincre et seront en mesure de remporter le titre pour la deuxième fois dans l'histoire de notre très cher club.» Antar Osmani (ex-gardien de but) : «Optimiste pour gagner le trophée» «J'ai foulé les terrains d'Afrique et connais bien comment se déroule ce genre de rencontres. Les joueurs étaient héroïques lors de cette rencontre. Je les remercie ainsi que le staff technique pour cette qualification historique. Je suis optimiste car les Sétifiens sont toujours présents dans les grands rendez-vous. Ils sont prêts à consentir d'énormes sacrifices pour les deux matches de la finale pour que la fête soit grande.