Mission accomplie pour les Verts de Christian Gourcuff, hier, à Addis- Abeba devant les Antilopes Walyas. Partis dans l'inconnu, sans vraiment savoir de ce qui les attend, les camarades de M'Bolhi ont assuré une victoire prometteuse dans leur course aux qualifications à la CAN-2015. Un succès acquis grâce à une sérénité et une confiance qui rappellent de bien vieilles «traditions»... Deux mois après avoir fait trembler la NationalMannshaft, à Porto Alegre, en Coupe du monde, l'EN sans Halilhodzic, confirme qu'elle a grandi. Et que, désormais, il faut la craindre durant les échéances à venir. Hier, face à d'ambitieux Ethiopiens, l'Algérie a su, d'abord, surpasser ses craintes. Pour, ensuite, prendre la mesure sur sa «proie» étouffée dès lors que l'appréhension des conditions extrêmes (terrain boueux, altitude) disparaissait. Des frayeurs pour débuter A peine trois minutes d'échange, une mauvaise appréciation des hommes du milieu algérien doublée d'un renvoi approximatif de Medjani. Shimeles Bekele, embusqué dans les 18 yards butte sur la main ferme de M'Bolhi puis un sauvetage in extremis de Belkalem. Les Verts se font peur mais assument leur statut de favoris dans ce duel inédit joué sur un bourbier. Puis reprennent leurs esprits. Un réveil matérialisé par deux raids menés par Mandi (14') et Soudani (16') qui inquiéteront le portier éthiopien Jemal Tassew. Mais l'arrière-garde algérienne n'arrive pas à sécuriser convenablement la cage de M'Bolhi une fois encore ciblée par Saïd Saladin qui verra son tir détourné par le pied de Belkalem (19'). Une chaude alerte à laquelle les joueurs de Gourcuff répondront par un contre mené par Feghouli et Brahimi sur lequel Slimani, dans les six mètres, s'est montré par trop gourmand en tentant une inutile «Madjer» (20'). Le match ainsi lancé, à une allure vive et dans des conditions de jeu pitoyables, il fallait s'attendre à une baisse du rythme précocement. Si rapidement que les Algériens commençaient à montrer des signes d'essoufflement au bout de la première demi-heure. Un phénomène qui coûtera un carton jaune gratuit à Soudani auteur d'un malencontreux pied-en- avant devant le regard ferme de l'arbitre seychellois, Camille Bernard. Un avertissement qui eut pour conséquence de mettre en colère l'attaquant du Dynamo Zagreb qui, sur le flanc gauche, tentera un centre-tir devant lequel ni le défenseur Adebaw Butako ni le gardien Jemal Tassew n'ont pu régir. Les Verts ouvrent la marque à un moment crucial. Les poulains de Barreto, comme sonnés par ce but, vont (momentanément) abdiquer laissant le soin à Feghouli et compagnie de gérer les débats jusqu'à la pause-citron. M'Bolhi régale, Brahimi assure Le second half est abordé avec le même schéma. La même grinta aussi de la part des camarades de Mesbah. Ceux de Saladin font, certes, le forcing mais leurs manœuvres sont brouillonnes, trop faciles pour la défense de Gourcuff où, outre l'axe Belkalem-Medjani, M'Bolhi faisait le guet aux semblants d'essais des hommes de Barreto. Dans la récupération, Taïder et Lacen faisaient le ménage en dépit d'une aire de jeu davantage abîmée par les crampons des 22 acteurs. Le piteux état du terrain n'empêchera pas, pour autant, certains virtuoses d'étaler leurs prouesses. A l'image de ce diable de Brahimi, tout près de doubler la mise quand il se retrouvera, après un relais avec Soudani, face au portier éthiopien (71'). Le meneur de Porto sera imité par le longiligne Belfodil qui venait juste de remplacer Slimani. Le Parmesan fera appel à sa finesse pour déborder son vis-àvis mais son centre est mal négocié par Mahrez (76'). Ce dernier, fraîchement incorporé à la place du buteur, aura, sur l'action suivante, l'intelligence de remettre un caviar à Brahimi, auteur d'une seconde réalisation qui invitera une partie de la galerie des Antilopes à quitter les gradins du Tessema Stadium déçus par l'issue du match. L'autre moitié du public local a pu «savourer» la réduction du score, œuvre de Saladin Saïd, qui transformera le penalty sifflé par le referee seychellois dans le temps additionnel 90'+6'). M. B. Fiche technique Addis-Abeba, Tessema Stadium, temps couvert, pelouse en mauvais état, affluence nombreuse, arbitrage de M. Bernard Camille assisté de MM. Hansley Danny Petrousse et Eldrick Adelaïde (Seychelles). 4e arbitre : Allister Barra (Seychelles). Commissaire au match : Charles Masembe (Ouganda). Avts : Soudani (35') et Taïder (74') Algérie Buts : Soudani (33') et Brahimi (84') Algérie, Saladin Saïd (s.p, 90'+6') Ethiopie Ethiopie : Jemal Tassew, Alula Jerma, Shimeles Bekele, Adebaw Butako, Asrat Megersa, Adan Girma, Saïd Saladin Bergecho, Oumed Oukri, Natanael Zeleke, Tok James, Tadezle Mengesha, Entr. : Mariano Barreto Algérie : M'Bolhi, Mandi, Mesbah, Belkalem, Medjani, Taïder (Guedioura, 90'+1'), Lacen, Feghouli, Brahimi, Slimani (Belfodil, 69'), Soudani (Mahrez, 77'). Entr. : Gourcuff ELLE AVAIT ANNONCE LA RETRANSMISSION DU MATCH Le nouveau «ratage» de l'ENTV Le match Ethiopie-Algérie de la 1re journée des éliminatoires (Gr B) de la Coupe d'Afrique des Nations de football (CAN-2015) disputé hier après-midi à Addis-Abeba, n'a pas été retransmis par la Télévision algérienne. Prévu sur la chaîne terrestre, le match n'a pu être retransmis, en raison, selon un communiqué de l'Entreprise publique de télévision, de «l'échec des négociations avec la société détentrice des droits qui a exigé une somme faramineuse pour la retransmission». L'EPTV qui a formulé vainement plusieurs propositions à la société détentrice des droits «regrette de ne pouvoir retransmettre le match, en dépit de sa détermination à vouloir satisfaire le désir du public algérien à suivre le match des Verts». Cette situation, concernant le déroulement à l'extérieur des matchs de la CAN-2015, a également pénalisé la Tunisie, l'Egypte et le Soudan confrontés aux mêmes motifs de paiements des droits, ajoute le communiqué de l'EPTV. À L'ECOUTE D'ADDIS-ABEBA Réveil musculaire Le staff technique national a programmé hier matin une promenade pour les joueurs de l'équipe nationale. Les camarades de Medhi Lacen ont effectué une marche aux alentours de leur lieu de résidence, le Sheraton- Addis Hôtel. Les encouragements de Ghoulam... Forfait pour les deux premiers matches des Verts dans ces qualifications de la CAN-2015, Fawzi Ghoulam a tenu quand même à encourager ses camarades de la sélection. A travers la toile, le défenseur napolitain a twitté «bon courage à mes frères, ramenez-nous 1 victoire inch'Allah contre l'Ethiopie». ...et de Djebbour ! Non convoqué en sélection depuis le stage de préparation effectué en Suisse, Rafik Djebbour, nouveau sociétaire de la formation chypriote de l'APOEL Nicosie, garde toujours le contact avec les Verts. Hier, il a envoyé un message à ses anciens équipiers. «Tous derrière les Fennecs... Assurez les gars, ramenez-nous un résultat positif...», écrivait l'attaquant algérien sur son compte twitter. LE TESSEMA STADIUM PLEIN COMME UN ŒUF, PLUSIEURS HEURES AVANT LE MATCH Les Algériens découvrent l'enfer d'Addis-Abeba Les supporters éthiopiens, vêtus tous de jaune et vert, ont envahi hier la capitale Addis- Abeba, où ils se sont rassemblés devant le stade, plusieurs heures avant le début du match Ethiopie-Algérie. Drapés des couleurs nationales, les chanceux qui ont pu décrocher le fameux sésame dont le prix exorbitant (500 birrs soit environ 20 euros) ne les a pas empêchés de sortir leur portefeuille, malgré la misère quotidienne. Depuis vendredi soir, une ambiance de folie régnait ainsi aux alentours du stadium d'Addis- Abeba, avec, au menu, chants à la gloire des Antilopes Walya, Vuvuzelas et musiques africaines pour apporter tous les encouragements nécessaires aux hommes de Mariano Barreto. «Ethiopia 2- Algeria 0 », ne cessaient de répéter ces «irréductibles» de la sélection éthiopienne dont le chauvinisme atteint un degré inimaginable, comme pour remercier les coéquipiers de Getaneh Kebede qui, il faut le dire, ont réussi à leur procurer tant de joie et de bonheur par le passé. Le stade, d'une capacité d'environ 35.000 places, affichait, lui, complet face aux Verts, huitièmes-definaliste de la coupe du Monde 2014. Une opportunité pour voir de près des joueurs évoluant en Europe comme Sofiane Feghouli, Yacine Brahimi ou encore Islam Slimani. Sous un ciel menaçant qui couvrait la capitale éthiopienne, prélude à un violent orage, les Ethiopiens chantaient et dansaient, donnant encore plus de voix en apercevant les médias algériens sortir leurs caméras ou appareils photos pour immortaliser ces moments. Les forces de l'ordre éthiopiennes interviennent alors pour mettre un terme au travail des Algériens : «Arrêtez ça, il n'y a rien à filmer ici, partez», ordonnent-elles, au moment où les premiers supporters commençaient à accéder au stade. Du côté algérien, seul le fidèle supporter des Verts, Hadj Kouider plus connu sous le sobriquet d'Aâmi Abdelkader «Tiareti» essaye de rivaliser avec ses habits traditionnels aux couleurs de l'Algérie, accrochant, comme de coutume, un mini-drapeau de l'adversaire sur sa casquette pour encourager le fair-play. «A la fin, ce n'est que du sport», dit-il. DEBUT DES QUALIFICATIONS VENDREDI L'Afrique du Sud et le Sénégal en trombe Le Sénégal, l'Afrique du Sud et la Guinée ont bien entamé la phase de groupes des éliminatoires de la Coupe d'Afrique des nations 2015, par des victoires respectives contre l'Egypte, le Soudan et le Togo, vendredi, lors de la première journée. A Dakar, le Sénégal a dominé l'Egypte (2-0), grâce à des buts de Mame Diouf (17) et Sadio Mané (45+1). Les Lions de la Téranga ont douché les espoirs de retour en grâce des Pharaons, absents des deux dernières CAN après avoir remporté les trois précédentes et qui peinent à sortir de leur traversée du désert. A Omdurman, l'Afrique du Sud a dû attendre la seconde période pour prendre le large contre le Soudan (3-0). L'attaquant Sibusiso Vilakazi a inscrit un doublé (55, 61) avant que Bongali Ndulula n'aggrave encore la marque en fin de match (79). La Guinée, elle, a frappé fort en battant le Togo d'Emmanuel Adebayor (2-1). Saidouba Soumah, sur penalty (11), et Idrissa Sylla (45) ont marqué pour le «Syli national». La réduction du score de Jonathan Ayité (57) n'a pas suffi pour le Togo.