L'ancien Premier ministre et milliardaire libanais, Rafic Hariri, 60 ans, a �t� tu� lundi dans un attentat � Beyrouth. Vraisemblablement perp�tr� � l'aide d'une voiture pi�g�e qui a fait au moins neuf autres morts et une centaine de bless�s, selon une source hospitali�re. Rafic Hariri, un des principaux responsables de l'opposition libanaise qui b�n�ficiait d'une grande notori�t� internationale, a �t� �vacu�, peu apr�s l'explosion, vers un service de soins intensifs de l'h�pital de l'Universit� am�ricaine de Beyrouth mais il �tait d�j� mort � son arriv�e, son corps d�chiquet�, selon un employ� de cet h�pital. Les corps de neuf autres personnes tu�es dans cet attentat ont �t� transport�s vers le m�me h�pital, de m�me qu'une centaine de bless�s, a indiqu� l'�tablissement dans un communiqu�. Cet attentat, perp�tr� dans un quartier r�sidentiel pr�s du front de mer o� se trouvent plusieurs grands h�tels, s'inscrit dans un contexte de fortes tensions politiques au Liban et en Syrie, deux pays actuellement soumis � de fortes pressions am�ricaines et internationales. Il intervient alors que le Liban se pr�pare � des �lections l�gislatives au printemps et que la Syrie est r�guli�rement accus�e par les Etats-Unis de soutenir le terrorisme. Architecte de la reconstruction �conomique du Liban et personnalit� respect�e dans le monde de la finance internationale, Rafic Hariri �tait un ami personnel du pr�sident fran�ais Jacques Chirac. L'Agence officielle d'information libanaise, ANI, a confirm� la mort de Rafic Hariri et pr�cis� que le chef de l'Etat Emile Lahoud pr�siderait une r�union dans l'apr�s-midi du Conseil sup�rieur de d�fense, form� des chefs de tous les organismes de s�curit�. R�agissant � la mort de M. Hariri, le pr�sident syrien Bachar al-Assad a d�nonc� un terrible acte criminel". "Le gouvernement et le peuple syriens se placent aux c�t�s du Liban fr�re dans cette situation dangereuse et adressent � la famille de M. Hariri ainsi qu'aux familles des (autres) victimes leurs sinc�res condol�ances", a ajout� le pr�sident syrien, cit� par l'agence officielle syrienne Sana. La cha�ne de t�l�vision de l'ex-Premier ministre libanais Rafic Hariri, Future TV, diffusait lundi en d�but d'apr�s-midi des versets du Coran. Plusieurs cha�nes de t�l�vision libanaises avaient indiqu� que deux anciens ministres libanais, Samir Al-Jisr et Bassel Fleihane, avaient �t� tu�s avec Rafic Hariri, une information qui a cependant �t� plus tard d�mentie. Parmi les tu�s figure �galement au moins un des gardes du corps de M. Hariri, Haya Al-Arab, selon la cha�ne de t�l�vision priv�e libanaise LBC. L'explosion a provoqu� d'�normes d�g�ts et laiss� dans la rue des corps calcin�s et des v�hicules en feu. Elle a eu lieu en milieu de journ�e dans un secteur bond� � cette heure de la journ�e. Selon Future TV, il s'agirait d'un attentat � la voiture pi�g�e. Cette information n'a pas pu �tre confirm�e dans l'imm�diat. Rafic Hariri avait d�missionn� d�but octobre. Musulman sunnite, il avait fait fortune en Arabie saoudite avant de se passionner pour la politique et d'acc�der au pouvoir au Liban pour la premi�re fois en 1992. M. Hariri, qui avait form� cinq gouvernements entre 1992 et 2004, s'�tait accommod� tant bien que mal des r�gles du jeu impos�es par Damas, qui exerce sur son petit voisin occidental une influence sans partage et y maintient toujours quelque 15 000 soldats. Dans la zone de l'explosion, les forces de s�curit� libanaises ont install� un cordon de s�curit�. Une �paisse colonne de fum�e noire s'�levait des lieux de l'explosion et des flammes de plusieurs m�tres de haut emp�chaient les gens d'approcher des victimes dans les voitures en feu. Le Premier ministre libanais Omar Karam� s'est rendu sur les lieux de l'explosion, de m�me que des d�put�s qui ont interrompu une s�ance du Parlement, selon les t�l�visions libanaises. Des pans de murs de b�timents du quartier �taient totalement d�truits. Un grand nombre de bless�s �taient transport�s � l'h�pital � bord d'ambulances, toutes sir�nes hurlantes. L'explosion a provoqu� un crat�re de plusieurs m�tres dans la chauss�e. Plusieurs banques, dont le si�ge de la HSBC, ainsi que des h�tels sont concentr�s dans le secteur tr�s passant, sur le bord de mer.