Depuis plusieurs semaines, pas un jour ne passe sans que des informations ne fassent état d'un mouvement terroriste, dans cette vaste région qui s'étend depuis la région forestière de Tamellahth de l'autre côté de l'oued Sahel, jusqu'à la région montagneuse de Tikjda et Tizi-N'Kouilal, en passant par la vaste plaine de M'chédallah. Tout a commencé avec l'apparition de deux groupes terroristes signalés dans la région, durant la dernière semaine de septembre, celle qui avait suivi l'enlèvement et la décapitation du Français Hervé Gourdel dans la région des Ath-Ouabane, région située du côté nord du versant du Djurdjura. Durant cette semaine, les citoyens de la région de M'chédallah avaient signalé deux groupes terroristes ; l'un composé de 7 éléments dans la région du village Iwakouren situé en haute montagne , à l'opposé de la forêt des Ath Ouabane, et l'autre groupe, plus important et composé de 17 éléments, du côté d'Agouilal, au sud de Tikjda et sur la route de Tinri qui relie le CW98 dans la commune de M'chédallah à la RN30 dans la commune de Saharidj. Depuis ces apparitions, les choses se sont accélérées. D'abord avec l'accrochage de l'autoroute qui a eu lieu entre un groupe terroriste et une patrouille de gendarmerie qui escortait un convoi de travailleurs chinois et turcs. Le lendemain de cet accrochage, alors que les militaires pilonnaient les lieux de cette vaste forêt de Tamellahth où le groupe avait dressé son embuscade contre l'escorte de la gendarmerie ; un groupe terroriste composé de 17 éléments a été signalé dans la région de M'chédallah, du côté du village Assif Assemadh, à 4 kilomètres à l'ouest de la ville. Les terroristes qui étaient lourdement armés, se sont emparés d'un véhicule pick-up où ils ont mis leur armement, et à bord duquel étaient montés huit éléments alors que le reste du groupe, probablement par précaution, a pris le chemin qui traverse une forêt et qui débouche sur les hauteurs de la montagne. Moins d'une semaine plus tard, ce week-end, le summum de l'insécurité a atteint son paroxysme, puisque, les terroristes que l'on présentait toujours comme étant des éléments qui ne se manifestent qu'à la nuit tombée pour se faufiler et échapper à la réaction et à l'intervention des militaires, sont passés à une autre étape. Celle de se manifester en plein jour. Ce vendredi, au moment de la grande prière, un groupe terroriste armé de kalachnikovs et en tenue afghane, a fait son apparition dans le village Thamourth Ouzemmour. Le groupe se présentera devant un élevage de volaille. Il cherchera après le propriétaire du poulailler, probablement pour le rançonner, mais ne l'ayant pas trouvé, ils s'emparèrent d'un véhicule utilitaire trouvé sur place à bord duquel est monté une dizaine d'éléments. Le reste du groupe, soit quatre terroristes, continuèrent à pied jusqu'à la route communale qui relie le village Ath Lembarek à la ville de M'chédallah. Là, les quatre terroristes interceptèrent un citoyen qui était à bord d'une Clio campus. Ils s'emparèrent du véhicule et prirent la direction du CW98 jusqu'aux frontières avec la commune d'El-Adjiba, à Assif Assemadh avant de bifurquer à droite sur la route de Tinri. La même route habituelle, empruntée à chaque fois par ces terroristes qui veulent rallier la wilaya de Tizi-Ouzou. Les recherches enclenchées par les militaires et les éléments de la gendarmerie ont permis de retrouver le lendemain matin, la Clio campus sur la route de Tinri mais aucune trace des terroristes qui connaissent parfaitement le terrain. Tous ces événements se sont passés en un laps de temps records et c'est parce que la population a été désarmée depuis longtemps, et que les différents détachements de la garde communale qui étaient stationnés jusqu'a 2012 partout à travers les villages, ont été dissous ; des informations accentuées par la toile et le web, font état d'un groupe de Jund Al Khilafah, ayant fait allégeance à Daesh, une organisation terroriste qui est en train de commettre les pires horreurs en Irak et en Syrie, au nom de l'Islam ; tous ces événements ont créé un véritable climat de psychose parmi les populations de la région qui redoutent à tout moment des représailles de la part de cette nouvelle organisation terroriste qui est en train d'installer, selon des sources sécuritaires, plusieurs cellules dormantes tant en Kabylie qu'ailleurs. Ces cellules dormantes attendent le moment propice pour se manifester et rejoindre le maquis. Aussi, une riposte adéquate et rigoureuse de la part des services de sécurité est plus que souhaitée. Surtout dans cette région de Kabylie qui risque, —rapport tendu avec le pouvoir oblige – d'échapper à tout contrôle.