Dernière «finale» pour l'Algérie durant ce premier tour de la CAN-2015. Ce soir à Malabo, contre le Sénégal, leader de la poule C mais pas encore sûre d'obtenir son billet pour les quarts, les Algériens ont besoin d'un succès pour continuer l'aventure. A défaut, un concours de circonstances favorables lors de cette troisième et dernière levée qui verra aussi l'Afrique du Sud et le Ghana s'affronter à Mongomo. Le destin des Verts dans cette CAN dépend, en effet, principalement de l'issue de cette 19e confrontation algéro-sénégalaise. La seconde dans un tournoi final de la Coupe d'Afrique des nations (la première s'est jouée en mars 1990 à Alger, en demi-finale de la CAN, et a vu la victoire des Algériens 2-1). Si l'Algérie avait attendu 25 ans pour obtenir une victoire lors de son match inaugural d'une phase finale, ce soir elle visera les trois nécessaires points du succès pour atteindre le second tour. Comme ce fut le cas en 1996, en Afrique du Sud, où après un nul contre la Zambie (0-0) et une victoire contre la Sierra Leone (2-0, doublé de Meçabih), il fallait à l'équipe coachée par Ali Fergani prendre la mesure des Etalons du Burkina Faso (2-1, buts de Lounici et Dziri) pour éviter toute mauvaise surprise et distancer la Sierra Leone, également dans la course aux quarts de finale, qui a lourdement chuté devant la Zambie (0-4) lors du 3e match. Vaincre ou disparaître C'est dire l'impérieuse nécessité pour les hommes de Christian Gourcuff, partis en Guinée équatoriale dans la peau de favoris, de chercher l'indispensable succès face aux Lions de la Téranga, ce soir sur la pelouse du stade de Malabo. Une œuvre faisable pour une sélection algérienne, certes bousculée lors de ses deux premières sorties dans cette 30e CAN mais qui demeure cette référence en termes de prestance et, mieux, en grinta quand il s'agit d'un match-couperet. Du temps de Rabah Saâdane, les Verts ont eu l'occasion de bousculer la hiérarchie en Zambie puis à Oum Dorman, lors du barrage pour le Mondial-2010 face à l'Egypte. Puis, lors du règne de Vahid Halilhodzic, ils ont réussi à dompter les Etalons du Burkina Faso lors de la double confrontation des barrages africains pour le Mondial brésilien, en novembre 2013 à Ouagadougou et à Blida. Un esprit de guerriers qui sera indispensable pour Bougherra et ses jeunes coéquipiers lorsqu'il s'agira d'acculer les Lions de la Téranga. Malgré ses armes offensives et une ligne médiane à l'explosivité avérée, la sélection de Giresse présente quelques faiblesses défensives qu'il faudra exploiter. La probable titularisation de Soudani sur le front de l'attaque saura-t-elle offrir ce gage de réussite à un ensemble algérien décidé, par ailleurs, à produire du jeu pour faire taire ses détracteurs ? Prime au collectif Pareille mission est dans les cordes des joueurs de Gourcuff. Sous condition, toutefois. Individuellement, des éléments-clés comme Feghouli et Brahimi se doivent d'oublier leurs deux premières prestations en deçà des espérances et de leurs réelles valeurs fournies contre l'Afrique du Sud et le Ghana. Collectivement, aussi, l'équipe de Gourcuff a des choses à se reprocher concernant sa prestation lors des deux premiers matches. En haussant le niveau de jeu, en défendant en bloc et en portant le jeu dans la zone de Bouna Coundoul. Un secteur qui a montré ses limites devant les vifs attaquants du Ghana puis ceux de l'Afrique du Sud. La particularité réside dans cet axe défensif lent, peu réactif quand l'adversaire opère dans ses intervalles. Le penalty obtenu par le Ghana puis la réalisation signée par l'Afrique du Sud ont mis à nu les difficultés de la tour de contrôle sénégalaise. Les cinq changements (deux en attaque et trois dans les compartiments défensif et médian) opérés lors du second match par Alain Giresse seraient d'ailleurs cette suffisante explication du désarroi du sélectionneur des Lions de la Téranga. Cheikh Sidi Bouya Mbengue (latéral gauche), Lamine Gassama (latéral droit) Alfred Ndiaye (milieu défensif) ont pris la place de Pape Ndiaye Souaré et Papy Djolobodji. Soit des éléments plutôt habitués dans l'axe. En sus, Alain Giresse a sacrifié ses deux milieux Stéphane Badji et Cheikhou Kouyaté, titularisés face au Ghana pour contrer l'entrejeu des Black Stars, pour renforcer son jeu d'attaque en rappelant Sadio Mané et en titularisant d'entrée Moussa Sow (remplaçant face au Ghana). Des réaménagements qui avaient fait mal aux Sénégalais de l'avis même de Giresse. «Il y avait plutôt des déchets dans les choix, dans les transmissions mais je ne vois pas de lien avec les changements effectués dans l'équipe», a reconnu l'ancien stratège des Bleus et des Girondins de Bordeaux. Celui-ci devrait revenir à sa première copie. Celle qui lui a permis de disposer, au finish, de l'équipe d'Avram Grant. Physiquement et techniquement, cette formation du Sénégal a les ressources d'imposer sa loi aux meilleurs. C'est tactiquement que la faille est à exploiter : certains joueurs ont tendance à trop vouloir plaire à la galerie qu'à accomplir des tâches profitables au collectif. B. M. Christian Gourcuff : «Le groupe vit bien» Le sélectionneur de l'équipe algérienne de football, le Français Christian Gourcuff, a dissipé dimanche les rumeurs concernant l'ambiance au sein du groupe, lors de cette 30e Coupe d'Afrique des nations CAN 2015 en Guinée équatoriale (17 janvier-8 février). «Il y a des critiques et ça fait partie du métier de les accepter, même si je ne suis pas d'accord sur tout, mais il y a eu des rumeurs concernant la discipline et la solidarité dans le groupe, et ça c'est inadmissible de colporter de telles rumeurs qui sont totalement fausses. Comme vous pouvez le constater, le groupe vit bien lors de cette CAN, et il n'y aucun problème entre les joueurs», a affirmé le coach national peu avant le début de la séance d'entraînement qui s'est déroulée au stade Rebola à Malabo, ouverte pendant 15 minutes à la presse. Les Verts ont rallié dimanche après-midi Malabo, en vue de leur match face au Sénégal, prévu aujourd'hui mardi, dans le cadre de la 3e journée (Gr C) de la CAN 2015. La sélection nationale a disputé ses deux premiers matches de la phase de poules à Mongomo, avec d'abord une victoire face à l'Afrique du Sud (3-1), puis une défaite «cruelle» face au Ghana (1-0). «C'est très négatif pour le groupe de colporter de telles rumeurs, d'autant que nous sommes en pleine CAN», a ajouté le sélectionneur des Verts. Christian Gourcuff a réagi aux rumeurs concernant l'état d'esprit du groupe et les éventuelles dissensions entre les joueurs. Par ailleurs, Gourcuff a confirmé le «forfait de l'attaquant Islam Slimani face au Sénégal en raison d'une contracture», sans pour autant préciser s'il s'agit pour la suite de la compétition, ou uniquement pour le match face au Sénégal. Yacine Brahimi : «Nous allons prouver» «Nous avons digéré la défaite cruelle face au Ghana, c'est difficile d'encaisser un but au temps additionnel. Toute notre concentration est sur le match décisif face au Sénégal. Nous allons prouver que nous avons un gros mental dans les moments difficiles. Face au Sénégal, nous sommes conscients qu'il fera chaud et avec un taux élevé d'humidité. Il va falloir répondre présents. Incha Allah, on réagira avec la meilleure manière. Nous nous trouvons dans d'excellentes conditions à Malabo, dans un excellent hôtel (ndlr, Sofitel Sipopo), on n'a vraiment pas à se plaindre. Je regrette le forfait de Slimani, qui reste un élément important, un buteur, mais je pense que le joueur qui aura à le remplacer sera à la hauteur». A l'écoute de Malabo Gourcuff satisfait de la pelouse La pelouse du stade de Malabo est en meilleur état que celle de Mongomo, a confié hier le sélectionneur algérien, Christian Gourcuff. Ce dernier s'est exprimé sur l'état de cette aire de jeu qui abritera la rencontre Sénégal- Algérie, ce soir, au terme de son inspection des installations du stade de la capitale politique de la Guinée équatoriale. «En tous les cas, elle va mieux s'apprêter au jeu de l'équipe algérienne», a commenté l'ancien entraîneur de Lorient devant les médias présents. Interrogé sur cette réflexion de son homologue de l'Algérie, émise à la fin de la deuxième journée, le sélectionneur du Sénégal, Alain Giresse, avait expliqué que la qualité de la pelouse favoriserait le bon jeu et les deux équipes. Les Sénégalais en mission de reconnaissance La visite de Gourcuff était précédée par celle des joueurs et staff des Lions de la Téranga qui ont effectué une inspection du lieu où se tiendra la confrontation de ce soir. Le temps d'une vingtaine de minutes sous une chaleur torride, les joueurs de Giresse ont eu à découvrir les recoins du terrain qu'ils n'auront pas à fouler dans un entraînement. Ce dernier, prévu dans l'après-midi, aura lieu au stade La Paz, le terrain principal réservé à l'explication Sénégal-Algérie, ayant subi quelques dégâts qui ont nécessité des travaux de maintenance de la part des agents du stade. Balade matinale, comme d'habitude A 24 heures du match décisif face aux Sénégalais, une balade de détente était au programme des joueurs de l'équipe nationale lundi à Malabo. Logés dans le luxueux hôtel «Sofitel Sipopo», situé aux bords de l'Atlantique, les coéquipiers d'Aissa Mandi ont profité de cette occasion pour effectuer quelques pas de marche du côté de leur lieu de résidence. Réunion technique La traditionnelle réunion technique à la veille du match, s'est tenue hier dans un hôtel à Malabo, en présence des représentants des deux sélections, et de l'arbitre du match, le Mauricien Rajindraparsad Seechurn. Chaleur et humidité au rendez-vous Il fait chaud, très chaud même à Malabo, la capitale équato-guinéenne, avec une température dépassant les 34 degrés, et un taux d'humidité élevé (80%). Même s'ils sont dans des conditions d'hébergement nettement meilleures qu'à Mongomo, les joueurs de l'équipe nationale devront s'adapter à ces conditions de jeu difficiles en vue de leur match crucial face au Sénégal.