Ali Benflis a reçu, hier mercredi, une délégation de l'Union européenne en sa qualité de «coordonnateur du Pôle des forces du changement» au siège de sa permanence à Alger. C'est ce qu'a annoncé l'ancien chef du gouvernement et candidat aux présidentielles de 2004 et 2014 dans un communiqué. Il était question «de la perception et de la position de l'opposition nationale à l'égard de la crise politique à laquelle l'Algérie est actuellement confrontée,» précise Ali Benflis. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Selon le même communiqué, «la délégation européenne était conduite par M. Bernard Savage, chef du département Maghreb, accompagné de SEM. Marek Skolil, ambassadeur de l'Union européenne en Algérie, et de MM. Dirk Buda, conseiller à la délegation, Luis Miguel Buenopadilla, chef du bureau Algérie, et Ilie Calin, conseiller». Tandis que du côté du Pôle des forces du changement, ont pris part à cette rencontre, le président du mouvement El Islah, Mohamed Djahid Younsi, le président du Front de l'Algérie nouvelle, Djamel Benabdesselam, le président du parti El Fadjr El Djadid, Tahar Benbaïbeche, ainsi que le président du parti de l'Union des forces démocratiques et sociales, Noureddine Bahbouh. Rappelons que toutes ces formations avaient également fait partie de la large coalition qui a soutenu la candidature de Ali Benflis pour les présidentielles du 17 avril 2014. Une présidentielle «coup de force» pour un quatrième mandat de Abdelaziz Bouteflika qui, dans les conditions que l'on sait, était intervenu une seule fois durant toute la campagne électorale : pour traiter de «terroriste» son principal rival, Ali Benflis ! C'était à l'occasion d'une audience accordée au ministre espagnol des Affaires étrangères. Il faut dire que la campagne électorale de Ali Benflis était tellement réussie, avec notamment, d'impressionnants bains de foule que le pouvoir avait réellement paniqué. La suite, tout le monde la connaît. Bouteflika fut reconduit pour un quatrième mandat qu'il assure à minima, en assurant très difficilement un «smig protocolaire». Tant d'ailleurs, que l'état de santé de Bouteflika est le principal sujet politique du pays. Directement ou en termes allusifs, tout renvoie en effet à cette question : crise, transition, etc. L'opposition, dans ses diverses formes ou manifestations, appelle même désormais à des présidentielles anticipées. C'est le cas, entre autres, de Ali Benflis. Et c'est ce qu'il a plaidé devant les représentants de la délégation de l'Union européenne. «Dans ce contexte, lit-on dans le même communiqué, M. Benflis a procédé à une présentation de sa proposition d'un processus global de règlement de la crise politique qu'il a déjà portée à la connaissance du peuple algérien». L'ancien chef du gouvernement ajoutera, par ailleurs, «qu'à l'issue de cette rencontre, (il) a remis au chef de la délégation de l'Union européenne un aide-mémoire portant sur cette propostion qui aménage un changement démocratique ordonné, graduel et apaisé comme moyen privilégié du règlement de la crise actuelle». Cela dit, un quatrième mandat aurait-il pu avoir lieu sans «la complicité» de Paris, de Washington, de l'Union européenne ? Le mouhafedh FLN poignardé à l'intérieur de l'hôpital de Barika Le sit-in de soutien à Amar Saâdani, organisé hier devant le siège de la mouhafadha de Barika, dans la wilaya de Batna, a tourné au drame : le mouhafedh désigné, très contesté, a fait l'objet d'une agression physique sur les lieux mêmes de cette manifestation une première fois. Evacué à l'hôpital, il sera surpris par un autre groupe au sein même de l'enceinte hospitalière où il sera poignardé. Aux dernières nouvelles, ledit mouhafedh, un sénateur, est hors de danger mais la situation demeurait très tendue avec, notamment, deux camps qui se disputent le contrôle du FLN à Barika.