A l'occasion du 20e anniversaire de sa création, la galerie d'arts Dar El-Kenz dont le nom signifie «la maison du trésor» abrite, à partir d'aujourd'hui samedi, une exposition collective de peinture sous le titre de : «Trois peintres, trois regards». «Au printemps «1996, période douloureuse pour l'Algérie, la galerie d'art Dar El-Kenz a était inaugurée. Un certain nombre d'artistes, entre autres Zohra Hachid Sellal, Safia Zoulid et Mohamed Oulhaci l'ont accompagnée dès le début dans cette aventure. Pour les remercier de cette longue collaboration, de leur confiance et de leur fidélité, je souhaite leur consacrer cette exposition», écrit Zahia Guelimi, directrice de cette galerie située à Cheraga, près de la ville d'Alger. L'expo dont le vernissage est prévu aujourd'hui à partir de 15h, réunit ainsi des œuvres des trois artistes Zohra Hachid Sellal, Safia Zoulid et Mohamed Oulhaci et se poursuit jusqu'au 16 avril prochain. L'artiste-peintre aquarelliste Safia Zoulid née en 1949 à Hussein Dey à Alger, est diplômée de trois institutions en Algérie et en France. La première est la Société des Beaux- Arts d'Alger où elle suit des cours de dessin et de peinture de 1969 à 1971 et obtient un diplôme avec mention bien. L'artiste est aussi passée par l'Ecole nationale des Beaux-Arts d'Alger, de 1973 à 1977, section décoration intérieure, puis par l'Ecole nationale des Arts décoratifs de Paris de 1977 à 1980, dans la spécialité architecture intérieure. Depuis l'année 1969, elle participe à de nombreuses expositions personnelles et collectives. «En harmonisant audace et retenue, Safia Zoulid fait plus que peindre. Son œuvre, en perpétuelle évolution, dévoile un intérêt croissant chez les amateurs d'art, sensibles à la finesse de son geste et à la légèreté des couleurs. D'une grande sensibilité artistique, alliée à une maîtrise remarquable faite d'un mélange de rigueur et d'aisance, ses compositions suggèrent au regard et incitent constamment au plaisir de la rêverie», écrit à son sujet Merazka-Hioun Aïcha, Conservatrice du musée public national de Cherchell (Tipasa). Zohra Hachid Sellal a été élève des professeurs M'hamed Issiakhem, Ali Ali Khodja et Choukri Mesli de 1962 à 1965 à l'Ecole supérieure des Beaux-Arts d'Alger. Elle complètera sa formation à l'Ecole supérieure des Arts décoratifs de Grenoble (France) qu'elle termine en 1972 avec les félicitations du jury. Ses nombreuses expositions contribueront à affirmer sa notoriété en Algérie et à l'étranger. «Aux jeux croisés de l'étrange et du poétique, Zohra recourt à toute les disciplines, use les thèmes, emploie toutes les techniques, marquant une nette préférence pour les couleurs vives sans pourtant négliger le noir et blanc. Son monde appelle à une réflexion sur la fragilité de la vie, il appelle à un monde récurant de réminiscences. Expériences vécues, rêvées ou imaginées qui renvoient le spectateur à ses chimères et à ses propres délires. Entrer dans son monde, c'est penser le monde hors des sentiers battus, accepter la surprise, c'est revivre tout un lot de sensations souvent oubliées, c'est découvrir l'autre autrement», dit d'elle Zahia Guelimi. Né en 1943 au Maroc, Mohamed Oulhaci a fait des études artistiques, de 1964 à 1966, à l'Ecole des Beaux-Arts d'Oran. Il fera également une formation à l'Unesco, en arts graphiques, notamment en sérigraphie d'art. En 1969, il effectue un bref passage à la Société des Beaux-Arts d'Alger. En 1975, Oulhaci s'installe à Stidia, puis trouve un emploi au service de l'animation culturelle de l'académie de Mostaganem, qu'il quittera en 1978 pour se consacrer entièrement à l'art et à la peinture. «Transparente et suggestive, la peinture de Mohamed Oulhaci est un hymne à la femme, un doux refrain de couleurs et de formes sensuelles qui établissent une relation d'intimité entre le public et l'œuvre présentée. (.....) Oulhaci a élu la féminité comme support de sa créativité. Elle est bien plus qu'un simple modèle où le peintre cherche dans les rondeurs du corps, la grâce du mouvement», écrit Mustapha Raïth dans le catalogue de l'expo. La galerie Dar El-Kenz a, donc, ouvert ses portes en 1996. Toujours dans le cadre de la célébration de son 20e anniversaire, elle a déjà abrité, les mois de janvier et février derniers, une exposition collective de peinture qui avait vu la participation des artistes Youcef Hafid, Mourad Belmekki, Ahmed Mebarki, Adlane Samet et Djamel Talbi. «Que les nombreux artistes qui sont passés par les cimaises de Dar El-Kenz trouvent ici l'expression de mes sincères remerciements. Ils auront apporté à chacun de nous, à travers la contemplation de leurs œuvres, du plaisir, de la joie, de l'émotion et pourquoi pas, du bonheur. De nombreuses expositions sont prévues tout au long de l'année 2016», tient à rappeler Zahia Guelimi qui, par ailleurs, reprend cette citation de l'écrivain russe Dostoïevski : «L'art sauvera le monde».