Un ami m'invite à lire ce qu'il appelle un «brûlot» concernant l'émir Abdelkader, produit par un historien doublé d'un anthropologue. Le texte, richement documenté, revient sur plusieurs épisodes de la retraite de l'Emir. On y lit notamment : «À l'époque où le chérif Boubaghla luttait férocement contre les colonnes barbares de l'armée française, l'Emir écrivait (20 novembre 1852), au maire d'Amboise pour lui demander la permission de voter : "Nous devons nous considérer aujourd'hui comme français, en raison de l'amitié et de l'affection qu'on nous témoigne." Le reste de la contribution est truffé de témoignages et de faits qui ternissent copieusement l'image de celui qui a été érigé en héros national.» S'il est vrai que l'ensemble du peuple algérien avait une seule nationalité sur le papier — celle du pays colonisateur —, lire cet aveu de celui qui a mené une lutte féroce et héroïque pour imposer la nationalité algérienne, a de quoi surprendre ! Si un chef d'Etat algérien a fini par écrire cela, s'adressant à un «petit» maire, ne faut-il pas reconsidérer le fameux article ségrégationniste vis-à-vis de nos frères à l'étranger car nous savons, au moins, — et même s'ils ont la bi ou tri-nationalité — qu'ils ne diront jamais cela, d'autant plus qu'on ne leur témoigne ni amitié, ni affection ? Nous avons un bel exemple avec ces footballeurs qui ont refusé de jouer pour les Bleus ! [email protected] P. S. : mea-culpa : pour devenir Président des Etats-Unis, il faut être né dans les territoires de cette nation. Schwarzenegger ne peut pas y prétendre. Pan sur le bec et merci pour les très — très — nombreux lecteurs qui m'ont corrigé !