Alors que le tribunal de Sidi M'hamed a été saisi en référé par la direction générale de la Société nationale des transports ferroviaires pour déclarer la grève des conducteurs de train «illégale», le trafic ferroviaire est, pour la troisième journée de suite, paralysé. Abder Bettache - Alger (Le Soir) - Aux dernières informations, la direction générale de la SNTF et le collectif des syndicalistes des conducteurs de train soutenu par la fédération syndicale de tutelle, affiliée à l'UGTA, auraient conclu un accord, qui devrait entrer en vigueur à compter de ce jour, mercredi 11 mai. Mais en attendant la mise en application des termes de cet accord, la direction générale de la SNTF a exigé des travailleurs grévistes de reprendre le travail en fin de soirée d'hier. Selon une source syndicale, les deux parties sont parvenues à un accord qui stipule notamment «la révision du plan de carrière des travailleurs concernés ; mais aussi la mise à l'écart de la disposition portant poursuite judiciaire du conducteur de train lorsque ce dernier se trouve au centre d'un accident ferroviaire». «Même la mesure de suspension et de gel du salaire en attendant que la justice tranche sur la problématique de l'accident a été annulée. C'est un acquis très important pour notre corporation que nous avons décroché», nous a confié un syndicaliste, membre du collectif des conducteurs des trains. Il n'en demeure qu'en ce troisième jour de grève, le trafic de transport ferroviaire est totalement paralysé au grand dam des usagers. Pour rappel, deux jours après le déclenchement du débrayage, aucune avancée perceptible n'a été relevée dans les négociations engagées depuis hier, dans l'après-midi, entre les représentants de la direction générale de la SNTF et le collectif des syndicalistes. L'implication des cadres syndicaux de la Fédération des travailleurs des cheminots n'a rien apporté de concret. Cette dernière, affiliée à l'UGTA, n'a pas adhéré totalement au mouvement de grève, arguant que le «débrayage n'a pas fait l'objet d'un préavis de grève». Toutefois, selon les cadres syndicaux de la Fédération des travailleurs des cheminots, «la revendication des conducteurs a été prise en considération et un canal de communication a été établi entre les deux parties à même de trouver une issue à cette grève. Pour rappel, les conducteurs de train avaient entamé dimanche dernier une grève à Alger et dans d'autres villes dont Oran et Constantine. Ces travailleurs revendiquent la «reclassification des mécaniciens» et une augmentation de la prime de rendement collectif. Pour sa part, le directeur général de la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF), Yacine Bendjaballah, a indiqué dans une déclaration à l'APS que les conducteurs de train avaient entamé un débrayage dans les wilayas de Constantine, d'Oran et d'Alger sans aucun préavis. Selon lui, «les conducteurs grévistes n'ont même pas avisé la Fédération des travailleurs du secteur qui les représente et qui est habilitée à transmettre leurs revendications et leurs préoccupations», a-t-il indiqué, ajoutant que la Direction générale «est prête à dialoguer avec les grévistes dans un cadre légal, en vigueur, et à écouter leurs revendications». Selon des sources de la Fédération, les grévistes réclament une augmentation de la prime de travail posté, l'indemnisation des heures travaillées durant les week-ends et les jours fériés, l'augmentation de la prime de travail de nuit et le reclassement.