Les députés de l'opposition menacent d'aller au bout de leur combat pour «faire avorter le projet de loi de finances 2016», quitte, menacent-ils, «à remettre nos mandats parlementaires». M. Kebci - Alger (Le Soir) - Cette option extrême que bien des citoyens, notamment via les réseaux sociaux, ont recommandé à ces députés au lendemain de leur mémorable fronde, mardi dernier, a été mise sur la table des discussions des parlementaires du PT, de l'Alliance de l'Algérie verte et ceux du FJD qui viennent de lancer une pétition pour annuler le projet de loi de finances 2016. Selon Ramdhane Taâzibt, député et membre de la direction du PT, «toute une batterie d'actions politiques a été avancée dont des meetings populaires conjoints et même une démission collective». Et dans le texte appel de cette pétition signée d'ores et déjà, selon notre interlocuteur, par une quarantaine de députés dont «beaucoup de parlementaires du FLN et des plus en vue», les députés de l'opposition considèrent les modalités d'élaboration et d'adoption dudit projet de loi de finances 2016 comme étant «un coup d'Etat contre l'institution parlementaire en usant de tous les moyens antidémocratiques, non politiques et contraires à l'éthique de la part de parties étrangères à l'assemblée via leurs agents de l'intérieur, recourant à divers moyens pour imposer le texte après confiscation des prérogatives des députés en annulant 22 amendements de la part du bureau de l'Assemblée». Une pétition qui sera rendue publique mardi prochain à l'occasion d'un point de presse, qui suscite les «réserves» des députés du FFS, «réticents», à s'y joindre, après avoir activement participé à la rébellion parlementaire de mardi dernier, jour du vote du fameux projet de loi de finances tant contesté. Ce texte met en danger, selon ces députés de l'opposition, «le sort de la Nation et des institutions de l'Etat et de sa souveraineté», réitérant leur «refus de la politique du fait accompli adoptée par les diverses parties ayant imposé ce projet de loi arbitraire qui vise la destruction de toutes les caractéristiques de l'Etat et sa nature sociale». Un projet de loi, poursuivent-ils, «d'inspiration des lobbies qui ont imposé leur logique et leur volonté à l'instance législative en usant de pressions, de provocations, de corruption politique et de fraude du rapport complémentaire de la commission des finances de l'APN, en triturant ses résolutions et en réintroduisant des articles annulés par ladite commission». Et de sérier ces articles qui, selon eux, «anéantissent le pouvoir d'achat des citoyens et constituent une punition collective du peuple algérien», citant l'article 71 qui constitue, estiment-ils, «une violation caractérisée de la Constitution et une confiscation des prérogatives du Parlement et celles du président de la République» et une «dissolution des institutions de l'Etat», l'article 66 réintroduit qui consacre l'ouverture du capital des entreprises publiques en faveur des hommes d'affaires et des entreprises étrangères «sous couvert de partenariat», l'article 59 qui «consacre le retour à l'endettement extérieur au seul profit du secteur privé et des entreprises étrangères avec garantie du Trésor public», l'article 02 qui «annule l'obligation de réinvestir les bénéfices correspondant aux exonérations fiscales, ou encore l'article 54 qui «concède les propriétés des collectivités locales, et l'article 70 qui consacre le renoncement à la règle 49/51% et au droit à la préemption». Réitérant leur «détermination à faire face par tous les moyens démocratiques à ce projet de loi de finances qui constitue un danger menaçant la sécurité, la stabilité et la pérennité de l'Etat», les députés de l'opposition concluent leur pétition par leur décision d'interpeller le président de la République au sujet des «conséquences» de l'application de ce projet anticonstitutionnel, le Conseil constitutionnel quant à la constitutionnalité de certaines des dispositions dudit projet de loi de finances et les membres du Conseil de la nation appelés, tout prochainement, à étudier le texte avant son paraphe par le président de la République en toute fin d'année.