Le Bureau politique du FLN s'est réuni, hier, sous la présidence de Amar Belayat pour répondre aux membres du Bureau politique que dirige Amar Saâdani. Le coordinateur du Bureau politique a été chargé de convoquer une session extraordinaire du Comité central. Tarek Hafid - Alger (Le Soir) BP versus BP. L'instance que coordonne Abderrahmane Belayat s'est réunie, hier, pour répliquer à Amar Saâdani. «Coup d'Etat», «complot», «crise», «pressions contre les membres du Comité central»... les termes utilisés dans la rédaction du communiqué dénotent une volonté de refermer la parenthèse «Saâdani». Le texte fait notamment référence «aux hommes d'affaires véreux et à leurs mentors» et les accuse d'avoir «violé les lois» en faisant main basse sur le Front de libération nationale. Même si aucun nom n'est cité, il semble que les accusations concernent le groupe de businessmen proches de l'ancien secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, qui soutiennent aujourd'hui l'actuel patron du parti. «La violation des règles politiques par Saâdani et tous ceux qui agissent en dehors du Bureau politique a annihilé l'esprit militant et les principes novembristes du parti. La mascarade du 29 août 2013 qui s'est tenue à l'hôtel El-Aurassi est un coup porté à l'Etat et à ses institutions», lit-on dans ce communiqué. Par ailleurs, le Bureau politique que coordonne Abderrahmane Belayat place le président du parti face à ses responsabilités. Abdelaziz Bouteflika est appelé à «instaurer la démocratie et à s'en remettre à l'urne comme étant le moyen civilisationnel approprié pour l'élection d'un secrétaire général». Des propos qui laissent supposer que le président de la République est impliqué dans le «complot» ayant conduit à la désignation de Saâdani à la tête du FLN. En fait, l'attaque des membres de «l'ex-BP» intervient 48 heures après celle du «nouveau-BP». Dimanche, les membres de cette instance avaient réitéré leur soutien au secrétaire général du parti et insisté sur la principale résolution adoptée le 16 novembre par le Comité central, à savoir le soutien à la candidature de Bouteflika à un quatrième mandat présidentiel. «Le Bureau politique salue les décisions prises par le Comité central, réuni le 16 novembre, notamment l'appel lancé au Président Abdelaziz Bouteflika pour se présenter à la présidentielle de 2014, et l'adoption de la nouvelle Constitution dans les meilleurs délais», lit-on dans le communiqué qui a sanctionné cette réunion. La veille, le groupe de Belayat faisait savoir qu'il rejetait l'ensemble des décisions prises par la direction du FLN depuis le 29 août. Y compris, bien sûr, le soutien à Bouteflika : «Nous estimons que la rencontre de l'Aurassi n'est qu'une étape du fait accompli qui avait conduit à la nomination illégale de Amar Saâdani à la tête du parti.» La balle reste dans le camp de Abderrahmane Belayat. Les membres de «son» Bureau politique l'ont chargé, hier, de «convoquer une session extraordinaire du Comité central en application de l'article 9 du règlement intérieur».