La grève des cheminots se poursuit et pour son troisième jour, les travailleurs se sont engagés à reprendre du service, si la direction donne des garanties écrites quant au déblocage de la situation de crise. Mehdi Mehenni - Alger (Le Soir) Dans un communiqué rendu hier public, les sections syndicales des cheminots de la région d'Alger ont fait une proposition de sortie de crise à leur direction. Ils émettent, ainsi, leur volonté de reprendre le chemin des rails, à condition que «la direction générale de la SNTF s'engage par écrit, pour débloquer la situation de conflit». Ils exigent, tout d'abord, la reconnaissance de leur droit aux 36 mois de rappel et arrêter la date du commencement des négociations quant aux modalités de paiement, en plafonnant le délai au 27 avril 2014. Ensuite, ils réclament à l'administration de ne pas procéder à des ponctions sur salaire aux travailleurs grévistes. La dernière condition a trait à la participation des membres de la cellule de crise, lors des négociations sur le dossier des 36 mois de rappel. Contacté, le chef de la section syndicale d'Alger, Abdelhak Boumansour, estime que «les cheminots ont montré leur bonne foi et que maintenant la balle est dans le camp de l'administration». Hier, en fin d'après-midi, notre interlocuteur affirmait que plus de trois heures après que la proposition ait été faite à la direction, aucun responsable ne les avait encore contactés pour entamer les pourparlers. «Il est vraiment étrange de voir des grévistes faire des propositions de sortie de crise pendant que l'administration se roule les pouces. C'est le monde à l'envers», regrette Abdelhak Boumansour. Ce dernier souligne toutefois, que si les travailleurs grévistes ont fait un pas en avant pour reprendre du service, c'est «par souci de ne pas prendre les usagers du transport ferroviaire en otages». Mais il semble, ajoute le chef de la section syndicale des cheminots d'Alger, que «la direction de la SNTF ne semble pas trop s'en soucier». La tutelle aux abonnés absents ! Hier, et pendant toute la journée, des voyageurs continuaient à s'acheminer encore vers la gare d'Agha, à Alger, dans l'espoir d'une reprise de service, mais sans espoir. Ils étaient nombreux à se plaindre devant des travailleurs grévistes qui leur expliquaient que «c'est la faute à l'administration qui refuse de leur donner leur dû». Pendant ce temps, toutes nos tentatives de rentrer en contact avec la direction de la SNTF se sont avérées vaines. Le directeur général, Yacine Bendjaballah, restait injoignable en dépit de plusieurs tentatives. Idem, pour le ministère des Transports, où personne ne répondait au téléphone de la réception. Ainsi, et après trois jours de paralysie totale du transport ferroviaire, la situation ne semble point inquiéter les premiers responsables en charge du secteur.