Reprise de service hier pour la majorité des chauffeurs et des receveurs de l'Etusa. La décision de justice déclarant la grève entamée lundi dernier illégale a poussé les grévistes à rejoindre leurs postes d'emploi de crainte des sanctions qui pesaient sur leur tête. Nawal Imès- Alger (Le Soir) Le verdict du tribunal de Sidi M'hamed déclarant la grève des travailleurs de l'Etusa illégale et la réquisition émise par la Wilaya d'Alger ont poussé les grévistes à cesser le mouvement qui avait semé une véritable anarchie dans le secteur des transports au niveau de la capitale. Hier, dès les premières heures de la journée, les bus de l'Entreprise de transport urbain et suburbain circulaient déjà au niveau de la capitale. Une reprise partielle puisqu'un noyau de grévistes continuait hier son mouvement en dépit des sanctions qui pèsent sur eux. La direction de l'Etusa, privilégiant l'appel au calme, n'avait jusqu'à hier pas appliqué à la lettre le règlement. Son premier responsable continuait hier à lancer des appels en direction des grévistes afin qu'ils rejoignent leurs postes d'emploi. Après sept jours de grève, la direction de l'Etusa avait saisi la justice en référé d'heure en heure. Le tribunal de Sidi M'hamed avait alors déclaré la grève illégale et sommé les travailleurs de reprendre immédiatement le travail. L'arrêt de travail des chauffeurs et des receveurs de l'Etusa avait provoqué une grande perturbation non seulement du transport urbain mais aussi celui des étudiants. La direction des transports de la Wilaya d'Alger avait dû faire appel à des transporteurs privés pour soulager des usagers pris en otage par un mouvement qui n'avait fait l'objet d'aucun préavis. Le directeur général de l'Etusa, Yacine Krim, avait estimé au quatrième jour du débrayage qu'il n'était «plus possible de tolérer ce genre de débrayages inopinés qui causent des désagréments aux usagers des transports et des pertes à l'entreprise», ajoutant que «toutes les revendications des grévistes pour l'application de la convention collective de 1997 ont été satisfaites en octobre de l'année 2012» et qu'il était du devoir de l'Etusa «d'appliquer et de respecter les lois en vigueur», appelant les grévistes à «assumer leurs responsabilités». L'absence de section syndicale avait rendu impossible toute prise de contact entre contestataires et direction. Lundi, le ministre des Transports s'était enfin exprimé au sujet du conflit affirmant que la grève des travailleurs de l'Etusa était «un problème interne qui doit se régler au niveau de l'entreprise», ajoutant que son département ministériel avait donné des instructions pour prendre en charge les revendications des grévistes, à condition qu'elles soient «raisonnables». Il aura finalement fallu l'intervention de la justice pour mettre un terme à un conflit qui s'enlisait.