Entamée ce dernier mercredi, l'instruction judiciaire du dossier de la Société de l'eau et assainissement d'El Tarf et Annaba (Seata) s'est poursuivie hier par les magistrats de la deuxième Chambre de la cour de justice de Annaba. Selon des sources judiciaires proches du dossier, les faits délictuels relevés sont accablants. Il est reproché aux deux directeurs généraux qui s'étaient succédé à la tête de cette entreprise, à plusieurs de leurs proches collaborateurs, des chefs de service, des agents d'exécution et autres fournisseurs, la constitution d'une association de malfaiteurs, la mauvaise gestion ayant entraîné les détournements des deniers publics, la dilapidation et l'utilisation des biens de l'entreprise à des fins personnelles. Mais également le faux et l'usage de faux dans l'établissement de documents comptables, la manipulation des moyens informatiques pour commettre les détournements de fonds à l'origine d'un important préjudice moral et financier à l'entreprise. Ce qui avait entraîné l'ordonnance de mise en liberté provisoire à l'encontre des vingt et un mis en cause. Parmi eux, il y a le dernier directeur général de la Seata et son prédécesseur. Cette ordonnance a été contestée par le ministère public qui a aussitôt fait appel requérant la mise sous mandat de dépôt de tous les mis en cause. Y compris l'ex-directeur général de la Seata qui avait suppléé au départ du partenaire allemand Gelsenwasser. Il avait été relevé de ses fonctions en 2013 au lendemain de la mise au jour de nombreuses et graves anomalies de gestion de cette société. Aux nombreux chefs d'inculpation retenus par la chambre d'accusation, devraient s'ajouter prochainement plusieurs autres affaires. Il s'agit notamment de celles portant sur la disparition de 4 000 compteurs à eau de différents calibres, de diverses acquisitions de voitures de prestige, de réalisations fictives de travaux facturés à des prix exorbitants et autres. Pour l'heure, les auditions des mis en cause et des témoins à charge et à décharge ne se sont pas arrêtées dans un tribunal dont le hall des mis en accusation ressemble à un grand prétoire. S'y pressent quotidiennement les avocats de la défense et plusieurs dizaines d'accusés des deux sexes dont les deux caissières de l'agence comptable de Ménadia, le directeur commercial ainsi que les deux principaux et successifs DG de la Seata. Rappelons que celle-ci avait été dissoute à la fin de l'année 2014 sur décision du ministre des Ressources en eau qui, aussitôt confirmé le préjudice moral et financier dont elle a été victime, a déposé une plainte avant de se constituer partie civile.