C'est une opération inédite de tentative de harga ayant concerné au total plus de 80 personnes en une seule nuit dont une mère avec son enfant en bas âge qui a eu lieu aux premières heures de la journée de jeudi dernier au large des côtes de Annaba dans quatre barques traditionnelles distinctes avec des moteurs de 40 chevaux. L'astuce des passeurs consistait à faire prendre la mer aux 80 harraga, à intervalles, pour détourner la vigilance des gardes-côtes et permettre, en cas d'arrestation de la première barque, aux trois autres de s'échapper et d'atteindre les eaux internationales, avant la destination finale qui n'est autre que les côtes sardes (Italie). Agés de 4 à 46 ans, dont, des mineurs et un enfant de 4 ans accompagné de sa mère de 26 ans, les harraga ont dû s'acquitter d'une somme de 100 000 à 120 000 dinars chacun avant de prendre place dans les barques. Ils ont embarqué de la plage de Oued Bagrat (commune de Seraïdi). Chômeurs de longue date, malgré le fait qu'il y avait parmi eux des diplômés universitaires, ils espéraient une vie meilleure ailleurs que dans leur pays qui leur a tourné le dos, selon leurs dires. Interceptées successivement par les gardiens de la mer respectivement à quatre, six, neuf et dix milles au large de Ras El Hamra, les quatre barques et leurs 80 occupants, originaires de différents quartiers populaires de Annaba sauf un seul qui venait de la wilaya d'El Tarf voisine, ont été ramenés vers la station principale du groupement des gardes-côtes aux premières heures de la journée de jeudi. Les candidats à l'émigration clandestine avortée ont été auditionnés par la police des mers, avant de subir une visite médicale par les médecins de la Protection civile, corps qui est sollicité à chaque arrestation de harraga. L'ensemble de ces derniers ont été déclarés en bonne santé. Leur présentation devant le procureur de la République près le tribunal de Annaba qui aura à statuer sur leur cas, était programmée dans l'après-midi de la même journée.