Dans un auditorium plein comme un œuf, Nordine Aït Hamouda a réussi à capter l'assistance composée exclusivement d'étudiants de la cité universitaire Berchiche 2 à El Kseur, wilaya de Béjaïa. Sous le thème «identité et droits de l'Homme», l'orateur a remémoré toutes les escales et les étapes du combat identitaire, bien avant l'étoile nord africaine, en citant Saïd Boulifa,et en passant par les pionniers du mouvement national à l'image de Benai Ouali, Imeche Amar, Ali Laiméche, Amar Ould Hamouda, Mbarek Aït Menguellet, idir Aït Amrane, les frères Ali Yahia et autres. Le printemps amazigh d'avril 1980 n'est, à ce titre, que la suite de cet héritage qui s'est toujours exprimé par une militance pacifique, mais malheureusement réprimée violement lors des tragiques événements du printemps noir de 2001. A ce titre, Nordine Aït Hamouda a rappelé à l'assistance que malgré la reconnaissance mitigée du caractère officiel de la langue amazighe dans la nouvelle Constitution, la plaie de la Kabylie ne s'est toujours pas refermée. L'Etat doit assumer sa responsabilité par le jugement des coupables et la reconnaissance d'un statut aux victimes de cette tragédie qui avait coûté la vie à 128 jeunes. Cependant, le combat d'hier, comme celui d'aujourd'hui, doit toujours rester pacifique. «Nous devons toujours opposer la force de l'argument à l'argument de la force», avait-il réitéré tout au long de son intervention. Pour Nordine Aït Hamouda, le combat pour les droits de l'Homme est indissociable de celui des libertés démocratiques : «Nous l'avons compris», dira-t-il, «et c'est pourquoi nous avons été les précurseurs en créant la première ligue algérienne des droits de l'Homme qui nous a valu la cour de Sûreté de l'Etat et les prisons de Lambèse et de Berrouaghia en 1985». Se limitant au thème de la conférence, toutefois à l'insistance d'un intervenant dans les débats qui lui demanda de s'expliquer sur sa réconciliation avec la sœur du défunt Lounès Matoub, Nordine Aït Hamouda dira que toute conciliation ou réconciliation entre frères et sœurs est bienvenue, en faisant remarquer à l'assistance, qu'après tout, ses embrassades étaient avec une sœur et non avec Ali Djeddi. Sur insistance des organisateurs, Nordine Aït Hamouda a promis de revenir pour une autre conférence qui aura pour thème l'actualité politique.