Cette journée scientifique a été organisée le 17 décembre. Elle a été présidée par le Dr Ali Araibi, chirurgien-dentiste privé, installé à Chlef. Elle a été dédiée par l'association du corps médical de Chlef à tous les dentistes qui souhaitent une formation continue. L'intervention la plus remarquée fut celle du professeur Benzoua, enseignante de prothèse à Béni-Messous, concernant le flexible. La communication a été d'un très haut niveau et le débat passionnant. A une question d'un participant, concernant l'adjonction d'un appui occlusal, le professeur Benzoua tient à rectifier le tir «ce dispositif ne sert à rien s'il n'est pas accompagné d'un crochet coulé qui va enlacer la dent aidé par un bras vestibulaire rigide d'une prothèse en résine acrylique. Ces conditions réunies vont entraîner une dépressibilité de la muqueuse de seulement 1/10 de mm, mais le parodonte récupéré en quelques minutes». Et la conférencière d'ajouter «la sustentation d'un appareillage prothétique ne peut être garantie que si la rétention est acquise, et c'est le crochet coulé qui répond à ces impératifs biomécaniques. Le bras de calage empêche la dent de s'enfoncer et protège ainsi le parodonte. Quand la dent n'existe plus après son avulsion, au moment de la mastication, l'appui ostéomuqueux est important. La dépressibilité est 10 fois plus importante que lors de l'existence des dents. De ce fait, les crêtes sont vulnérables. Le sujet jeune récupère en quelques heures et le sujet âgé beaucoup plus longtemps, c'est pour cette raison que le protocole d'une prise d'empreinte est différent.» Ces précisions nous permettent de saisir les insuffisances d'une prothèse flexible. Cette dernière ne possède pas de bras de calage, ni de bras vestibulaire. Alors la sustentation n'est pas assurée et la résorption des crêtes est plus importante que lors du port d'une prothèse en résine. La conférencière n'a pas manqué de vanter l'importance de confectionner un porte-empreinte individuel pour prendre une empreinte anatomo-fonctionnelle. Elle a convaincu les praticiens présents de cette démarche très utile pour soulager la surface ostéomuqueuse. Une mise au point a eu trait à la coloration des prothèses flexibles qui se sont avérées porteuses de foyers infectieux eu égard au fait que la matière utilisée n'est pas un biomatériau. Ce genre d'appareillage, en l'absence d'un entretien rigoureux peut être la cause de pathologies bucco-dentaires et gastro-oesophagiennes. Pr Benzoua relate le cas d'une patiente qui s'est présentée à son service pour cause de décoloration de son flexible. Il s'est avéré que cette dernière se traitait chez un gastro-entérologue. Le lien fut vite établi entre l'état de la prothèse et la santé de la consultante. Et de rajouter que ce mode d'appareillage n'a pas fait partie du cursus des chirurgiens-dentistes pour la bonne raison que la matière utilisée n'est pas un biomatériau. Le flexible n'est pas aux normes. Il ne respecte pas les concepts établis par la science à savoir le calage, la rigidité, la dualité tissulaire, l'amortissement des selles. On peut leur concéder une petite place dans les cas d'allergie à la résine acrylique, le cas psychologique où le patient refuse une prothèse conventionnelle pour sa dureté, pendant la phase post-implantatoire et dans le cas de malades présentant des polypathologies empêchant une chirurgie régulatrice des crêtes. Il faut savoir que ces prothèses sont appelées à être renouvelées souvent, des fois au bout de 18 mois. De plus, il faut utiliser des produits spéciaux pour les nettoyer. Le professeur Boukhaïs a insisté sur la nécessité de l'utilisation et la prescription des ATB dans un but d'optimiser leur succès. Il abordera aussi les accidents allergiques qui peuvent survenir au cabinet et les moyens de les éviter ou de les prendre en charge. Ce fut un sujet porteur qui va donner lieu à des questions très intéressantes. Le conférencier va parler aussi de la conduite à tenir devant un traumatisme alvéolo-dentaire en denture définitive. Le Dr Maouane présenta un sujet sur les hémorragies post-extractionnelles et l'interprétation des clichés radiographiques. M. Djaffer Hakim, dentiste de santé publique pense que ce colloque a été un succés car il a mobilisé 150 praticiens venus de Chlef, Relizane, Tissemsilt et même Mila, en regard de communications très intéressantes comme le flexible. M. Kettab, dentiste installé à Blida, fabricant de dents en résine, souhaiterait pour sa part une journée dédiée à l'implantologie puisque ce module fait partie du cursus des étudiants en chirurgie dentaire.