Favori en puissance avant le début de l'exercice 2014-2015 pour disputer le titre de champion de Ligue 1 algérienne de football, le MC Alger végète dans le bas du tableau après dix journées de compétition, traversant une crise sans précédent. Les Vert et Rouge ont essuyé, samedi, leur troisième défaite de rang. Ils sont tombés cette fois face au CR Belouizdad (2-0) au stade du 20-août-1955 dans le derby de la capitale. En cinq matchs, les protégés de l'entraîneur Boualem Charef n'ont obtenu que deux petits points. Leur dernière victoire remonte à la 4e journée, lorsqu'ils avaient difficilement battu à domicile la JS Saoura (2-1). Et comme dans pareilles situations, c'est l'entraîneur qui se retrouve dans le box des accusés. Une séparation à l'amiable avec Charef n'est pas à écarter et pourrait être décidée lors de la réunion à laquelle le coach est convié par la direction du club dans les prochaines heures. Depuis que Sonatrach a racheté le club en 2013, c'est la première fois que le Doyen enregistre une aussi mauvaise série de résultats. Ses dirigeants, à leur tête le président Hadj Taleb, assurent qu'ils ont mis tous les moyens financiers à la disposition de leur équipe. Une manière pour eux de s'en laver les mains, estiment les observateurs, même si les résultats ne suivent pas. Charef avait été pourtant conforté dans son poste jeudi dernier par sa direction. Mais cette fois, il risque d'être lâché après cette énième contre-performance des Algérois. La pression est tellement énorme que dans les milieux de la formation phare de Bab El-Oued, l'on ne serait pas étonné si Charef venait d'être désigné comme bouc émissaire à l'issue de la réunion d'urgence du Conseil d'administration du club. Il est vrai que le parcours du club contraste avec sa bonne santé financière car depuis l'arrivée de la compagnie pétrolière algérienne aux affaires du MCA, ce dernier ne souffre plus du souci financier, contrairement à la quasi-totalité des clubs professionnels en Algérie. Deuxième plus grosse masse salariale Selon des statistiques, la masse salariale des joueurs du Mouloudia est la deuxième plus grosse de la Ligue 1. Raison pour laquelle les supporters et les dirigeants attendaient la contrepartie de la part des joueurs sur le terrain. Mais, et contre toute attente, la situation sur le plan technique va de mal en pis, et la 14e place qu'occupent les coéquipiers de Fawzi Chaouchi au tableau, même avec un match en retard à livrer sur le terrain de l'ES Sétif, en est une parfaite illustration. Les plus avertis estiment que l'entraîneur Charef, auteur d'un très bon travail à l'USM El Harrach où il était resté six saisons, a pris un véritable risque en renouvelant à hauteur de 80% l'effectif du MCA durant l'intersaison. Vainqueur de la précédente édition de la coupe d'Algérie, le Mouloudia a, en effet, vu l'arrivée de 16 joueurs pendant le mercato estival contre le départ du même nombre. Charef, qui avait bénéficié d'une carte blanche lorsqu'il avait pris en main les commandes techniques du MCA, est pointé du doigt par certaines parties dans le club, pour avoir opté pour un tel remue-ménage. L'équipe, appelée à disputer la coupe de la Confédération (CAF) dès février prochain, est appelée à vite réagir pour sortir de la zone rouge à quelques encablures de la fin de la première manche du championnat. Pour ce faire, des membres du Conseil d'administration suggèrent carrément un changement à la barre technique, à même de provoquer le déclic. Du coup, c'est le projet à long terme prôné par la direction du club en faisant signer à Charef un contrat de trois ans, qui tombe tout de suite à l'eau.