Transition, le nouveau livre d'Anya Mérimèche, se présente comme une collection d'essais autour de personnages en perdition dont la vie est comme un bateau navigant à l'aveugle sur un océan déchaîné. Quelques lignes dans un roman sont capables de faire voyager très loin l'esprit. «J'aime Alger quand il pleut», écrit Anya Mérimèche dans Transition, son nouveau livre. Il pleut sur la ville. La voiture roule lentement. Les balais d'essuie-glace arrivent tant bien que mal à essuyer l'eau sur le pare-brise aussitôt mouillé. La jeune conductrice abaisse un peu la vitre afin de dissiper un peu la buée. Un air vivifiant mêlé à de l'eau de pluie fouette son visage. Le voyage sous la pluie passe par le lycée Bouâmama (ex-Descartes). Oui, j'aime Alger quand il pleut. Paru aux éditions El Maârifa, Transition, le nouveau livre d'Anya Mérimèche, se présente comme une collection d'essais autour de personnages en perdition dont la vie est comme un bateau navigant à l'aveugle sur un océan déchaîné. La première nouvelle, intitulée «Alger», est largement autobiographique. Elle est suivie par Le trou noir dont l'histoire se déroule dans un pays européen. Ses jeunes héros sont Stefan, Hilda et Julian, un «Italiano» plus ou moins «vero». Le héros, un peu looser de la troisième nouvelle pense qu'il faut «Autant vivre à en crever». L'héroïne de Bosco, la quatrième nouvelle, est Chris. «Depuis que Chris avait quitté la grande ville et emménagé dans le petit village, six ans auparavant, elle avait eu le temps d'en entendre beaucoup au sujet de l'oncle Barry. C'était en quelque sorte une célébrité dans le village», raconte l'auteure. La maison du vieux Barry aussi a une longue histoire. «Dire que la maison du vieil oncle est vieille serait un euphémisme. Elle avait été construite trois siècles auparavant, à en croire les rumeurs qui couraient au village à son sujet, et était restée plus ou moins intacte. L'oncle Barry disait qu'elle était bénie, la maison de ses aïeux. Elle avait survécu à la vague d'incendies qui avait frappé le voisinage au milieu du XIXe siècle, aux différentes vagues de renouveau urbain qui avaient résulté à la démolition de plusieurs autres maisons du village. Mais surtout le nid de l'oncle Barry avait survécu aux bombardements allemands.» La dernière et plus longue nouvelle est intitulée «Le voyage de Suleiman». C'est un beau conte tout comme La nuit aux deux soleils, un précédant ouvrage de la jeune écrivaine. Native d'Alger, il y a dix-huit printemps, Anya Mérimèche a publié à l'âge de 15 ans son premier roman Alexander, la chute aux enfers, paru en 2012 aux éditions El Ikhtilaf en Algérie et Difar Publishing au Liban. Il sera suivi par La nuit aux deux soleils (El Maârifa, 2013) et Nos âmes (El Maârifa, 2015). Kader B. .............. Transition d'Anya Mérimèche Editions El Maârifa. 180 pages - Année 2016