«Les Etats africains doivent coordonner leurs efforts et consolider leur coopération dans le domaine sécuritaire pour faire face au phénomène de la grande criminalité. Et la création d'Afripol entre dans le cadre de cette stratégie», a déclaré le ministre algérien de l'Intérieur et des Collectivités locales, M. Mohamed Bedoui, à l'occasion de la création d'Afripol, dont le siège sera basé à Alger. Abder Bettache - Alger (Le Soir) - Après les Européens, c'est au tour des Africains de disposer de leur organisation de police. Afripol est la seconde organisation continentale de police qui voit le jour après Europol, un siècle après la création d'Interpol. L'annonce officielle de sa naissance a eu lieu hier à l'occasion de la réunion des chefs de police africains qui se tient à Alger. Ainsi, les 41 représentants de pays africains de la police ont entamé à huis clos les discussions devant «entériner les textes juridiques relatifs au lancement du mécanisme de coopération policière africaine (Afripol)». Lors de son intervention, le directeur général de la Sûreté nationale, M. Abdelghani Hamel, a indiqué que «la création d'Afripol a pour principal objectif de renforcer la coopération policière entre les Etats membres de l'unité africaine pour faire face à toutes formes de criminalité, dont le terrorisme». «Ce projet africain dont la pertinence se mesure aux urgences sécuritaires non seulement en Afrique, mais en rapport avec les autres continents, constituera un instrument incontournable de coopération internationale dont la riposte collective contre les nouvelles menaces attentatoires à la paix et à la sécurité auxquelles sont confrontés nos pays respectifs», a indiqué le directeur général de la Sûreté nationale, le général-major Abdelghani Hamel. Et d'ajouter : «Cet événement affirme l'engagement et la volonté des autorités algériennes pour l'édification de ce projet stratégique pour une coopération régionale». Pour sa part, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales a déclaré que «le mécanisme africain vise aussi une lutte plus efficace contre le crime organisé transfrontalier, le terrorisme, le trafic d'armes et de drogue, ainsi que l'encouragement de la coopération sécuritaire régionale, le rapprochement des vues des chefs d'organes de sécurité, en matière d'évaluation des menaces, de définition des politiques et de renforcement des capacités policières notamment par la formation». Le ministre a ajouté que l'Algérie, qui accorde un «vif intérêt» au renforcement de la coopération sécuritaire, «met à profit notamment son expérience et ses capacités en la matière», ce qui transparaît, a-t-il dit, à travers «notre soutien et les moyens matériels et organisationnels que nous apportons et qui sont à même d'assurer la bonne marche de ce mécanisme». La même source a ajouté que de nombreuses menaces pèsent sur la sécurité du continent notamment la criminalité sous toutes ses formes, le terrorisme et le trafic d'armes et de drogue ce qui nécessite une «plus grande coopération entre les pays africains en matière de lutte contre le crime et d'une action plus cohérente dans le domaine de lutte contre le terrorisme devenu désormais un phénomène transnational». Une fois mis en place, l'Afripol permettra «l'élaboration d'une stratégie africaine harmonisée de lutte contre la criminalité et l'évaluation de l'application des programmes d'appui et d'assistance initiés par les organisations internationales au profit des polices africaines». Il est à noter qu'une conférence de presse sera donnée par le DGSN à la clôture des travaux de cette rencontre.