La Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD) a traité, hier mardi, lors de sa seconde conférence thématique, de l'un de ses mots d'ordre clés, à savoir une instance nationale chargée de la gestion des élections. M. Kebci - Alger (Le Soir) Un impératif pour cette importante frange de l'opposition dicté par la «nécessité historique d'assécher l'une des mamelles du régime finissant, à savoir la fraude électorale, l'autre étant son corollaire, la corruption», soulignera Me Hakim Saheb, de la Direction nationale du RCD à qui a échu l'organisation de cette rencontre tenue au cercle des Moudjahidine. Pas que cela puisqu'il s'agira également, à travers la mise sur pied de cette institution, d'anéantir, selon lui, le «décalage entre une minorité politique régnante et une majorité sociétale dominée». Relevant la nécessité d'un consensus autour de la transparence des élections qui ne saurait passer outre cette instance, Me Saheb dira que cette dernière permettra à l'Algérie de conformer le modèle de gestion électoral aux standards internationaux. Surtout que, argumentera-t-il, une enquête des organes de gestion électorale effectuée par International IDEA en 2006 révèle que 55% des 214 pays concernés suivaient le modèle indépendant reposant sur des organisations autonomes de gestion électorale dotées de très grandes attributions et responsabilités». Ceci au moment où seulement «26% de ces Etats comme le nôtre épousent le modèle gouvernemental». Un modèle qui n'a pas été pour «s'adapter» à l'ère du pluralisme politique enclenché en février 1989 et qui a fait que, soulignera Lakhdar Benkhellaf du FJD (Front pour la justice et le développement), «sur les 14 élections qui ont eu lieu, 13 ont été émailées de fraudes et un scrutin annulé», allusion aux législatives de décembre 1991. Une fraude qui «s'est développée» et s'est « modernisée», puisque, dira-t-il, on est passé de la phase de la trituration des fichiers électoraux à la fraude qui a touché même les députés. Et de citer la substitution de députés volontairement absents lors de la séance de vote des amendements du code pénal portant sur les cas de violences conjugales, par des fonctionnaires de l'APN. «Une mascarade» sans précédent, ajoutera Benkhellaf qui attirera l'attention de ses pairs de la CNLTD de la nécessité de faire accompagner la revendication de la mise sur pied de cette commission indépendante de la gestion des élections par celle de «supprimer» l'article 163 de la Constitution qui en instituant un Conseil constitutionnel, lui a attribué les missions de «veiller au respect de la Constitution et à la régularité des opérations de référendum, d'élection du président de la République et d'élections législatives et proclame les résultats de ces opérations».