Lionel Messi, revenu à son meilleur niveau lors d'une année 2015 remplie de titres avec le Barça, fait figure de grand favori pour remporter un cinquième Ballon d'Or, lundi à Zurich, devant son éternel rival Cristiano Ronaldo et le prodige brésilien Neymar. Messi, Ronaldo. Ronaldo, Messi. Depuis sept éditions, ces deux-là trustent le trophée, l'Argentin de Barcelone devançant le Portugais de Madrid quatre sacres (2009, 2010, 2011, 2012) à trois (2008, 2013, 2014). Et cette fois encore, l'histoire devrait se répéter. Quitte à lasser jusqu'aux plus éminents observateurs, tels Michel Platini qui avait prophétisé en 2013 : «L'année prochaine, on aura encore Ronaldo ou Messi. Et dans deux ans Messi ou Ronaldo». N'en déplaise au Français triple Ballon d'Or (1984, 1985, 1986), la tendance ne devrait pas changer tant le Barcelonais (28 ans) et le Madrilène (30 ans) ont encore été au-dessus du lot. D'année en année, le débat perdure pour savoir si le trophée doit être attribué selon le critère des statistiques ou celui du palmarès. Mais Messi a le grand mérite de dominer sur presque tous les plans et devrait ainsi mettre d'accord le collège des votants, composé de sélectionneurs, capitaines d'équipes nationales et journalistes. S'il a encore échoué dans une finale avec l'Argentine, en Copa America face au Chili après avoir perdu celle du Mondial-2014 face à l'Allemagne, «la Pulga» (la puce) a quasiment tout raflé avec le Barça : Ligue des champions, Supercoupe d'Europe, championnat et coupe d'Espagne, Mondial des clubs. Co-meilleur buteur de la dernière C1 avec... Ronaldo et Neymar (10 réalisations), il n'a certes pas marqué en finale face à la Juventus (3-1), mais fut impliqué sur les trois buts de son équipe. En cinq finales disputées, Messi a tout de même inscrit 6 buts, portant son total à 24 buts en 28 finales. Difficile de faire mieux. Ronaldo y est pourtant partiellement arrivé, se payant le luxe de finir devant son rival au nombre de réalisations sur l'année civile, avec 57 buts contre 53. Mais Messi, qui a offert 27 passes décisives contre 19 attribuées à CR7, a été absent deux mois entre septembre et novembre, blessé à un genou. Surtout, Messi est redevenu Messi. Ce joueur capable de ridiculiser d'un coup de rein un solide défenseur comme Jerome Boateng avant de crucifier Manuel Neuer et le Bayern Munich en demi-finale de C1. Ou de perforer à lui seul l'arrière-garde de Bilbao, en finale de la Coupe du Roi, avec un raid démarré au milieu de terrain et conclu d'un but du gauche. Un exploit qui concourt pour le «Prix Puskas» du plus beau but de l'année.