Suspectée de détournement au détriment de la Société des eaux et de l'assainissement d'El Tarf et de Annaba (SEATA), la caissière principale de l'unité de la Menadia, quartier du nord de la ville de Annaba, a été mise sous contrôle judiciaire ce dernier jeudi. L'opération de contrôle des comptes déclenchée ces dernières semaines, suite au dépôt de plainte par le DG de la société après avoir été informé par le chef de département commercial de l'anomalie dans cette unité décentralisée, avait permis de découvrir un trou de quelque 200 millions de dinars. Et il s'agissait uniquement de l'une des étapes - l'audit se poursuit toujours - du contrôle des comptes qui s'arrête à l'année 2004. A cette époque, la gestion était confiée à l'Algérienne des eaux (ADE). Mais à partir de l'année 2010, celle-ci est revenue à la SEATA, nouvellement créée par le ministère des Ressources en eau et qui s'est mise en partenariat avec l'Allemand Gelsenwasser pour une courte période, avant résiliation par la partie algérienne de ce partenariat en 2012. Ce qui a mis la puce à l'oreille à propos de cette affaire, ce sont les nombreuses réclamations des abonnés. Ils se plaignaient durant toutes ces années de factures injustifiées émises par la caissière principale, aidée en cela par une autre employée de la caisse. Pour prouver leur bonne foi, ces derniers n'arrêtaient pas de déposer des réclamations adossées à des justificatifs. A partir de là, la direction générale de la SEATA ordonna une enquête interne, qui allait mettre en cause les 2 femmes de l'unité de la Menadia. Le vieux logiciel de la caisse de l'unité de la Menadia présentait des failles permettant de le manipuler à souhait, alors que sous la gestion des cadres allemands de Gelsenwasser, il a été mis au point un logiciel hautement performant qui devait remplacer l'ancien mais qui n'a jamais été utilisé. Dans quel but ? C'est à l'enquête de le déterminer. Alors que l'audit se poursuit encore, ce qui est confirmé par les enquêteurs, c'est le trou des 200 millions de dinars dont la période s'arrête à l'année 2004. Pour la suite, et selon une source proche de l'enquête, le préjudice serait deux à trois fois supérieur à cette première somme. L'enquête judiciaire déclenchée en 2013 est, apparemment toujours au point mort. Et pour cause, les audits, interne et externe, n'ont donné aucun résultat. Avec un travail d'audit bâclé, il devient difficile aux responsables de la SEATA de connaître la situation financière exacte de l'unité décentralisée de la Menadia. Aussitôt informés de l'anomalie financière, ces derniers ont déposé plainte auprès du procureur de la République. L'autre mesure, prise en même temps, était la suspension de leur fonction des deuxcaissières suspectées.