En ce début d'automne, la galerie d'art algéroise Sirius accueille une «Exposition d'automne» de l'artiste plasticien Moussa Bourdine. Il arrive l'artiste, souriant, comme (presque) toujours, un béret basque sur la tête. C'est l'heure du vernissage ! «Moussa Bourdine nous propose alors un délicat voyage dans le temps, dans le souvenir, il laisse la porte ouverte aux textes et à toutes les interrogations, les interprétations dans ses sentiers abstraits où seules la composition et la couleur composent un alphabet séculaire que nous sommes libres d'utiliser ou pas», a écrit le plasticien et «éleveur de coccinelles en papier» Jaoudet Gassouma, au sujet d'une précédente expo de Bourdine. Mais qu'importe, le délicat voyage dans le temps et dans le souvenir reste possible et la trentaine de tableaux d'«Exposition d'automne» ne portent pas de titres, ce qui laisse encore une fois la porte ouverte aux textes et à toutes les interrogations et interprétations. La première série de tableaux aurait pu s'intituler «Fenêtre», du judicieux terme utilisé par l'artiste Valentina Ghanem, organisatrice de l'exposition. A travers une de ces «fenêtres», le visiteur peut voir un canari qui «chante». Au premier étage, des traces de pas sur un «rivage» guident les pas du visiteur vers des horizons sans autres limites que notre propre imagination ou nos rêves. Dans les deux étages de la galerie, des portraits de femmes et de femmes avec enfants alternent avec des formes abstraites ou semi-abstraites dans ce mystérieux «théâtre d'ombres et de lumières», selon une autre (lumineuse) définition de Gassouma. Moussa Bourdine, né le 7 octobre 1946, à Alger, a fait ses études, entre 1966 et 1969, à la Société nationale des beaux-arts d'Alger. Il expose en Algérie et à l'étranger depuis 1973, année de sa première expo officielle. En 1982, il a reçu le prix de peinture du concours du 20e anniversaire de l'indépendance. L'année suivante, il remporte le 2e prix de peinture de la ville d'Alger. Un critique d'art, présent vendredi au vernissage de l'expo, nous a confié que dans la Bourse des valeurs sûres de la peinture algérienne, les œuvres de Moussa Bourdine sont les plus cotées. «Exposition d'automne» de Bourdine à la galerie Sirius au Télemly restera ouverte jusqu'au 5 novembre 2015. La même galerie abritera prochainement une exposition d'œuvres de Karim Sergoua.