La population de l'antique Bida Municipium, actuellement Djemaâ Saharidj, qui a vu naître, en 1919, le symbole universel des luttes syndicales, le chahid Aïssat Idir, mort après avoir subi les pires tortures en prison, a rendu hier un vibrant hommage à ce digne fils de l'Algérie indépendante qui avait infligé une leçon de lutte moderne à la France coloniale en créant l'Union nationale des travailleurs algériens (UGTA). Après le recueillement et le dépôt d'une gerbe de fleurs sur la stèle érigée en sa mémoire à la place Taslent Isefsafene (frêne des sapins), le parcours militant et l'empreinte sur la révolution du fondateur de l'organisation syndicale UGTA née au cœur de la guerre de Libération nationale ont été évoqués devant les comités de village, les autorités locales et quatre membres du conseil national UGTA ainsi que des membres de la famille du père du syndicalisme algérien qui avait laissé derrière lui quatre orphelins, deux garçons et deux filles, Saïd (décédé), Ahmed, El Djouhar et Malha (décédée). Pavoisé aux couleurs nationales, ce village historique, connu pour ses 99 sources dont il tire la toponymie et qui avait abrité une mémorable réunion des aârouch de Kabylie pour discuter des droits de la femme, a été au rendez-vous de l'événement salué comme il se doit par l'APC qui a organisé un cross destiné à cette occasion. La commune de Mekla, dont dépend ce village, a inauguré la veille, en présence des familles des victimes et des autorités de wilaya, une stèle commémorative en hommage aux quatre policiers assassinés il y a une année à la sortie de la ville par un groupe terroriste. Interrogés sur ce que symbolisa à leurs yeux ce héros du village et de la nation, les jeunes de Djemaâ-Saharidj ont dit toute leur fierté d'être issus d'un village qui a enfanté cette figure emblématique des luttes syndicales et du combat pour l'indépendance.