«Aujourd'hui, personne n'assume ses responsabilités. Il y a péril en la demeure et le maintien d'une situation de statu quo expose le pays vers un danger certain qui le poussera vers une réelle explosion». Louisa Hanoune, la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT) est en colère. Hier, lors d'une conférence de presse, elle a tiré pour la énième fois la sonnette d'alarme. Abder Bettache - Alger (Le Soir) - C'est un constat des plus critiques que la secrétaire générale du Parti des travailleurs a dressé, hier, à l'occasion d‘une conférence de presse organisée au siège de son parti. Une rencontre avec la presse qui intervient au lendemain de la réunion de son bureau politique et lors de laquelle le Parti des travailleurs a fait un état des lieux «peu reluisant de la situation qui prévaut en ce moment dans le pays». En effet, Louisa Hanoune est de nouveau montée au créneau en tirant la sonnette d'alarme mais surtout en «s'interrogeant si réellement il y a quelqu'un qui assume ce qui se passe en ce moment», car selon elle «la situation est grave». Situation politique, sociale et économique autant de secteurs évoqués, hier, par la conférencière, en indiquant que la situation «est digne d'un Etat totalitaire». «On ne se dirige pas vers un Etat civil, mais on se dirige plutôt vers un Etat totalitaire», a-t-elle lâché. Et en guise d'argument, la secrétaire générale du Parti des travailleurs a évoqué la situation économique et sociale actuelle en la qualifiant «de très dangereuse», en mettant en exergue «les mesures antisociales contenues dans la loi de finances complémentaire (LFC 2015) à travers notamment la réduction des budgets de fonctionnement et d'équipement, la réduction de la TAP, ou encore l'arnaque du 87 bis». C'est dans ce cadre qu'elle qualifie la 17e tripartite qui se tiendra demain à Biskra de «déséquilibrée». Louisa Hanoune a de nouveau évoqué la «restructuration du DRS» ou encore l'arrestation des généraux Hassan et Benhadid. A ce propos, elle s'est interrogée sur le dernier communiqué rendu public par la présidence de la République au sujet des mesures de restructuration opérées au sein du DRS. Pour Louisa Hanoune, «Il s'agit d'un communiqué bizarre», d'où son interrogation «si on se dirige vers un système politique monarchique». En un mot, la secrétaire générale a lancé un appel pour «l'arrêt de la mascarade» et d'ajouter : «Tout comme l'équilibre au sein de l'institution militaire a été rompu, l'équilibre dans la sphère économique est également rompu», évoquant ainsi la décision prise par le gouvernement d'octroyer des autorisations à trois hommes d'affaires pour la construction d'usines pour la production de sucre. «C'est du pipeau et de la fantaisie», s'est-elle exclamée, avant d'ajouter que «l'Etat a voulu mettre fin à un soi-disant monopole par un autre monopole». En colère et très déçue par «ce qui se passe dans mon pays», la conférencière dira «que j'ai honte pour mon pays lorsque je vois deux hauts officiers supérieurs de l'ANP qui ont donné le meilleur d'eux-mêmes pour la patrie jetés en prison. Louisa Hanoune conclut son intervention en se posant des questions sur les dessous qui entourent «la volonté d'ouvrir le capital de l'opérateur historique de la téléphonie mobile Mobilis». Pour elle, «il y a péril en la demeure et le maintien du statu quo exposera la nation à l'explosion».