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Lettre de province
El-Mouradia : une pétaudière où se joue le destin du pays
Publié dans Le Soir d'Algérie le 11 - 10 - 2014


Par Boubakeur Hamidechi
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Le vertige du vide politique. Privée de boussole, l'Algérie ressent, chaque jour un peu plus, l'absence de ce «quelqu'un» que l'on désigne par sa fonction de chef de l'Etat. Au-delà de la rumeur publique qui simplifie la quête en se demandant «où est le Président ?», n'est-il pas mieux indiqué de se demander à quoi ressemblent les modalités de fonctionnement de l'institution présidentielle et à qui ont été dévolues certaines responsabilités ? Car ce qui est notoire dans la situation actuelle est le fait que Bouteflika n'exerce que nominalement ses hautes fonctions depuis avril 2013, date de son hospitalisation. Or, quels que soient les mécanismes de substitution pour parer à sa défection forcée, l'on s'aperçoit qu'ils ont naturellement leurs limites lorsqu'ils ne se manifestent pas par des couacs ou par de dommageables dérapages en interne.
D'ailleurs l'on pourrait citer quelques «pépites» de la mauvaise communication du palais laquelle, à force de multiplier les subterfuges, a fini par être une excellente cliente des humoristes d'ici et d'ailleurs. C'est justement sur ce registre que sa maladroite réactivité vient d'être prise en défaut mardi dernier en s'emparant d'une visite de courtoisie d'un diplomate algérien pour montrer le Président dans la supposée plénitude de sa fonction ! Une séquence qui atteste d'une «présence», voilà ce que l'on désirait suggérer au téléspectateur alors que la question aujourd'hui, n'est plus la même que celle qu'il se posait, lorsque le chef de l'Etat décida de postuler à un 4e mandat. Par contre, il se demande désormais si une «présence» physique, même attestée par une fugace image qui bouge, est une preuve suffisante de sa capacité à assurer ses charges. Car il faut bien plus que quelques salamalecs balbutiés en présence d'un hôte pour lever les hypothèques sur un mandat de trop. C'est par conséquent cette gravissime interrogation que tout le monde se pose et qui, de surcroît, alimente la spéculation des acteurs politiques. Un palais qui fonctionne à huis clos et dont les interlocuteurs publics ne seraient, au mieux, que des simples porte-parole de donneurs d'ordre sans visage : tel est le fantasme auquel en est réduite l'autorité de l'Etat.
La persistance de cette situation, qui en est à son 18e mois (avril 2013 à ce jour), n'est plus de l'ordre de quelques pesanteurs passagères. Elle indique clairement qu'un certain césarisme, adossé à un système rouillé, est en train de plomber le pays. Le cul-de-sac au fond duquel se retrouve la totalité de ses institutions prépare l'Algérie à des lendemains douloureux. Or la déliquescence galopante qui se déploie sous nos regards a trouvé son carburant dans le deal infâme que les forces institutionnelles et les lobbies de l'affairisme ont estimé utile de conclure au nom... de la stabilité du régime.
Les soubassements de ce «contrat», qu'en dépit de certaines considérations humaines (la maladie et l'inaptitude du candidat) n'ont pu dissuader les décideurs, rappellent justement un contexte du passé qui a débouché sur une cassure violente dont on n'avait pensé qu'elle allait accoucher d'une autre République ou plutôt d'une République... autre. C'est forcément à Octobre 1988 qu'il est fait référence. Tournant historique, à ce jour contradictoirement analysé, il demeure cependant en attente d'une mise en perspective par rapport à l'inféconde régression dans laquelle s'est embourbée, depuis, l'Algérie. Alors que les paris avaient été pris sur la possibilité de changer du moins les mœurs des pouvoirs c'est à une forme de bonapartisme, incarné par l'actuel Président, que l'on arrima le pays.
Evoqué selon les prismes doctrinaux de chaque chapelle, Octobre 1988 a fini par tomber en désuétude référentielle comme il s'était agi du haut fait d'armes de la population d'une autre époque tout à fait en décalage avec les réalités sociologiques du moment.
D'année en année, la chape de silence a poursuivi son œuvre ce qui n'était pas pour déplaire aux officines du système. Avec une pudeur feinte, les censeurs du pouvoir ont estimé, toutes les fois où ils étaient interpellés sur le sujet, que c'était là une redoutable boîte de Pandore. Là où est enfoui le pire de la «raison d'Etat», notamment.
L'échappatoire réussie, le système trouva une autre «raison» à la mise sous le boisseau de tous les cahiers de doléances relatifs aux réformes souhaitées. Arguant du fait que la récupération politicienne était à l'œuvre et que des obédiences revendiquaient, chacune pour elles, le statut de tuteur actif sur l'insurrection, il devenait périlleux d'ouvrir un débat dans ce sens. Son occultation en tant que références dans les textes législatifs, relatifs au pluralisme et aux libertés publiques, renseigne parfaitement sur l'intransigeance du système. C'est ainsi que par une sorte de tour de passe-passe, l'on apprend que le multipartisme et la liberté d'association étaient «octroyés», grâce à l'évolution de l'architecture institutionnelle du pays ! Exit le mérite d'une contestation populaire.
Dès la Constitution de 1996, la réactivation du modèle d'avant 1988 sera menée à marche forcée avec pour point d'orgue les amendements du 12 novembre 2008. Hélas, pour bon nombre de carriéristes et de vieux relais (le FLN, notamment), l'impasse sur Octobre 1988 a été, selon eux, la contrepartie du réalisme sans quoi, se dédouanent-ils, les horizons se brouillaient.
La restauration du «système» et surtout de «l'esprit du système» s'était patiemment imposée grâce à des agrégats idéologiquement différenciés mais néanmoins consentants dans le partage de la rente politique. Bouteflika héritier du champ partisan propice tirera durant 3 mandats un bénéfice insoupçonnable à travers la concussion ou la disgrâce. Sauf qu'un quart de siècle plus tard, c'est le système qui est à son tour vermoulu au risque d'entraîner dans son naufrage le pays entier. Insupportable perspective.


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