La 30e édition est officiellement lancée, avec un retentissant exploit des Panthères Noires du Gabon face au finaliste du précédent tournoi, le Burkina Faso. Aujourd'hui, c'est au tour des Algériens, considérés comme l'un des favoris en puissance de la CAN-2015 , de justifier les attentes de ses millions d'inconditionnels. Algérie-Afrique du Sud n'est pas un classique dans l'histoire de la Coupe d'Afrique des Nations. La première confrontation entre les sélections des deux pays remonte au tournoi organisé par les Sud-Africains en 1996. Les Verts drivés alors par Ali Fergani allaient concéder une défaite (2-1) assortie d'une élimination en quarts de finale de cette épreuve remportée par l'Afrique du Sud face à la Tunisie. Quatre années plus tard, les deux teams se retrouvaient à Kumasi pour le compte de la phase finale de la CAN-2000 co-organisée par le Nigéria et le Ghana. Au bout de 90 minutes âprement disputées, l'équipe de Nasser Sendjak obtient le nul(1-1) qui lui ouvrait les portes des quarts de finale durant lesquels Saifi et consorts échoueront face au Cameroun (2-1) finalement sacré lors de cette 22e édition. Ce soir, à Mongomo, les deux formations se retrouveront donc pour la troisième fois dans un match officiel et au cours d'une phase finale de la CAN. En 2013, le 12 janvier précisément, en match de préparation de la CAN abritée par l'Afrique du Sud, les Verts et les «Bafana Bafana» se quitteront sur une nouvelle parité (0-0) après un match physique livré sur la pelouse d'Orlando Pirates de Soweto(Johannesburg). Un rendez-vous qui avait, à l'époque, donné de faux espoirs aux joueurs de Halilhodzic. L'EN, arrivée la première sur le sol sud-africain, sera également la première à rentrer au pays après un premier tour catastrophique (deux défaites face à la Tunisie et le Togo et un nul devant la Côte d'Ivoire). Bafana Bafana : pas vraiment une «vieille connaissance» C'est dire que le match d'aujourd'hui se jouera sur le terrain et seulement sur le terrain. Avec les atouts que chaque sélectionneur, François Gourcuff et Ephraïm Shakes Mashaba en l'occurrence, aura confectionnés durant la brève période de préparation qui a précédé cette CAN-2015 en Guinée équatoriale. Une manifestation au cours de laquelle les deux équipes sont attendues. Les Algériens du fait de leur belle performance durant le Mondial brésilien, l'été dernier, alors que les Sud-Africains le seront en grande partie en raison de leur exploit (c'en est un) lors des qualifications, en automne, où ils avaient éliminé l'ogre nigérian qui n'est autre que le tenant du trophée. Ce qui donne un aperçu sur la qualité de cette équipe complètement renouvelée depuis l'arrivée à la barre technique de coach Mashaba. L'Afrique du Sud de cette année dispose d'un effectif jeune mais compétitif. Certes quelques cadres de la composante héritée de Gordon Igesund ont été reconduits (Furman, Rantie, Matlaba, Parker et autre Letsholonyane) mais de nouvelles têtes, surtout des jeunes issus du championnat local, à l'exemple du gardien Dareen Keet, du milieu de terrain Bongani Zungu et de l'attaquant Bongani Drogba Ndulula, ne manquent ni talent ni ambitions pour porter la sélection «arc-en-ciel» au sommet du football africain. Les preuves apportées durant les qualifications mais aussi lors des matches de préparation (victoires devant la Zambie puis le Mali et nul contre le Cameroun) sont suffisantes pour inciter les Algériens à la prudence. C'est un ensemble en confiance (dix matches sans défaite depuis l'avènement de Mashaba à la barre technique) et compte réussir durant cette onzième participation consécutive des Sud-Africains. La grande inconnue demeure l'état de forme des «Bafana Bafana» quand ils fouleront la pelouse de l'Estadio Mongomo. Une mise en train qui risque, et c'est valable pour toutes les équipes qualifiées à ces joutes, d'être psychologiquement lente. Les joueurs devront se libérer progressivement au fil des minutes de la rencontre, certainement au rythme de la compétition. Quelle recette pour Gourcuff ? Une attitude qui s'avèrera, peut-être, comme une réelle opportunité pour les Verts. Ces derniers plutôt habitués à entrer rapidement dans le vif du sujet (7 des 11 réalisations inscrites durant les qualifications l'ont été durant les 45 premières minutes) doivent toutefois se méfier de la pugnacité des camarades de Furman. Bons défensivement (3 buts encaissés lors des qualifications dont deux face aux redoutables attaquants du Nigéria), les Sud-Africains affichent des statistiques déroutantes sur le plan offensif. Sur les neuf (9) buts inscrits dans leur groupe de qualifications, sept (7) ont été marqués lors de la seconde période. Mieux, six réalisations l'ont été avant l'heure de jeu. Cela dénote de la force physique mais aussi mentale d'un groupe qui n'abdique pas même s'il a tendance à mal gérer le dernier tiers du temps réglementaire (comme en témoignent les trois buts encaissés durant ces mêmes éliminatoires). Quelle que soit la manière, les Verts sont tenus de miser sur la victoire. Trois points qui ouvriront bien de perspectives dans cette épreuve promise à Bentaleb et compagnie.