Les derniers détails du déplacement de la délégation algérienne au Brésil, mercredi prochain, à bord d'un vol spécial de la compagnie nationale font l'objet d'intenses activités de la part du Comité olympique algérien. Hier, alors que les accréditations et les visas d'entrée sont établis pour le personnel réquisitionné pour cette mission, les responsables du COA devaient s'attabler une dernière fois avec leurs homologues d'Air Algérie pour «arrêter le plan final» du voyage à Rio de Janeiro. Les 31es Jeux olympiques modernes approchent à grands pas. Plus que deux semaines avant la cérémonie inaugurale de ces joutes qui mobilisent, depuis l'édition de Londres-2012, tous les staffs du CIO et des associations et organisations internationales qui lui sont affiliées. En Algérie, c'est le COA qui a, comme d'habitude, présidé à tout le processus préparatoire du rendez-vous brésilien de cet été 2016. Une mobilisation qui s'est traduite par la mise sur pied d'une commission de préparation de ces jeux composée de membres de l'instance olympique et des responsables des fédérations sportives. La principale mission assignée à la CPO (commission de préparation olympique) avait trait à la réunion des conditions adéquates à la préparation des athlètes, notamment la prise en charge des frais des stages et des compétitions précompétitives. Avec environ 150 sportifs recensés en 2014 comme étant potentiellement concernés par la participation aux Olympiades de Rio de Janeiro, la trésorerie des fédérations «à sec» en raison de restrictions budgétaires (la dernière subvention a été allouée l'année dernière), le Comité olympique a dû puiser dans ses ressources financières pour couvrir toutes les opérations. Outre les bourses olympiques (18) attribuées aux athlètes, le COA a financé la préparation (stages à l'étranger notamment) d'une vingtaine de fédérations dont certaines n'ont pas réalisé leurs objectifs à l'exemple du volley-ball le canoé-kayak, le badminton, le tennis et le tennis de table. L'instance de Mustapha Berraf a fait prévaloir ses accords et autres partenariats avec certaines structures internationales (CIO et fédérations internationales) pour mettre à la disposition de ces athlètes des stages et autres tournois de préparation. Une œuvre qui et malgré «quelques déceptions» (élimination de l'EN de volley-ball dames, notamment) aura, en définitive, assuré à l'Algérie une présence «quantitativement relevée». C'est la première fois, en effet, que le sport algérien réussit à qualifier autant d'athlètes à ces Olympiades d'été. En effet, dans l'attente d'un éventuel repêchage du marcheur Ameur Mohamed (20 km marcheur) et de Majda Chebaraka (spécialiste du 200 m NL), l'Algérie alignera une délégation de 64 athlètes (voir encadré) représentant 13 disciplines. Avec 18 éléments, le football, sport qui reprend le chemin des JO après 36 ans d'absence (l'EN a pris part aux JO de Moscou, en 1980), représente presque le quart du contingent. La seconde fédération fortement représentée est l'athlétisme (15) suivie de la boxe (8) et du judo (5). Pour les initiés, «les chances de médailles algériennes » sont concentrées dans ces quatre disciplines. Mustapha Berraf n'a pas, en ce sens, hésité à dire que l'Algérie misera 4 à 5 médailles sans en préciser les couleurs. S'il est vrai qu'il a cité nommément Taoufik Makhloufi, Larbi Bouraâda, Mohamed Flissi qui, à ses yeux, «ont les moyens de réaliser de belles choses», il ne perd pas espoir de voir d'autres athlètes «s'illustrer» lors de ce rendez-vous planétaire. Les médailles et leur revers... Pour les inciter à se transcender, Berraf a fait des promesses. Après avoir félicité les athlètes pour leurs efforts durant les qualifications, M. Berraf a renouvelé l'intention de son instance et celle de l'Etat algérien de gratifier les champions de «récompenses assez conséquentes» sans en fournir les détails. C'est le décret exécutif 15-213 du 11 août 2015, fixant les modalités d'application des dispositions statutaires relatives au sportif d'élite et de haut niveau, qui apporte quelques éléments de réponse à cette question. Dans l'article 21 dudit décret, il est mentionné que chaque athlète qui décrochera une médaille d'or aux JO bénéficiera d'un appartement et d'un véhicule, et ce, en plus des autres avantages offerts par les autorités algériennes et les sponsors. L'article 21 du décret exécutif du 11 août 2015 définit clairement les indemnités et rémunération prévues pour les joueurs médaillés et même ceux dont le classement est jugé honorable. En ce sens, un athlète qui décroche une médaille d'or aux JO ou bat un record mondial ou olympique bénéficiera d'une prime de 350 millions de centimes et d'une rémunération mensuelle nette représentant huit fois le salaire national minimum garanti, soit près de 1,5 milliard de centimes pour une durée de 24 mois. Les médaillés d'argent et de bronze bénéficieront également de primes et de mensualités moindres pour des durées déterminées dans l'article 21 de ce même décret. Ceux qui sont classés aux 4e et 5e places bénéficieront aussi de primes et de rémunération. A cela s'ajoutent d'autres indemnités prévues selon l'article 26 de ce décret qui stipule qu'en application des dispositions de l'article 67 de ce décret, outre la rémunération prévue dans l'article 20 ci-dessus, le sportif ou collectif de sportifs d'élite et de haut niveau peuvent bénéficier de récompenses financières et matérielles et/ou d'une indemnité de résultats en cas de réalisation de performances et de résultats sportifs de niveau international ou mondial, sur initiative : soit du ministre chargé des sports, de leur fédération sportive nationale ou du Comité national olympique ou toute autre personne morale ou physique de droit public ou privé. La balle est dans le camp des athlètes qui avaient déçu en 2012, sachant que l'unique médaille d'or décrochée par Taoufik Makhloufi (1 500 mètres) n'était pas dans les prévisions de la délégation algérienne. En 2008, au terme des JO de Pékin, les judokas Benyekhlef Amar (médaillé d'argent) et Haddad Soraya (médaillé de bronze) ont été récompensés d'un appartement offert par le ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme, d'un véhicule de type Golf pour Benyekhlef et une Polo pour Haddad, offerts par Sovac, représentant de Volkswagen en Algérie. La CATT a offert une assurance «tous risques» pendant 4 ans pour les deux voitures. Le ministère de la Solidarité avait, quant à lui, assuré la dotation des deux appartements. Pour sa part, le COA a offert une prime de 1,5 million de DA et 50 000 dollars à Benyekhlef et 700 000 DA, plus 20 000 dollars à Soraya Haddad. En 2012, le médaillé d'or du 1 500 m, Taoufik Makhloufi a reçu une prime de consécration de 3millions de DA, d'un salaire garanti pendant deux années d'un montant de 140.000 DA en sus d'une voiture de type Golf offerte par Sovac. Diverses récompenses de la part des sponsors ont été versées à l'enfant de Souk Ahras qui, malheureusement, n'a pas connu le «bonheur absolu» d'un champion olympique. Depuis son exploit de Londres, et les fanfares qui ont suivi, cet athlète a été surtout «confondu» avec des soucis de financement de sa préparation et de sa prise en charge médicale. Un sort que d'autres médaillés olympiques algériens, à l'image des boxeurs Mohamed Zaoui ou Mustapha Moussa, ont connu au crépuscule de leur carrière. M. B. Les 64 athlètes algériens qualifiés pour Rio FOOTBALL (18 joueurs) : Abdelkader Salhi (GB), Farid Chaâl (GB), Miloud Rebiaï, Ayoub Abdellaoui, Ryad Kamar Eddine Kenniche, Houari Ferhani, Abderaouf Benguit, Abdelghani Demmou, Zakaria Draoui, Haris Belkebla, Mohamed Benkhemassa, Rachid Aït Athmane, Sofiane Bendebka, Zakaria Haddouche, Mohammed Benkablia, Abderrahmane Meziane, Baghdad Bounedjah, Oussama Darfalou. ATHLETISME (15) : Taoufik Makhloufi (800 et 1 500m), Larbi Bouraâda (décathlon), Souad Aït Salem, Kenza Dahmani, El-Hadi Laâmeche et Hakim Sadi (marathon), Amina Bettiche, Ali Messaoudi, Hichem Bouchicha et Billal Tabti (3 000m steeple), Amine Belferar et Yacine Hathat (800m), Abdelmalek Lahoulou et Miloud Rahmani (400m haies), Salim Keddar (1500m). *Un recours a été formulé pour repêcher Mohamed Ameur (20 km marche). BOXE (8) : Mohamed Flissi (52 kg), Fahem Hammachi (56 kg), Réda Benbaâziz (60 kg), Chadi Abdelkader (64 kg), Zoheïr Kedache (69 kg), Ilyas Abbadi (75 kg), Abdelhafid Benchabla (81 kg) et Chouaib Bouloudinats (91). JUDO (5) : Houd Zourdani (-66 kg), Abderrahmane Benamadi (-90 kg), Lyes Bouyakoub (-100 kg), Mohamed Amine Tayeb (+100 kg) et Sonia Asselah (+78 kg). LUTTE (3) : Tarek Aziz Benaïssa (-66 kg), Adem Boudjemline (85 kg), Hamza Haloui (98 kg). VOILE (3) : Chérif Sahraoui Imène (Laser Radial), Bouras Hamza et Katia Belabbes (RSX). GYMNASTIQUE (2) : Abdeljalil Bourguieg et Farah Boufaden (artistique). AVIRON (2) : Sid Ali Boudina et Amina Rouba (skiff individuel). ESCRIME (2) : Anissa Khelfaoui et Victor Hamid Sintès (fleuret). CYCLISME (2) : Youcef Reguigui et Abderrahmane Mansouri (sur route et contre-la-montre). Haltérophilie (2) : Walid Bidani (100 kg) et Fatma Zohra Hirèche (75 kg). NATATION (1) : Oussama Sahnoune (50m libre) *Un recours a été formulé pour repêcher Majda Chebaraka. TIR SPORTIF (1) : Chafik Bouaoud (carabine à air comprimé 10 mètres).