Les forces spéciales afghanes ont libéré plus de 60 personnes détenues par les insurgés talibans, a indiqué hier l'Otan, impliquée dans cette opération d'ampleur contre des insurgés en pleine offensive. L'opération lancée jeudi dans le district de Nawzad à Helmand, province du sud du pays riche en opium, intervient alors que les insurgés islamistes ont lancé leur offensive de printemps, marquée par des attentats et assauts sur plusieurs fronts. «Les forces spéciales afghanes ont libéré plus de 60 détenus d'une prison illégale contrôlée par les talibans, à la faveur de la nuit et avec l'appui d'un hélicoptère», a indiqué l'Alliance dans un communiqué. «Les personnes libérées ont été transportées jusqu'à Kandahar et remises aux (...) autorités afghanes», a précisé l'Otan, qui ne précise pas comment ni quand ces personnes avaient été capturées. L'Otan, qui a soutenu cette opération dans le cadre de son mandat pour «former, conseiller et assister» l'armée afghane, a précisé que deux insurgés avaient été tués pendant l'assaut, et que nombre d'autres avaient été blessés et faits prisonniers. Les forces afghanes, soutenues par les forces spéciales américaines, avaient lancé un raid similaire en décembre également à Nawzad, libérant plus de 40 soldats et policiers captifs des talibans. Ces opérations constituent autant de victoires rares pour des forces afghanes qui peinent à repousser les insurgés islamistes. Le Président afghan Ashraf Ghani a récemment menacé le Pakistan de représailles s'il n'agit pas contre les talibans afghans ayant trouvé refuge sur son territoire. Ses remarques inhabituellement fermes intervenaient en réaction à une attaque particulièrement meurtrière contre un bâtiment des services de sécurité en plein cœur de Kaboul. L'attentat du 19 avril avait coûté la vie à 64 personnes, l'un des plus sanglants dans la capitale depuis la chute du régime des talibans en 2001. Ce carnage avait jeté un froid sur les efforts internationaux pour relancer un dialogue de paix entre Kaboul et les insurgés, à l'arrêt depuis qu'une première rencontre a tourné court l'été dernier après l'annonce de la mort du mollah Omar, dirigeant historique des talibans.