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Kiosque arabe
L'Islam, entre Paris et Djeddah
Publié dans Le Soir d'Algérie le 12 - 01 - 2015


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Ce qu'il y a de plus abject dans les commentaires, lus ou entendus çà et là, sur l'attaque terroriste contre un journal, hors normes, c'est la tentative de justification a posteriori d'un meurtre collectif. Ainsi, des caricatures offensantes parues dans un journal à faible audience, et donc peu influent, dans un pays occidental où la liberté est sacralisée, peuvent être punies de mort. Des individus, nés en France, et formés à cet «Islam de France», souvent lointain reflet, voire caricature, de l'Islam de leurs pères, peuvent assassiner au nom de la défense du Prophète. Sornettes : s'il n'y avait pas eu les dessins, il y aurait eu les pantalonnades de Bernard Henri Lévy, les remugles de Zemmour, ou les anticipations racistes d'un Houellebecq. Et d'abord, depuis quand, et pourquoi les terroristes islamistes, chercheraient-ils dans les événements d'avant-hier ou d'aujourd'hui des raisons de tuer, alors qu'ils ont des tonnes de hadiths apocryphes et de versets, mal interprétés? Pourquoi s'embarrasseraient-ils d'expliquer leurs actes à une «Oumma», plus sensible aux perspectives de l'au-delà, qu'aux impératifs de la vie ici-bas? Et puis, comment ne pas relever tout le ridicule de ces réactions indignées, de la part de croyants qui acceptent sans ciller des offenses sonores à Dieu, et qui fulminent pour des atteintes à son Prophète (1).
Comme ils pratiquent le dribble à la perfection, par ailleurs, nos «musulmans engagés», qui privilégient systématiquement l'identité, et la fraternité religieuses à l'appartenance citoyenne esquivent. Lorsque vous leur faites remarquer que deux des victimes de l'attentat de Paris sont des musulmans, ils vous répondent immédiatement : «Mais, ce sont des Gaouris.» S'agissant précisément de la communauté musulmane de France, elle ne devrait pas se sentir rassurée par les commentaires élogieux sur sa religion, même s'ils sont sincères. Elle devrait plutôt s'interroger sur son indifférence, ses silences coupables, voire sa complicité, avec les extrémistes qui activent sous ses fenêtres, et en son nom. Elle n'a, certes, pas à s'excuser chaque fois que des illuminés tuent, ou se font exploser au nom de l'Islam, mais elle devrait agir, entendre, par exemple, les appels d'un Tarek Oubrou (2), au lieu de lui donner l'impression qu'il prêche dans le désert. Aux yeux de leurs concitoyens français, en effet, les musulmans se signalent plus par leurs attitudes, leurs accoutrements, et leur manie de se distinguer, que par leur volonté de s'intégrer. Ce n'est pas en se couvrant les cheveux, ou en arborant barbes et voiles intégraux que les musulmans de France pourront s'affirmer en tant que citoyens. Bien au contraire, ils ne font qu'enraciner et perpétuer l'image d'un Islam voilé(3), au détriment du véritable message religieux.La meilleure façon d'aider les Palestiniens, à se libérer de l'occupation israélienne, ce n'est pas d'invoquer la bataille de «Khaïbar», comme une litanie ennuyante. C'est de jouer pleinement son rôle dans la vie politique et sociale, dans une France laïque jusqu'à preuve du contraire, et à prendre exemple, pourquoi pas, sur cette communauté juive. Plutôt que de s'évertuer à pleurnicher sur l'influence du «lobby sioniste», et sa mainmise sur les médias, les musulmans de France feraient mieux d'étudier l'histoire du judaïsme français, et de s'en inspirer. Il suffit de voir comment ce judaïsme et l'Etat israélien, qui prétend en être l'incarnation, ont exploité la prise d'otages de l'hypermarché Casher, et la mort de quatre Français de confession juive. Au lieu de reprocher constamment aux Juifs de France leur attachement à Israël, ce qui relève de leur libre arbitre, les musulmans feraient mieux de s'affranchir de certaines influences. Je pense notamment à celle d'organisations intégristes, comme l'UOIF (Union des organisations islamiques de France), choyée par les autorités françaises, pour réduire le rôle de la Mosquée
de Paris. Dans l'article qu'il a consacré hier aux attentats terroristes de Paris, le quotidien londonien Al-Charq-Al-Awsat évoque l'influence néfaste de certains courants religieux. Il désigne nommément le mouvement des «Frères musulmans», et son idéologie encline à la violence et au meurtre, idéologie dont s'imprègne justement l'UOIF.
Le journal rappelle que c'est grâce à la liberté d'expression, que les minorités musulmanes peuvent construire des mosquées dans les pays occidentaux, pratiquer leur religion, et porter le voile. Il met en garde les musulmans contre la tentation de tronçonner la liberté, et de n'en accepter que ce qui leur est favorable, alors que le principal problème pour eux est de se faire accepter dans ces pays. Bien que prêchant la tolérance et la coexistence, ainsi que le respect de toutes les libertés, Al-Charq-Al-Awsat, journal saoudien rappelle-t-on, ne commente pas l'autre évènement de ce vendredi 9 janvier 2015. Ce jour-là, sur l'esplanade d'une mosquée de Djeddah, un jeune blogueur saoudien, contestant le wahhabisme, Raef Badaoui, a été fouetté publiquement. Il était condamné à recevoir 1 000 coups de fouet, répartis sur plusieurs séances, outre la peine d'emprisonnement et une lourde amende. Il aurait porté atteinte à l'Islam en dénonçant les dérapages de la police des mœurs saoudienne, chargée «d'ordonner le bien et de proscrire le mal». Si on est certain que des caricatures offensantes ne peuvent pas déstabiliser la foi de 2 milliards de musulmans, il n'est pas sûr que le supplice du fouet contribue à améliorer l'image de l'Islam en Occident.
A. H.
1. Ce n'est pas le moindre des paradoxes de cette «Oumma», où les insultes du genre «Inaal dine rabbek» fusent à tous les coins de rue, alors que le nom du Prophète échappe à ces mauvais traitements. Voilà un mystère que Chemssou et consorts devraient tenter d'élucider.
2. «Les musulmans de France ont un double devoir de citoyens, et de croyants. Ils doivent, comme citoyens, sortir dans la rue manifester leur colère, leur dégoût de cette succession de violences (...) En tant que musulmans, face aux graves risques que font peser les actes terroristes sur la cohésion sociale les croyants doivent sortir en masse dénoncer la barbarie commise au nom de notre religion.» (Le Monde du 10/01/2015)
3. Il n'y a qu'à voir notamment comment les médias français diffusent abondamment la photo de Hayat Boumediène, la compagne d'Amédy Coulibaly, revêtu d'un voile intégral, et brandissant une arbalète.


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