Iker Casillas, l'emblématique gardien de l'équipe d'Espagne parti samedi au FC Porto après 25 ans au Real Madrid, s'est décidé parce qu'il a été gagné par «l'envie» manifestée par le club portugais, a-t-il déclaré hier lors de ses adieux à ses anciens coéquipiers. «La décision de m'en aller au Porto est due à deux motifs fondamentaux, a-t-il expliqué devant les médias. Le premier, l'envie témoignée par le président, (Jorge Nuno Pinto da Costa), le directeur sportif Antero (Henrique) et l'entraîneur Julen Lopetegui, et surtout tout le reste de l'équipe». «Le second, les marques d'affection reçues au fur et à mesure que les gens apprenaient que mon avenir était au Portugal. Ils m'ont rallié, et j'en ai été très heureux, très satisfait», a-t-il ajouté. Casillas, 34 ans, était ému au point d'avoir mis plus d'une minute à commencer à lire sa déclaration. «Je ferai tout mon possible pour ne pas les décevoir, et je lutterai au maximum pour gagner le plus grand nombre de titres possible dans ma nouvelle équipe», a-t-il lancé. Le Real Madrid, qui a annoncé son départ samedi dans un communiqué laconique, n'a précisé ni le montant du transfert ni la durée du contrat. Selon les médias espagnols, Casillas est parti pour deux saisons, avec une troisième en option, et pour un salaire brut de 10 millions d'euros pour la durée du contrat. «J'avais 9 ans» «Après 25 ans passés à défendre le blason du plus grand club du monde, arrive un jour difficile, celui-ci, le jour de dire adieu à une institution qui à l'évidence m'a tout donné», a poursuivi Casillas, qui avait du mal à retenir ses larmes. «J'avais 9 ans quand j'ai revêtu le maillot blanc, et alors j'ai réalisé un rêve», a rappelé celui qui a gagné 19 titres avec le Real, dont trois Ligues des champions et cinq championnats d'Espagne. Le Real Madrid «m'a formé comme personne, m'a aidé à grandir, m'inculquant les valeurs qu'il défend : le respect, la camaraderie, l'engagement, et surtout l'humilité. Je ne pourrai jamais vous oublier, et soyez sûrs que partout où j'irai je continuerai à crier Hala Madrid !», a-t-il conclu, seul devant micros et caméras, sans aucun dirigeant du Real Madrid à ses côtés. Casillas avait répété ces derniers mois son désir de finir sa carrière au Real, où il disposait d'un contrat en or s'achevant en 2017. Il avait pourtant été relégué sur le banc lors de la saison 2012-2013, en conflit avec l'entraîneur d'alors, José Mourinho, et accusé d'être une «taupe» divulguant à la presse les secrets du vestiaire. Conspué par une partie du stade Santiago-Bernabeu, coupable de bourdes inhabituelles, il a vécu une descente aux enfers qui a culminé au Mondial-2014 au Brésil: fiasco contre les Pays-Bas (5-1) et élimination au premier tour.