Après avoir été ajourné d'une semaine, le procès de l'affaire de l'autoroute Est-Ouest se tiendra ce dimanche au niveau de la cour d'Alger. Cependant, la question qui est restée sans réponse est celle relative à la composante de la défense du principal présumé accusé, en l'occurrence M. Chani Medjdoub. La réponse a été donnée avant-hier par un membre du collectif des avocats. «L'accusé Medjdoub Chani a décidé «de reprendre» son collectif de défense», a déclaré Me Belarif. Abder Bettache - Alger (Le Soir) Les propos tenus par Me Tayeb Belarif ont eu lieu trois jours avant la tenue du procès. En effet, dans un entretien accordé à notre confrère El Watan, il fera savoir que, lors de son entretien avec l'accusé, en prison, ce dernier lui a demandé de «revenir sur la déconstitution pour assurer sa défense et permettre ainsi au procès de se poursuivre». «L'audience de dimanche prochain sera une continuité de celle du 19 avril, bien sûr après le dépôt des lettres de constitution des quatre avocats du collectif de défense», a-t-il expliqué et d'ajouter : «Chani aura donc ses avocats et le procès se tiendra.» Pour rappel, la défense de Chani Medjdoub s'est retirée du procès, ce qui a contraint le président du tribunal criminel de reporter le procès sous huitaine. Les avocats Amine Sidhoum, Zahia Aït Ameur, Mohand Tayeb Belarif, Philippe Penning et William Bourdon ont menacé de se retirer du procès si «les conditions d'un procès équitable et juste ne sont pas réunies». Aussitôt, la menace brandie fut exécutée. Les cinq avocats avaient exigé notamment à ce que «l'ensemble des prévenus soient régulièrement cités, l'ensemble des témoins, y compris ceux demandés par la défense, doivent être régulièrement cités et, au besoin, amenés à comparaître y compris par la force publique, l'ensemble des preuves, pièces et documents sur lesquels s'appuie l'accusation doivent être exposés et discutés à l'audience, que les débats doivent être intégralement transcrits à l'audience et que la durée des débats doit être préalablement déterminée compte tenu de la complexité de l'affaire». En effet, les avocats du principal mis en cause, dès le début de l'ouverture du procès, sont passés à l'offensive. Au président du tribunal criminel, ils énumèrent plusieurs «irrégularités ayant entaché l'enquête». Ils citent «les conditions d'arrestation et d'emprisonnement de leur client». Très souvent, les débats ont tourné aux prises de bec entre avocats, comme ce fut le cas entre Amine Sidhoum et Khaled Berghal. Intervenant à la demande du président du tribunal criminel, Chani Medjdoub lâche sa phrase en éclatant en sanglots : «L'affaire a été politisée. A telle enseigne qu'une enquête a été ouverte contre moi au Luxembourg. Mes comptes ont été passés au crible. Je suis algérien et patriote et personne ne peut douter de mon patriotisme.» Ce dimanche, le troisième round du procès sera entamé. Il reste à savoir quelle tournure prendront les débats, mais surtout les auditions des inculpés.