Les choses s'accélèrent au front de libération nationale. Pour prendre de vitesse tous ses contestataires, le secrétaire général, Amar Saâdani, veut organiser le 10e congrès le plus tôt possible. «Courant le mois de mai», assure-t-on même dans son entourage. «Nous sommes prêts y compris sur le plan logistique», nous confie-t-on. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) Selon nos sources, Saâdani mise sur un congrès qui regroupera pas moins de 5 000 participants ! «Le congrès se tiendra au niveau de la Coupole du complexe olympique Mohamed-Boudiaf à Alger et toutes les dispositions logistiques ont été prises», nous confie-t-on encore. Saâdani ne veut, toutefois, pas révéler encore la date exacte pour jouer sur «l'effet de surprise». L'on assiste en somme à une sorte de course-poursuite entre l'actuel secrétaire général et ses opposants qui, fait inédit dans l'histoire du vieux parti, ne sont pas regroupés au sein d'un seul front. Imposé à la tête du parti le 29 août 2013 par Abdelaziz Bouteflika par un coup de force qui sera exécuté par des institutions comme le ministère de l'Intérieur et le Premier ministère, Amar Saâdani prend les commandes du FLN malgré une forte contestation vite «balayée» par les besoins du «quatrième mandat». Les déclarations de l'homme, parfois ahurissantes, puis son intégration dans le directoire de campagne du candidat «absent», Abdelaziz Bouteflika, en sont les preuves les plus éclatantes. Des membres du comité central, menés par le redoutable Abderrahmane Belayat, avaient réussi à constituer un dossier solide et irréprochable sur tous les plans en vue d'empêcher la fameuse session extraordinaire du 29 août 2013. Peine perdue : l'administration, comme à chaque fois qu'il s'agit de ce genre d'affaire, à plus forte raison concernant le FLN, ne tient compte ni des statuts, ni du droit. Elle fait de ... la politique ! Et cela dure toujours depuis cette date. Même après la présidentielle, l'homme jouit du soutien et de la complaisance des autorités. Pour les consultations sur le projet de révision de la Constitution, c'est lui qui est invité à la présidence de la République. Et depuis quelques semaines, ses rencontres de «travail» avec le Premier ministre Abdelmalek Sellal se multiplient, dont la dernière en date, nous confie-t-on de source sûre, a eu lieu à la veille du voyage à Pékin de ce dernier. Pendant ce temps, les opposants sont divisés en trois pôles distincts avec notamment un groupe mené par Abderrahmane Belayat, un autre par Abdelkrim Abada et, enfin, celui de l'ancien chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem. Tout ce beau monde réclame une session extraordinaire du comité central, seule instance habilitée à élire ou défaire un secrétaire général. Depuis dimanche dernier aussi, un groupe de députés est monté au front pour combattre Amar Saâdani et saisir, à travers une pétition, le président «effectif» du parti, Abdelaziz Bouteflika, pour mettre fin au règne de Saâdani. Les initiateurs revendiquent pas moins de 118 signataires à la date du lundi 27 avril déjà. Ce que réfute le clan opposant, réduisant le nombre de signataires à «une quarantaine» à peine. Une guerre des chiffres «classique» dans ce genre de conflit mais une certitude demeure : Amar Saâdani bloque de toutes ses forces la tenue d'une session ordinaire ou extraordinaire du comité central. En fait, son plan est de contourner cette session qui n'aura jamais lieu avant le congrès...