Notre carburant coule à flots dans la zone orientale du royaume chérifien et rien qu'en cinq mois, ce sont près de 32 tonnes de kif traité qui sont rentrées en Algérie (2015) ! Evidemment, les quantités qui ont échappé à la vigilance des services de sécurité ne sont pas comptabilisées. Pour une somme modique, vous pouvez faire un tour au marché d'Oujda et dois-je rappeler d'ailleurs que le terme «harga» désignait dans les années 1970 l'aller et retour au Maroc par «trig el wahda» ? Et que des groupes terroristes surarmés venaient du pays voisin dans les années 1990, pour renforcer les maquis islamistes ? Quand, de temps à autre, je soulève la question de la réouverture de ces frontières, une tempête de protestations s'abat sur mon mail. Les opposants à ce qui est naturel et normal dans tous les pays du monde — même parfois entre ceux qui sont en guerre — soutiennent qu'une telle normalisation encouragerait le trafic de carburant et de drogue ! Comme si la fermeture de la frontière avait une quelconque efficacité contre la contrebande ! On apprend que les Marocains vont intensifier la surveillance des frontières alors que les Algériens l'ont déjà entamée avec d'importants moyens. Visiblement, tous ces efforts n'arrêteront pas le mal alors qu'ils semblent très efficaces pour empêcher les deux peuples de circuler dans les deux sens. Un bidon d'essence a plus de liberté de mouvement qu'un être humain ! [email protected] * Route de l'unité (de la catastrophe, plutôt).