Deuxième succès de la saison pour le MC Alger, jeudi soir à Omar-Hamadi, face à l'ASMO. Une victoire pénible mais méritée, même s'il faut reconnaître les mérites d'un ensemble asémiste séduisant mais malheureusement mal récompensé dans ses entreprises. Mohamed Bouchama - Alger (Le Soir) - La saison ne fait que commencer mais la pression au sein du club algérois s'annonce suffocante. Asphyxiante. Au bout des quatre premières journées livrées cahin-caha par les hommes du Portugais Artur Jorge, le bilan n'était pas celui espéré par Abdelkrim Raïssi, le président du club, encore moins par les milliers de fidèles des Vert et Rouge. Deux nuls à Bologhine (CRB puis la JSS) avec zéro but marqué, un succès controversé à Relizane, devant le néo-promu, et enfin un échec rocambolesque essuyé à Blida, à huis clos et contre un revenant parmi l'élite, l'USMB en l'occurrence. Des chiffres qui laissaient peser une terrible pression sur les épaules de Jorge et de ses joueurs. Surtout que l'invité de la 5e levée, l'ASMO, avait pris l'habitude depuis son retour en première division à «sévir» devant les clubs de la capitale, particulièrement à Bologhine où, la saison dernière, l'équipe de Medina Djedida a pris quatre points (3 face à l'USMA et 1 face au MCA). Et ce n'est pas une vue de l'esprit si les chroniqueurs s'avançaient allègrement, jeudi, à écrire que cette inédite confrontation scellerait l'avenir de Jorge à la tête de la barre technique du Mouloudia d'Alger. Le Lusitanien «désarmé» de son lieutenant brésilien, Valdo, jouait en fait une carte importante depuis qu'il a quitté sa retraite en novembre dernier. Sa «petite révolution» (sauvetage du purgatoire, ndlr) passée, le champion d'Europe avec le FC Porto en 1987 fera, comme ses prédécesseurs, de critiques de ses plus fervents défenseurs, Raïssi en premier. Les faux-pas de l'équipe renforcée à coups de milliards et de vedettes à la petite semaine lui sont entièrement attribués. L'entraîneur portugais qui a apporté de nombreux changements à son équipe-type lors des premières journées du championnat a désormais la certitude de jouer sur la braise. Son avenir dépendra non seulement des résultats de l'équipe mais aussi de la situation administrative de son collaborateur brésilien, Valdo pas encore autorisé à se mettre sur le banc de touche faute de licence reconnue par la DTN/FAF. Merzougui, Chitta et les autres... Jeudi devant une galerie mouloudéenne qui, d'emblée, a affiché son courroux en raison des résultats de l'équipe, Artur Jorge a fait apporter quelques correctifs sur le jeu de son team. Aouadj et Gourmi qui se permettaient quelques écarts tactiques ont semblé (enfin) respecter les consignes en évoluant sur les deux couloirs. L'ancien joueur du MCEE, Walid Derrardja s'est vu confier un rôle de meneur qu'il a accompli avec beaucoup de justesse. La satisfaction des Mouloudéens aura été, outre l'efficacité retrouvée de l'ancien buteur de la Ligue 1, Kheireddine Merzougui, auteur de ses premières réalisations officielles sous le maillot mouloudéen, Oussama Chitta, une «pépite» qui a illuminé l'aire de jeu de Omar-Hamadi. Le milieu de terrain international olympique a pesé de tout son poids sur le jeu de son équipe et a réussi à neutraliser les petits félins de Kamel Mouassa. Grâce à ses placements et ses déplacements sur toute l'étendue de l'entrejeu, le jeune médian du MCA a mis sous l'éteignoir partenaires et adversaires. Karaoui, pourtant très en jambes et aguerri aux batailles acharnées du milieu, semblait enfin trouver le partenaire idéal. Cette paire semble, en tout cas, évoluer comme sur des roulettes. Ce sont, par ailleurs, ces deux joueurs qui offraient à l'ancien buteur du RCR l'opportunité de réussir son doublé. Karaoui en rabattant une balle morte dans la ligne des buts de Fellah, accompagnée de la poitrine par Merzougui, lequel doublera la mise en transformant une passe millimétrée de Chitta. Une entente à peaufiner dans la perspective du reste du parcours de l'équipe mouloudéenne appelée à affronter quelques grosses affiches après les fêtes de l'Aïd el-Adha. En l'occurrence le derby face à l'USMH puis les matchs à Alger face respectivement au DRB Tadjenanet et la JSK. Deux rencontres qui décideront, dans une large mesure, de ce que seront les vrais objectifs du MCA cette saison. Peut-être bien du sort du staff mouloudéen conduit par Artur Jorge. Mouassa n'a pas à rougir Si la victoire du MCA est d'une évidente logique, les Algérois tenus par l'obligation de résultats ont pris le match à bras-le-corps et ont réussi à conclure à des moments cruciaux de la rencontre (30' et 69'), il est bon de souligner la prestation technique et tactique de premier ordre livrée par les protégés de Kamel Mouassa. L'équipe oranaise a, certes, concédé sa troisième défaite de rang cette saison mais sa manière de jouer a émerveillé le public présent et les milliers de téléspectateurs. Les jeunes Asémistes conduits par quelques chevronnés (Aoued, Sebbah, Fellah, Herbache et Ali Guechi) a fait étalage d'un football léché et réfléchi. Les Boudoumi, Benkablia, Belaid et autre Tabti ont dominé le long de la seconde mi-temps. Malheureusement, en l'absence de leur buteur-attitré, Djemaouni (toujours convalescent), l'efficacité devant les bois de Chaouchi leur a été fatale. Cette défaite qui intervient après celle concédée à Bouakeul face au DRB Tadjenanet n'entame pas pour autant la confiance du coach de l'ASMO. «Il est vrai que nous avons mal entamé le championnat, mais nous ne sommes qu'en début de parcours. Je suis persuadé que les choses rentreront rapidement dans l'ordre», assure Mouassa en fin de match. Pour le technicien guelmi, l'équipe traverse certes «une crise de résultats, pas plus». Et d'affirmer que «le rendement de mes joueurs sur le terrain me laisse penser que l'équipe a la capacité de redresser la barre». Pour l'ancien driver de l'USMB, l'ASMO a besoin d'un déclic pour lancer définitivement sa saison. «Nous avons des joueurs très jeunes manquant d'expérience, et les mauvais résultats enregistrés jusque-là, les ont beaucoup affectés. Ils manquent désormais de confiance et nous allons travailler pour faire en sorte qu'ils la retrouvent rapidement», a-t-il confié aux médias. Lors de la prochaine journée de la Ligue 1 Mobilis, l'ASMO accueillera le RC Arbaâ, autre équipe à connaître un mauvais départ cette saison. Une opportunité de se révolter pour la classe biberon de Medina Djedida. M. B. Tewfik Korichi (DTN/FAF) : «Le diplôme présenté par Valdo n'est pas valable» Le directeur technique national (DTN) de la fédération algérienne de football (FAF) Tewfik Korichi a affirmé que le diplôme présenté par l'entraîneur adjoint du MC Alger (Ligue 1/Alger), le Brésilien Valdo, pour pouvoir bénéficier d'une licence, n'était pas valable. «Valdo nous a présenté un diplôme d'entraîneur signé par l'association des entraîneurs brésiliens. Or, la réglementation en vigueur stipule que le document doit être délivré exclusivement par la fédération de son pays où la Confédération à laquelle le Brésil est affilié qui est la Concacaf», a indiqué hier le DTN à la radio nationale. La DTN a exigé des entraîneurs des clubs de Ligue 1 et 2, ainsi qu'à leurs assistants de disposer de diplômes CAF «A» ou leurs équivalents pour bénéficier des licences leur permettant de prendre place sur le banc de touche de leurs équipes respectives. Une autorisation provisoire a été délivrée à l'entraîneur principal du MCA, Arthur Jorge, pour s'asseoir sur le banc, tandis que son assistant principal Valdo a été contraint de suivre les matchs à partir des tribunes. «Nous ne pouvons pas piétiner la réglementation. Si Valdo ne nous ramène pas le diplôme requis, il ne bénéficiera jamais d'une licence», a-t-il ajouté.