L'Association IthYalas de Guenzet a organisé, avec la contribution des jeunes de l'association AzarNith Yala et l'APC, le week-end dernier, des activités culturelles pour célébrer la culture, le savoir et la science. Pour réaliser son programme culturel, l'association du président Nadjb Athmani a invité des personnalités nationales qui ont animé chacune dans son domaine des conférences. Le Professeur Farouk Zahi a longuement décortiqué l'état actuel de la santé publique algérienne à travers son livre La Santé publique, une profession de foi (éditions Enag). L'auteur n'a pas manqué de mettre le doigt sur les plaies de ce secteur au demeurant présentement sinistré. Le professeur a fait ce diagnostic devant un auditoire intéressé et une personnalité nationale, le docteur Amar Benadouda, en l'occurrence ancien maire de Guenzet, ancien président de la FAF, qui a participé dans les années 1960 à bâtir le système sanitaire algérien, depuis complètement dévoyé. «Je ne dénigre pas mais je dénonce. Dénoncer les insuffisances est un devoir pour chacun de nous», dira Zahi expliquant sa ligne de conduite pour élaborer le contenu de son travail. Avec sa verve habituelle, Yacine Ould Moussa assurait la modération de la conférence. Assistait également à cette conférence le professeur Metalecheta, premier recteur d'une université algérienne post-indépendance. Kamal Bouchama, ancien ministre, ancien ambassadeur est, quant à lui, remonté très loin dans les dédales de l'histoire du pays pour puiser son argumentaire lui permettant de dire, avec un certain enthousiasme, aux Algériens qu'ils doivent être fiers du parcours de leurs aïeux. Pour ce faire, il a édité un livre illustré intitulé Luttes d'un peuple, émergence d'une nation. Probablement pour des raisons un peu idylliques, on aurait préféré le titre L'épopée d'un peuple, émergence d'une nation. L'ouvrage a été proposé aux organisateurs de «Constantine, capitale 2015 de la culture arabe» mais la proposition a été rejetée. «Je suis sur la liste noire», expliquera l'auteur. Nous y reviendrons plus longuement pour donner un aperçu sur cet ouvrage extrêmement intéressant pour les jeunes. En fait, Bouchama souhaite toucher, par le biais de son livre, cette frange sociale. En matière de poésie, trois personnalités se sont succédé devant l'assistance. Walid Sahli, le premier prestataire, a ramassé des faits réels qu'a vécus sa tante durant la guerre de Libération pour élaborer un poème intitulé Ghariba (l'Etrangère). Le maire de Guenzet, Bachir Sadoune, qui a contribué à ces activités, a agréablement surpris l'assistance avec la qualité de sa poésie en tamazight. Lorsqu'il a été invité à la tribune, il s'est révélé d'une grande sensibilité. Il a fait monter l'assistance sur un tapis volant pour survoler toute la Kabylie et faire l'éloge de sa beauté et de ses grands hommes. La dernière escale de ce voyage et les dernières rimes ont été dédiées à Mouloud Mammeri et Matoub Lounès. Il a fait le voyage de M'sila jusqu'à Guenzet Nath Yala pour ravir l'assistance avec proses chantant le savoir et la science. Dans un style de chiir el melhoun, le poète populaire Abdelghafour Abdelhafid a rendu hommage aux hommes qui font du savoir et de la science leurs armes. Ces journées du savoir ont été clôturées de la meilleure manière possible. En effet, sur demande des personnalités invitées, la famille Maza (Axxam Oumaza pour les Yalaouis) a préparé deux plats du terroir. Il s'agit d'aghroul delkhoudra (le pain et un plat à base d'herbe sauvages mais comestibles qui poussent uniquement au printemps). Le repas a été clôturé par tikourbabine, plat, désormais, mythique des Ith Yalas.