Tout comme à l'Est, l'Algérie est loin d'être sereine au niveau de ses frontières ouest. Si le péril n'est pas d'ordre sécuritaire, le voisin marocain est également source d'inquiétude. Le trafic de drogue mobilise les forces de sécurité qui, quotidiennement, interceptent des quantités industrielles de drogue destinées soit au marché national soit à être exportées via des réseaux vers des pays européens. Plus de 127 tonnes de kif traité ont été saisies durant les huit premiers mois de l'année en cours, selon l'Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie, au niveau des frontières algéro-marocaines. Des frontières qui servent également pour le trafic du carburant à grande échelle en dépit des nombreuses mesures prises pour tenter d'y mettre un terme. Si, officiellement, la coopération entre les deux voisins est qualifiée de «bonne» par les voix officielles, il n'en demeure pas moins qu'elle reste conditionnée par les nombreux soubresauts d'une relation loin d'être ordinaire. C'est ainsi que dans un climat régional qui devrait imposer une plus grande coopération entre pays voisins, l'Algérie se retrouve seule et doit régulièrement subir des campagnes ciblées menées tambour battant par des relais dont le souci n'a jamais été l'apaisement entre les deux parties. Tout récemment, c'est le roi du Maroc qui, dans un discours, s'en est vertement pris à l'Algérie sans la nommer appelant à «une forte mobilisation, une vigilance de tous les instants, et des initiatives efficaces, aux niveaux interne et externe, pour contrecarrer les ennemis de la nation où qu'ils se trouvent et pour déjouer les stratagèmes illégitimes auxquels ils ont recours, tout en glorifiant «l'ambiance de mobilisation et de l'esprit patriotique élevé qui avaient marqué la récupération de nos provinces du Sud, grâce à la glorieuse Marche verte. Et c'est précisément cet esprit qui doit continuer à inspirer nos actes et nos initiatives». Des propos qui intervenaient quelques jours à peine après la prise de parole du ministre algérien qui, tout en reconnaissant des relations particulières entre les deux pays voisins, en appelait à la retenue dans un contexte qui exige la mobilisation de toutes les forces pour faire face au péril terroriste et aux trafics de tous genres. Avec les foyers de tensions que constituent la Libye, la Tunisie et la Mauritanie, les trafics en tous genres aux frontières ouest constituent un front supplémentaire de tensions et pas des moindres.