Le cas du CET d'Aghribs se transforme en cas d'école. Dans plusieurs localités, des comités de village en accord avec les instances en charge du dossier voient des chantiers stoppés par des groupes peu ou mal identifiés. Un cas similaire se pose actuellement à Mizrana où trois personnes ont décidé d'arrêter un projet de CET. L'affaire est loin d'être anodine. L'exemple vient de nous être donné hier dans la commune d'Aghribs. Venue du siège de l'APC, la procession des véhicules est arrivée sur le site de l'implantation du CET vers 10 heures. Tout au long de la piste, des dizaines de bouteilles et de cannettes de bière jonchent les fossés. A deux cents mètres du site, une vingtaine de ruches sont installées sur une aire fraîchement déboisée. Les comités de village arrivent sur les lieux où les travaux ont été interrompus, depuis une douzaine de jours, par un petit groupe de personnes menées par le propriétaire des ruches. Le groupe appose une banderole en appelant au rejet du CET. Isolés dans la foule qui convergeait vers le trou fraîchement creusé, les opposants semblent tendus et se tiennent à l'écart. La disproportion est frappante entre les représentants des villages menés par le président d'APC et les présidents des comités de village et le petit groupe de contestataires. L'impression est traduite par un vieux : «Comment quelques marginaux qui n'adhèrent à aucune structure des villages ont-ils pu commettre un tel coup de force en arrêtant ce chantier ?» Sur la benne d'un camion, le P/APC prend la parole et rappelle les conditions qui ont présidé au choix du terrain «après assentiment de tous les comités de village et aval des structures nationales et régionales techniques habilitées». Invité-surprise Nordine Aït Hamouda qui est convié à prendre la parole car le propriétaire des ruches avait assuré que le CET de son village avait été fermé suite à de prétendus désagréments : «Je ne suis pas venu pour me mêler des affaires de votre village que vous saurez régler. Je suis là pour vous dire que j'habite à proximité du CET qui est toujours opérationnel et que je n'ai jamais ressenti le moindre inconfort. Ceux qui s'opposent à ces réalisations ont généralement des visées sur les parcelles dédiées aux traitements des déchets et c'est ce qui semble se produire ici puisque je connais bien celui qui veut vous imposer ses ruches.» Saïd Sadi prend par la suite la parole pour expliquer que dans cet incident «il y a des intérêts égoïstes et des incompréhensions puisque quelques citoyens de bonne foi ont cru à la désinformation de ceux qui veulent s'approprier l'assiette. Il y a des petits intérêts maffieux qui veulent faire passer par leurs fourches caudines les investisseurs, c'est comme cela que l'opérateur qui a décidé d'implanter la briqueterie dans la commune et qui doit offrir plus de deux cents emplois a été sommé d'arrêter ses travaux par un des membres de cette bande. Alors il faut expliquer à ceux qui sont victimes d'intox de combattre les délinquants politiques». Le maire qui a annoncé la reprise des travaux a informé aussi qu'une plainte est déposée auprès de la justice et que le groupe responsable de l'arrêt devra être comptable des dommages financiers occasionnés par ces interruptions de travaux. La délégation de l'environnement venue de Tizi-Ouzou avec l'entrepreneur étant arrivée en retard, la reprise des travaux est reportée à mardi prochain. Le cas d'Aghribs n'est pas isolé en Kabylie s'agissant des traitements des déchets ménagers. Bien souvent, les autorités ont laissé la situation pourrir par manque de communication. Et des citoyens, souvent de bonne foi, qui subissent les affres des décharges sauvages sont otages d'intérêts occultes qui ont fait de la Kabylie un vaste dépotoir que tout le monde déplore et dont les populations peinent à sortir. A. S. Les sièges de l'APC d'Iboudrarène et de la daïra d'Ath Yenni fermés par les citoyens Les citoyens des villages Ath Allaoua et de Darna, dans la commune d'Iboudrarène ont procédé, dans la journée d'hier, à la fermeture du siège de leur commune et de celui de la daïra d'Ath Yenni. Les citoyens de ces deux villages de montagne, situés à une quarantaine de kilomètres au sud de Tizi-Ouzou, ont protesté contre leur omission du programme 2012 du raccordement au réseau d'alimentation en gaz de ville. Par cette action de protestation, ces villageois qui se sentent discriminés entendent se rappeler au bon souvenir de toutes les autorités concernées, notamment le maire qui, protestent-ils, a promis que leurs foyers seront raccordés au réseau d'alimentation en gaz de ville, au même titre que les autres villages de la commune. Les protestataires menacent de radicaliser leur action qu'ils entendent, par ailleurs, installer dans la durée, jusqu'à satisfaction de leur revendication. Inscrit comme l'une des priorités dans le programme de développement de la wilaya de Tizi-Ouzou, le taux de raccordement en gaz naturel, sur l'ensemble du territoire de cette dernière (la wilaya de Tizi- Ouzou) est estimé à 60%. Le taux de pénétration escompté d'ici la fin de l'année 2015 est de 90%. Jusqu'au 25 mars 2015, ce sont 182 514 foyers qui étaient raccordés au gaz naturel, soit un taux de 62%. Les programmes en cours qui s'achèveront avec la fin de l'année en cours, permettront le raccordement de plus de 295 300 foyers. Par ailleurs, les délestages fréquents, et conséquemment la baisse de tension en alimentation en énergie électrique, ont été très mal vécus par les clients de l'ex Sonelgaz au niveau de pratiquement l'ensemble de la wilaya de Tizi-Ouzou. Ce phénomène qui s'explique, selon les responsables de cette société, par des pics de consommation anormalement élevés en raison de la canicule n'a pas été sans conséquence pour de nombreux usagers, notamment les commerçants qui se plaignent de la détérioration de produits alimentaires et de matériels électriques. Détérioration, expliquent de nombreux commerçants de Tizi-Ouzou interrogés par la radio locale causée par des chutes trop fréquentes du courant électrique.