La Tunisie est en bonne position pour se qualifier aux quarts de la CAN-2015, ce soir contre la RD Congo à Bata, mais une place de premier du groupe B la contraindrait à refaire l'éprouvant voyage jusqu'à Ebebiyin. Les Aigles de Carthage (4 points) n'ont besoin que d'un point, et même un revers combiné à un nul ou une victoire de la Zambie contre le Cap-Vert dans l'autre match du groupe la qualifierait. Si les deux matches accouchaient du même score de parité, il y aurait un tirage au sort pour départager la RDC et le Cap-Vert, qui seraient à stricte égalité. Chacune de ces deux équipes doit donc faire mieux que l'autre pour passer. La Tunisie, deuxième nation africaine au classement Fifa (22e), est en position de force après avoir remporté l'unique succès de ce groupe en deux journées, un 2-1 renversant et acquis sur le fil face à la Zambie, en dépit d'un jeu peu convaincant. «Si on pense qu'on est dans une situation favorable, on fait une erreur: il faut jouer le match pour le gagner», a cependant martelé le sélectionneur de la Tunisie, Georges Leekens. Si les Tunisiens finissent premiers du groupe, ils devront retourner à Ebebiyin pour y affronter en quarts le 2e du groupe A. Or, pour rallier Bata vendredi, c'était un «voyage de noces», comme a ironisé l'entraîneur belge : «On a fait cinq heures dans des minibus sans climatisation, nous sommes arrivés à notre hôtel de Bata à 21h et les chambres n'étaient prêtes qu'à 23h... Tout le monde était assez fatigué». Georges Leekens, qui relativise toutefois ces tracas en soulignant que «toutes les équipes» en vivent, évacue tout calcul en pointant l'essentiel : «Je suis prêt à aller en Asie à pied si c'est nécessaire pour se qualifier !» Mais l'odyssée de vendredi flottera peut-être dans l'esprit de ses joueurs... Côté RDC, le milieu Mulumbu est très incertain. Le capitaine congolais était sorti sur blessure face au Cap-Vert (0-0) et ne s'est pas entraîné samedi. Les Léopards peuvent toujours se reposer sur leur gardien Kidiaba, qui à 38 ans a sauvé les siens de la déroute avec deux arrêts de classe en fin de partie face aux îliens. A la même heure à Ebebiyin, le Cap-Vert tentera de renouveler son exploit de 2013 en accédant aux quarts, alors que la Zambie essaiera à l'inverse d'éviter une seconde élimination de suite dès le premier tour après son titre de 2012. Elle doit l'emporter et espérer que la RDC ne batte pas la Tunisie. Start (Ce soir,19h) A Bata : Tunisie-RD Congo A Ebebiyin : Cap Vert-Zambie Georges Leekens (sélectionneur de la Tunisie) : «Aller en Asie à pied si c'est nécessaire !» Georges Leekens, le sélectionneur belge de la Tunisie qui n'a besoin que d'un nul face à la RD Congo ce soir (19h) à Bata pour se qualifier, a évacué tout calcul en se disant prêt à «aller en Asie à pied si nécessaire». Quel est l'état physique et mental de votre groupe ? Hier (samedi, ndlr) on a essayé de recharger les batteries après le «voyage de noces» qu'on a eu (entre Ebebiyin et Bata). Vendredi on a fait cinq heures dans des minibus sans climatisation, nous sommes arrivés à notre hôtel de Bata à 21h et les chambres n'étaient prêtes qu'à 23h... Tout le monde était assez fatigué. Hier (samedi), on était déjà beaucoup mieux, j'ai revu de la vivacité à l'entraînement, on était plus dans le relâchement. A Ebebiyin je me suis fâché à cause de l'hygiène, pour défendre la santé de mes joueurs, parce que je dois les protéger. On a eu des problèmes comme toutes les équipes mais on est restés debout ; on essaie de les oublier et de se concentrer sur le match. Demain (lundi) ce sera un match chaud, eux doivent gagner, nous on veut gagner, c'est une autre situation dans la tête. Mais j'ai un groupe qui a faim. Justement, comment allez-vous aborder ce match ? Si on pense qu'on est dans une situation favorable, on fait une erreur : il faut jouer le match pour le gagner. On a bien étudié la RD Congo, ils ont de bonnes individualités, j'ai connu certains joueurs en Belgique comme Mbokani. Ils vont vite et sont athlétiques, ce ne sont pas nos forces, nous sommes plus techniques. Mes joueurs sont de très grands professionnels, ce ne sont pas les meilleurs joueurs du monde mais ils ont un esprit de combat, une générosité, un esprit positif, l'idée de ne jamais abandonner et croire jusqu'à la fin qu'on peut gagner. Je suis prêt à aller en Asie à pied si c'est nécessaire pour se qualifier ! Allez-vous renforcer votre secteur défensif ? La défense ça commence devant, avec le travail des attaquants. On a joué avec trois systèmes en qualifications, et pour nous le plus important c'est jouer pour marquer. Le moral joue un grand rôle, on a souvent remonté des scores de 0-1, contre l'Egypte, le Botswana et dans la CAN contre la Zambie. Mentalement, il faut être fort.