Le porte-avions français Charles-de-Gaulle et son groupe aéronaval, qui ont quitté le Golfe et se dirigent vers la Méditerranée, vont participer «dans les jours qui viennent»à des exercices conjoints avec l'armée égyptienne, a indiqué hier à Paris l'état-major des armées françaises. Le porte-avions et les six navires qui l'accompagnent (quatre frégates, un sous-marin, un navire de ravitaillement et de commandement) prendra part, dès son arrivée en Méditerranée, à des manoeuvres baptisées «Ramsès 2016» avec la Marine égyptienne. Elles sont destinées à «échanger notre expertise avec l'armée égyptienne, dans le cadre de notre coopération régulière avec l'un de nos principaux partenaires au Moyen-Orient», a précisé l'état-major français. Le Charles-de-Gaulle avait pris le 19 décembre, dans le Golfe, le commandement de la composante maritime de la coalition internationale qui lutte contre le groupe Daesh en Syrie et en Irak. Dans ce cadre, ses avions ont effectué durant cette période de deux mois «370 sorties et 80 frappes», selon le ministère de la Défense. Les manoeuvres franco-égyptiennes surviennent alors que l'emprise du groupe Daesh en Libye, pays frontalier de l'Egypte, suscite l'inquiétude croissante des Occidentaux. Fin 2015, la France avait reconnu avoir mené des opérations de renseignement au-dessus de la Libye avec des avions du porte-avions Charles-de-Gaulle lorsque ce dernier faisait route en novembre vers l'est de la Méditerranée. L'Egypte et la France ont récemment intensifié leur coopération militaire, avec l'achat par Le Caire de notamment 24 avions de combat Rafale, dont les premiers ont été livrés, d'une frégate multimissions de type FREMM et de deux navires Mistral. Ces navires avaient été initialement été vendus à la Russie, mais le contrat avait été annulé par Paris en raison de l'implication de Moscou dans la crise ukrainienne.