Départ ce matin, à bord d'un vol spécial de la compagnie nationale, de l'EN à Blantyre où se tiendra, samedi en début d'après-midi (14h30 locales, 13h30 à Alger), le match Malawi-Algérie, comptant pour la troisième journée des qualifications pour le tournoi final de Maroc-2015. Mohamed Bouchama - Alger (Le Soir) - Un déplacement à risques pour les camarades de Bougherra qui aspirent enchaîner avec une seconde qualification consécutive en phase finale d'une CAN, quelques mois après avoir brillé lors du Mondial-2014 au Brésil. Le néo-sélectionneur des Verts, le français Christian Gourcuff affiche certes une mine radieuse avant cette longue virée en terre malawite, certainement rassuré par l'état de forme de ses cadres, mais face à un adversaire qu'il qualifie lui-même de «difficile à manier à domicile», les certitudes et la confiance générées par la double victoire acquise, le mois dernier, respectivement contre l'Ethiopie et le Mali, peuvent s'effriter au détour d'un ratage tout ce qu'il y'a de prévisible. D'ailleurs, dans les propos des trois joueurs invités au point de presse de mardi, des lapsus révélateurs fusaient de la bouche de Brahimi, Mesbah et Zemmamouche. C'est le meneur de jeu de la formation portista, Yacine Brahimi, qui en livrera le plus gros des appréhensions de la sélection à la veille de ce duel en Afrique Australe. «Ce sera assurément un match compliqué, surtout que nous allons évoluer sur un terrain en synthétique ce qui constitue un avantage pour l'adversaire vu que ses joueurs sont habitués à cette pelouse», dira-t-il. Cette peur exagérée de la nature de la pelouse du Kamuzu Stadium est atténuée par la déclaration de l'un des rescapés de la CAN-2010 en Angola, tournoi durant lequel les Verts ont lourdement chuté face aux Flames. «Je sais qu'ils sont nombreux à appréhender le déroulement du match sur un terrain en synthétique, mais je peux rassurer que mes coéquipiers se sont vite adaptés à cette pelouse dès la première séance déroulée à Sidi Moussa. Aussi, nous sommes quelques éléments à avoir l'habitude de jouer sur de tels terrains, que ce soit ceux qui évoluent ou ont déjà évolué en championnat national, tout comme les joueurs exerçant en France où quelques terrains sont couverts de pelouses synthétiques», assure Mohamed-Liamine Zemmamouche, de retour en sélection après son forfait déclaré lors du premier stage sous la coupe de Gourcuff organisé en septembre dernier. Fin de série ou faim de succès ? Un avis également partagé par le technicien breton, lui-même grand connaisseur des surfaces à l'herbe artificielle. Gourcuff a simplement fait remarquer qu'il est préférable d'évoluer sur du synthétique au lieu d'un gazon en piteux état comme ce fut le cas à Addis-Abeba «où mes joueurs avaient des difficultés à aligner deux passes.» Dans son discours positiviste, voire triomphaliste, l'ancien entraîneur de Lorient pense que l'Algérie est en droit d'aller chercher les victoires quand il faut, là où il faut. «Notre objectif fixé dès le départ était de collecter 12 points pour assurer notre qualification à la CAN. Après deux journées, nous avons déjà six points, nous sommes donc à mi-chemin, et nous tablons sur six autres dès les deux prochains matchs pour valider prématurément notre billet pour le Maroc», disait-il lors de sa conférence de presse. Mieux, Gourcuff qui se veut tout de même modeste en évitant de faire, comme son prédécesseur, dans l'effet d'annonce, assure qu'il a déjà en tête l'équipe qui disputera la prochaine Coupe d'Afrique des Nations. «Je suis en train de resserrer le groupe(...) On se rapproche d'une composante de 20 joueurs de champ et les trois gardiens qui feront la CAN-2015», a-t-il laissé entendre lors de son introduction du point de presse. Le nouveau patron à la barre technique des Verts s'en tient aux arguments produits par ses joueurs lors du Mondial-2014 et au cours des deux dernières sorties des qualifications de la CAN-2015 sanctionnées par deux succès pour le moins convaincants. La belle série se poursuivra-t-elle à l'occasion de ce mois d'octobre où s'estompera-t-elle pour ouvrir la voie aux doutes et aux incertitudes qui avaient jalonné les premiers pas de cette sélection sous les ordres du bosnien Vahid Halilhodzic ?