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Damnés de la terre et réprouvés de la mer
Publié dans Le Soir d'Algérie le 12 - 01 - 2015


Par Zineddine Sekfali
L'émigration clandestine vers l'Europe, communément appelée «harga» dans au moins quatre pays de l'Afrique du Nord, est apparue au début des années 2000. Phénomène marginal à l'origine, la harga a pris, depuis l'année 2010, de l'ampleur et de la densité, avec l'arrivée massive de nouveaux migrants en provenance des pays sahéliens et subsahariens, de certains pays arabes — notamment d'Irak, de Syrie et dans une moindre mesure d'Egypte — et de bien d'autres pays africains plus lointains encore, comme l'Erythrée et la Somalie... De mémoire d'homme, on n'a jamais assisté, de ce côté de la Méditerranée, à tant de mouvements migratoires, ni vu tant de gens fuyant leurs pays pour des raisons économiques et/ou politiques, au péril de leur vie, à bord de vieilles chaloupes déglinguées et de rafiots rouillés, qui prennent l'eau à la moindre vague. Tous ces harraga partent à la recherche d'un éden terrestre fantasmé et tout à fait aléatoire. Depuis deux ans, les départs se font en flux quasi continus, de la côte méditerranéenne marocaine (400 km), du littoral algérien (1200 km), des côtes tunisiennes (1148 km), et du littoral libyen (1770 km), qui forment ensemble une interminable façade maritime d'environ 4 650 km. Or, on apprend depuis peu que des appareillages s'effectuent aussi à partir des côtes chypriotes, des côtes grecques, probablement de Malte, mais plus sûrement des côtes de Turquie et de Syrie... Ni les rigueurs de l'hiver ni les violentes et subites tempêtes méditerranéennes, ni les redoutables courants qui traversent la mer entre l'Italie, la Sicile et la Grèce, ne découragent les candidats à l'émigration clandestine...
Sur terre, du côté du Maroc, les hautes barrières grillagées, censées être infranchissables et qui font de Ceuta et Melilla des camps retranchés, font l'objet presque chaque nuit de vagues d'assaut de désespérés qui tentent leur chance. On évalue, en milliers, le nombre des migrants présents en territoire marocain dans l'attente de l'occasion propice pour franchir la frontière...
Les vagues d'assaut des Africains et l'errance des Syriens
Aux dernières informations, 150 personnes ont pu, lors d'une forte vague d'assaut lancée dans la nuit du 30 au 31 décembre 2014, surmonter tous les obstacles dressés et pénétrer en territoire espagnol, première étape ou lieu de transit vers un ailleurs où la vie, à défaut d'être paradisiaque, est dans tous les cas meilleure...
En Algérie, les Nigériens, de plus en plus nombreux, font depuis quelque temps l'objet, avec l'accord des autorités nigériennes dit-on, de refoulements groupés vers leur pays. Il y a peu de temps, des émigrés syriens se sont retrouvés en situation d'errance entre l'Algérie et le Maroc, ces deux pays s'accusant l'un l'autre de vouloir s'en débarrasser en les refoulant chez l'autre... En mer, c'est du côté du littoral italien que les évènements évoluent dangereusement. L'Italie semble devenue, ces derniers jours, le but ultime de vieux rafiots, bondés de migrants clandestins, que des passeurs sans foi ni loi et des équipages composés de forbans abandonnent sans état d'âme à la noyade dans la mer déchaînée.
Du 1er janvier au 17 décembre, selon le ministère de l'Intérieur italien, 167 462 migrants sont arrivés en Italie par la mer, soit une moyenne de 477 personnes par jour. Ils proviennent de Libye pour plus de 80% d'entre eux. Les principaux pays d'origine de ces migrants sont la Syrie, l'Erythrée, le Mali et la Somalie.
La marine italienne a sauvé d'une mort certaine, le 30 décembre 2014, environ 900 migrants entassés dans un navire pourri, le Blue Sky, qui fonçait, gouvernail bloqué, droit vers la côte, puis environ 400 autres migrants abandonnés le 2 janvier 2015 dans un autre cargo-épave l'Ezadeen qui dérivait au gré des vagues, ses machines étant tombées, dit-on, en panne.
Le plus grand cimetière marin
Quelques jours auparavant, le 10 décembre 2014, l'agence des Nations unies en charge des réfugiés (HCR) avait tiré la sonnette d'alarme en révélant qu'environ 207 000 migrants avaient tenté la traversée de la Méditerranée de janvier à début décembre 2014. Elle annonçait par ailleurs qu'au moins 3 419 migrants y ont perdu la vie, sur cette «route de la mort» qu'est devenue la Méditerranée, selon Antonio Guterres, haut-commissaire de l'ONU pour les réfugiés. Le ministre de l'Intérieur italien, Giuliano Amato, a, quant à lui, déclaré que la Méditerranée ressemblait «de plus en plus à une mer de cadavres».
Ces exodes, aussi soudains qu'éperdus, touchent de plus en plus d'hommes dans la force de l'âge, mais aussi de nombreuses femmes et des enfants en bas âge. Peu de migrants réussissent dans leur tentative désespérée de rejoindre la rive nord de la Méditerranée. La plupart, capturés avant d'accoster, finissent parqués dans des camps de regroupement, pour être ensuite expulsés sans ménagement.
Nombreux sont ceux qui terminent leur éprouvant périple devant des tribunaux, tels des malfaiteurs jugés en flagrant délit. C'est dans ce contexte que les pays du Maghreb ont, sous la pression diplomatique des pays européens, bouleversé leur droit pénal en faisant de la harga un délit.
Au Maroc, en Algérie, en Tunisie et en Libye, il y a des lois qui prévoient des peines de prison contre les chômeurs et les crève-la-faim qui tentent de fuir leur pays pour échapper à la misère et à la violence ; ils risquent, en plus de l'emprisonnement, d'être condamnés à de fortes amendes, ce qui est totalement absurde, car chacun sait qu'un harraga est par définition une personne démunie de moyens financiers, car il a remis ses ultimes économies aux intermédiaires et aux passeurs.
La harga : ce n'est pas un fait divers
Ces lois sont aberrantes et les condamnations qui sont prononcées sur la base de ces lois sont frappées du sceau de l'injustice et de l'iniquité. Il est en effet clair que les harraga qui, sans nuire à quiconque, tentent de s'expatrier, afin d'échapper à la misère et à leur triste sort de damnés et de réprouvés, ne commettent rien d'illicite ni d'immoral. Au demeurant, ces textes de loi et les nombreux jugements de condamnation pour sorties illégales du territoire, ont-ils eu l'effet dissuasif escompté par les politiciens maison et les criminologues organiques qui ont conçu ces lois et les ont mises en application ? Rien n'est moins sûr ! Dans le Quotidien d'Oran du 15 décembre 2014, on pouvait lire ce fait divers relaté en moins d'une dizaine de lignes : «Une embarcation, avec à son bord 16 jeunes de la localité de Sidi Lakhdar et ses environs a quitté la côte à l'est de Petit-Port (wilaya de Mostaganem), dans la nuit de vendredi à samedi... Une première tentative avait échoué puisque la nouvelle s'était propagée. Il y aurait derrière tout un réseau mis en place depuis quelque temps qui a été judicieusement mis à profit...»
Le journaliste, «fait-diversier» comme on dit dans le jargon des gens de la presse, a pris cependant la précaution —on ne sait jamais — de dire qu'il y a actuellement moins de harraga qu'avant...De son côté, El Khabar du 26 décembre 2014 nous apprenait que «des jeunes de la région d'El-Kala, rejetés par l'Ansej, ont créé un chantier de construction et de réparation de barques qu'ils vendent aux candidats à la harga ... Sur les 21 embarcations fabriquées ou réparées, 14 ont réussi la traversée vers la Sicile».
Les photographies illustrant l'article montrent, alignées les unes à côté des autres, des barques en bois et à fond plat. En fait ce sont de véritables cercueils pour les passagers qui s'y embarqueraient. A bord de telles embarcations si frêles et si instables, les traversées «réussies» relèvent du miracle ! Persister à considérer la harga comme un phénomène social isolé et d'intérêt secondaire, à peine digne de figurer dans les journaux à la rubrique des faits divers, est blâmable. Le philosophe Bourdieu a dit : «Le fait divers est diversion.» En ravalant la harga à un simple fait divers, on donne en effet à ce phénomène dramatique l'apparence de la banalité.
Les limites du traitement sécuritaire
De même, continuer à qualifier les harraga de n'être que des individus asociaux à rééduquer au besoin à coups de matraque et de minables délinquants dont la place est en prison est absurde. Il y a dans cette façon de faire quelque chose qui s'analyse en un déni de réalité ; cela participe, me semble-t-il, de la désinformation, voire de la manipulation des faits et de la vérité. Minorer la gravité de ce phénomène social tout à fait exceptionnel, c'est quelque part faire comme Tartuffe qui détournait ses yeux, pour ne rien voir, prétendait-il hypocritement. Le harraga est chez nous en tout cas un individu démuni, vulnérable, en difficulté et je dirais même en détresse. A quoi cela sert-il de jeter contre lui l'anathème, de le culpabiliser, de le condamner et de le mettre en prison ? La harga c'est en vérité le signe que les choses vont mal aux plans économique, social et politique. Nulle part on ne fuit son pays et on n'abandonne les siens sur un coup de tête. La harga, comme du reste les immolations par le feu qui sont pour Kamel Daoud, dont l'humour est grinçant, une autre catégorie typiquement locale de la harga, est le symptôme d'un mal profond. Or, c'est commettre une grave erreur que de confondre l'effet avec la cause. La harga est la résultante et la conséquence empoisonnée de la misère individuelle, de la précarité sociale, de l'instabilité et de la violence politiques. Dans les contrées où sévissent les guerres civiles, ou le terrorisme si on aime, elle se cristallise en un ras-le-bol total chez les populations et explique le désir du «sauve qui peut» général qui les anime.
La harga est pour le harrag, pris en tant qu'individu, pire qu'un échec personnel ; c'est le signe d'une perte irrémédiable de confiance dans son pays et son désespoir d'y pouvoir à jamais vivre des jours meilleurs. Au niveau de tout un peuple et d'un pays, elle est sans doute aussi la preuve d'un échec collectif. Malheureux sont en effet les pays que leurs enfants fuient ! Cela interpelle le pouvoir qui ne peut plus s'obstiner à s'en remettre, pour juguler la harga, aux seuls militaires du corps gardes-côtes et aux magistrats des tribunaux. Il est évident que ce phénomène n'est pas du seul ressort ou de la seule compétence de la gendarmerie et de la correctionnelle. Il relève, pour son traitement à la racine, de l'Etat au travers de sa politique économique et sociale.
Coopération internationale ou sous-traitance ?
Mais ce qui est encore plus choquant, c'est que les pays du Maghreb ont accepté, les uns après les autres, tels des moutons de Panurge, d'adopter de telles lois iniques pour réprimer leurs propres ressortissants, et pis encore, d'utiliser leurs gendarmeries maritimes respectives pour donner la chasse aux harraga et protéger ainsi les côtes et les frontières des pays de la rive nord de la Méditerranée contre les débarquements clandestins. Tout cela sans aucune contrepartie. Or, en matière de coopération interétatique, il existe en général, à la charge de chaque Etat concerné, des obligations mutuelles, fussent-elles d'importance inégale, car tous les Etats ne disposent pas de moyens humains, financiers et matériels identiques.
Les diplomates devraient normalement connaître cette célèbre phrase, «la règle de fer des Etats est de ne rien donner pour rien», écrite par Charles de Gaulle dans ses Mémoires de guerre. En matière sécuritaire, il y a bien évidemment toujours pour les Etats des obligations mutuelles et réciproques. Faute de quoi en effet, ce n'est pas de coopération interétatique qu'il conviendrait en l'espèce de parler mais de sous-traitance, les gardes-côtes des pays du sud de la Méditerranée se mettant, à titre gratuit, au service des gardes-côtes des pays du nord. Et cela n'est évidemment pas glorieux. De plus, alors qu'il existe une coopération très étroite et parfaitement coordonnée entre les pays européens, dans la prévention, la lutte contre l'immigration clandestine et la gestion des flux migratoires, il n'y a, par contre, s'agissant notamment des pays du Maghreb arabe dit uni, qu'une seule règle qui prévaut, c'est celle stupidement égoïste du «chacun pour soi» ! Tout le reste n'est que discours de circonstance, réunions protocolaires et séminaires-prétextes à palabres.
Le réveil des vieilles peurs et des spectres
En Europe, la harga , en prenant de l'ampleur, a réveillé les vieilles peurs occidentales à l'endroit des Arabes, des Noirs, des Orientaux, des Africains, des musulmans, des Métèques, des barbares, des communistes et des Chinois... Le spectre brandi par Karl Marx et Friedrich Engel, la terreur des moujiks blancs ou rouges, et le péril jaune, ont fait frémir dans leurs chaumières plusieurs générations d'européens.
En 1897, un sociologue français Jacques Nowicov écrivait dans son livre Le Péril Jaune : «Le péril jaune est signalé de toutes parts. Les Chinois sont quatre cents millions. Théoriquement, ils peuvent mettre trente millions d'hommes sur pied de guerre. Un beau matin, ils devraient envahir l'Europe, massacrer ses habitants et mettre fin à la civilisation occidentale.» Mais sceptique, il ajoutait : «Cela paraissait un dogme inattaquable.» Plus moqueur, Anatole France a écrit dans son roman Sur la pierre blanche publié en 1905 : «Ce ne sont pas les Jaunes qui sont venus chercher les Blancs. Nous découvrons, à cette heure, le péril jaune. Il y a bien des années que les Asiatiques connaissent le péril blanc.» Ce ne sont en effet ni les Russes ni les Chinois qui ont déferlé sur l'Europe, mais les Prussiens et les Saxons, et ce, par deux fois, en 1914 et en 1939. Mais les phobies raciales sont persistantes. En étudiant l'impact profond que ces peurs-hantises du passé exercent toujours sur le présent des Européens, le philosophe Jacques Derrida a inventé ce néologisme, la «hantologie», qui rend bien compte, me semble-t-il, de la persistance et de la profondeur de la hantise, ce phénomène psychologique collectif et commun en Occident. Du reste, la presse française vient d'annoncer que l'écrivain-star Michel Houellebecq qui, de toute évidence, a des comptes à régler avec l'islam et ses adeptes publiera prochainement un «roman d'anticipation», dans lequel il imagine l'élection en France d'un président de la République musulman.
Ce roman, qui arrive en pleine crise de kebabophobie, de hallalophobie, et tout de suite après les transes médiatiques à propos des affaires du Franco-Burundais de Joué-Lès-Tours, du chauffeur psychopathe de Dijon et de l'ivrogne suicidaire de Nantes, va probablement être un best-seller, comme les livres scandaleux de Valérie Trielweiler et d'Eric Zemmour. Sauf qu'il convient, à mon avis, d'observer que Houellebecq qui a incontestablement l'imagination féconde et l'esprit inventif, a cependant la mémoire très courte : il oublie — sans doute parce qu'il trouve qu'il est normal qu'un chrétien soit président de la République chez les musulmans — ce qui fut le cas en Algérie, jusqu'à notre indépendance en juillet 1962. Houellebecq semble aussi oublier que le département français de Mayotte qui se situe très loin de la Métropole, dans l'océan Indien, entre l'Afrique et Madagascar, est peuplé majoritairement de musulmans.
Les compatriotes de Houellebecq, Mahorais de Mayotte et néanmoins musulmans, apprécieront, je n'en doute pas, ce pronostic politique qui, en l'occurrence, sonne comme une prophétie indéchiffrable. Mais notre écrivain semble aussi ne pas être au courant de ce que le président de la République libanaise est un chrétien, alors que les Libanais sont majoritairement musulmans ! Faudra-t-il, Maître, pour vous désangoisser, extirper du Liban, tout ce que ce pays compte de musulmans, ou alors inverser les choses et pour cela élire comme Président un musulman puis couper la route vers cette haute charge aux Libanais de confession chrétienne ?
L'Europe se calfeutre, l'Union africaine se mure dans le silence
Les Etats européens ont en effet institué en 2004 une «Agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures des Etats membres de l'Union», plus communément appelée Frontex, afin de gérer de manière intégrée et coordonnée les frontières extérieures des Etats membres de l'Union européenne (UE).
En 2006, ils ont créé une «patrouille européenne contre l'immigration clandestine», qu'ils ont dotée d'un budget de 3,2 millions d'euros.
En août 2006, ils ont mis en œuvre un plan d'action sous l'égide de Frontex pour réduire les migrations clandestines d'origine subsaharienne à destination des îles Canaries. Le centre de commandement et de coordination des opérations se situe dans la ville de Tenerife. Certains Etats membres de l'Union européenne fournissent des ressources pour aider l'Espagne notamment, en mettant à disposition en particulier une corvette de la marine portugaise, un avion et un patrouilleur des gardes-côtes italiens et un avion finlandais. Un navire irlandais a récemment aidé à l'arraisonnement au large des côtes italiennes d'un navire de migrants clandestins. Franco Frattini, commissaire européen à la justice de 2004 à 2008, s'était à cette époque félicité de cette coopération sécuritaire contre l'immigration illégale, ajoutant qu'à ses yeux, elle était «un moment historique dans l'histoire des politiques d'immigration européennes et l'expression vraiment tangible de la solidarité» des Etats membres de l'Union. On sait par ailleurs que des accords entre l'UE, la Mauritanie et le Cap-Vert ont autorisé Frontex à patrouiller le long des côtes de ces deux pays. Il n'y a rien de semblable du côté de l'Union du Maghreb arabe (UMA), sauf peut-être de temps à autre, des réunions-bidons. Du côté de l'Union africaine, c'est encore pire. Alors que leurs concitoyens se bousculent sur le littoral qui va du détroit de Gibraltar au golfe de Syrte et s'y entassent dans l'espoir de prendre la mer, les gouvernements africains qui sont cependant concernés au premier chef sont comme aveugles, sourds, frappés d'aphasie et atteints de paralysie. C'est un scandale !
Conclusion
Je conclurais en posant deux vraies questions. La première est : pourquoi persister à ne voir dans ces mouvements migratoires exceptionnels en Méditerranée que des faits isolés et conjoncturels, qu'on peut juguler par la manière forte, et ce, malgré les adjurations du haut- commissaire aux réfugiés pour qui les politiques et la gestion de flux migratoires «doivent être conçues de manière à ne pas conduire à ce que les vies humaines deviennent des dommages
collatéraux» ? La seconde question est : quand est-ce que les Etats de l'UMA, de l'Union africaine et de la Ligue arabe sortiront-ils de leurs approches sécuritaires, de leur torpeur intellectuelle et de la politique du chacun pour soi, pour définir, ensemble de préférence, une vision commune à moyen et long termes des migrations humaines, et mettre en place des politiques et des plans d'action de nature à stopper la fuite éperdue de leurs citoyens et sujets vers d'autres pays ?


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