Accompagné de certains membres du directoire, de cadres, élus et militants du parti, M. Nebbou , premier secrétaire du parti a effectué, dans la matinée d'hier, un véritable pèlerinage à Djemaâ Saharidj, lieu de naissance de Aïssat Idir. Tout est dit dans cette visite du FFS dans le fief de celui qui a jeté les bases du syndicalisme algérien, action lancée dans le feu de l'action révolutionnaire pour l'indépendance de l'Algérie. L'engagement du père fondateur du syndicalisme algérien semble inspirer le FFS qui joue ainsi sur la symbolique des mots et des événements pour appeler au renouveau des luttes syndicales dans une jonction avec l'action politique pour opérer un changement du régime. Une proposition qui vient après un long préambule au cours duquel le premier secrétaire du parti a tenu a évoquer Bennaï Ouali, une figure de la revendication nationaliste et de l'amazighité natif de Djemaâ Saharidj, région d'où est originaire Ali Mecili, autre figure de l'opposition démocratique en Algérie et du FFS dont la naissance a été proclamée a Djemaâ Saharidj, en 1963, se plaira à rappeler Mohamed Nebbou qui, après un hommage appuyé à Aïssat Idir appellera à s'inspirer de l'itinéraire et le sens de son combat. «Son combat (celui de A. Idir) pour l'indépendance et la liberté syndicale nous interpelle aujourd'hui plus que jamais. Il nous interpelle, car il nous renseigne sur l'importance et la nécessité de la jonction entre le politique, le syndical et l'associatif», dira, en substance M. Nebbou qui appelle à «retisser les liens entre la classe politique et la société civile» pour constituer «une alternative plausible pour redynamiser la société et contribuer à la création de rapports de force et de dynamiques de changement dans le pays». Pour le FFS qui renoue, à l'occasion de cette célébration avec la radicalité qui fonde son discours politique et qu'il semble avoir mise sous le coude pour les besoins de son initiative de construction du consensus national, la reconstruction de la trame où le pluralisme politique et la liberté syndicale, déconstruite par le pouvoir, sont des prolongements logiques du pluralisme et de la démocratie politique et un impératif. Une ambition qui doit être celle de tous les syndicalistes et les politiques qui ne doivent plus s'enfermer dans leur champ d'intervention respectif, selon M. Nebbou qui cite l'exemple de l'UGTT, syndicat qui a joué un rôle dans la transition démocratique en Tunisie. «C'est à ce renouveau syndical et politique que nous aspirons (...) Nous devons avoir, nous devons pouvoir converger, dans le respect de nos différences et redonner sens à l'action collective afin d'imposer le changement pacifique et démocratique du régime (...) nul ne peut changer seul l'ordre établi», soutient Nebbou qui, tout en préconisant la nécessité d'une action consensuelle et collective pour la mise en œuvre de sa proposition de changement, trace de lignes rouges à ne pas dépasser. «(...) notre indépendance, notre souveraineté et notre unité nationales sont chères. Ce sont nos lignes rouges, c'est ce que nous opposons aux partisans de l'instabilité, du sectarisme, du communautarisme, de la division et du statu quo». Ce sont les conditions que décline le FFS pour un potentiel partenariat, un engagement commun pour le changement par énoncés le n° 1 du directoire du FFS qui n'a pas manqué d'évoquer la situation économique du pays «en crise» et les scandales de corruption qui «ne cessent de proliférer n'épargnant aucun secteur de l'activité nationale (et) met en péril les fondements de l'Etat».