Les Douanes algériennes se dotent d'une nouvelle structure, plus détaillée, du tarif douanier. Le DG de cette institution, Kaddour Bentahar, appelle les opérateurs économiques à aider l'Etat à utiliser ce levier pour protéger l'industrie algérienne naissante. Lyas Hallas - Alger (Le Soir) - La nouvelle structure du tarif douanier, en vigueur depuis le 17 mai dernier, a été présentée hier à la direction générale des Douanes algériennes. L'ancienne codification à huit chiffres est passée à dix pour se conformer aux normes fixées par la nomenclature du système harmonisé de désignation et de codification des marchandises élaboré par l'Organisation mondiale des douanes. Cette nouvelle structure, qui a augmenté sensiblement les sous-positions tarifaires lesquelles passent presque du simple au triple, de 6 126 à 15 946, n'a néanmoins pas pour effet de modifier la fiscalité ou les formalités administratives particulières (certificats, autorisations, interdictions etc.). «Elle garantira surtout des statistiques plus détaillées sur le commerce extérieur d'autant qu'elle pourrait servir de levier pour la protection de la production nationale», souligne-t-on. Dans ce sillage, le directeur général des Douanes algériennes Kaddour Bentahar a estimé que cet outil donnera plus de visibilité aux opérateurs économiques. Il a,ainsi, appelé les producteurs désirant bénéficier de barrières douanières afin de protéger leurs produits à saisir son institution. «L'Algérie n'est pas membre de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) d'autant que cette organisation intergouvernementale n'interdit pas le recours à la protection des industries naissantes ou à l'instauration de barrières douanières en cas de déséquilibre de la balance commerciale», a-t-il rappelé. Kaddour Bentahar a indiqué que beaucoup de pays utilisent ce levier des tarifs douaniers pour protéger leur production : «Si la plupart des pays utilisent les matrices normatives pour protéger leurs industries, les barrières tarifaires que nous pensions révolues reviennent en force. L'Egypte, à titre d'exemple, a augmenté les tarifs douaniers pour 600 produits». Et d'ajouter : «Notre institution n'est habilitée qu'à donner un avis selon les procédures en vigueur mais, ce sont des procédures bien huilées. J'invite les opérateurs à se rapprocher de nos services pour nous aider à identifier les produits qui peuvent bénéficier d'une telle protection.» Le DG des douanes a expliqué, par ailleurs, que la nouvelle structure du tarif douanier aiderait plutôt l'Algérie à mieux négocier son admission à l'OMC et à mieux renégocier l'accord d'association avec l'Union européenne. Il convient enfin de noter qu'un nouveau code des douanes est en préparation et devrait bientôt être transmis au Parlement.