Une (autre) histoire belge qui finit mal avant de commencer. Après les passages manqués de Waseige et Leekens, l'Algérie voulait s'offrir les services d'un autre entraîneur wallon pour sa sélection de football. Le «Taureau de Dongelberg» s'est porté candidat, a entretenu le suspense puis a décliné l'offre de Raouraoua. Peut-être que l'échec des négociations entre la FAF et le Belge Marc Wilmots était ce mal nécessaire dont la sélection a tant besoin ? Le Belge, qui ment comme il respire, dit ne pas avoir renoncé au projet de la FAF pour des questions d'ordre financier. Il affirme à la presse de son pays qu'il ne peut prendre en charge une sélection et préfère travailler avec un club. Autant d'entourloupes qui mènent au mensonge. L'histoire d'argent est démentie par les «filiations» de l'ex-joueur des Girondins de Bordeaux managé par le Portugais Jorge Mendes, celui qui tient les affaires d'un certain Cristiano Ronaldo, James Rodrigues, Radamel Falcao, Angel Di Maria et des entraîneurs Jose Mourinho et Diego Simeone. Une brochette de stars mondiales dont les émoluments sont hors de portée de la FAF. Et, second mensonge, Wilmots n'avait pas à postuler pour une mission à la tête d'une sélection s'il avait vraiment envie de bosser, comme le voulait le Français Christian Gourcuff, dans un club. Wilmots, qui a reçu d'autres propositions, a joué avec les chiffres et a perdu sa partie avec une fédération qui n'était pas disposée à faire des folies. Une fédération qui a perdu du temps avec un candidat qui pouvait s'avérer, à l'instar du Serbe Milovan Rajevac mais aussi ses compatriotes Waseige et Leekens, une (nouvelle) erreur de casting. Une FAF qui, enfin, a apporté une (autre) preuve de son amateurisme, elle qui a reçu, de l'aveu de son président, des dizaines de CV sans vérifier lesquels étaient les plus à même d'entrer dans sa fourchette financière. Et pour cause, comme toute demande classique de travail, le curriculum vitae d'un entraîneur comporte, entre autres, des informations sur le salaire perçu par le passé et celui espéré pour le nouveau poste. La prétendue commission ad hoc chargée par Mohamed Raouraoua de filtrer les demandes ne semblait pas, en définitive, faire attention à un aspect qui a fait fuir nombre de candidats. L'exemple de Rudi Garcia qui s'est installé à la commanderie pour un salaire de 230 000 euros, est édifiant. L'ancien coach de la Roma était motivé à l'idée de tenter une expérience à la tête d'une sélection et l'Algérie lui paraissait comme un point de départ plus que lucratif. Un challenge qu'il a fini par éviter suite aux conseils de son manager Pascal Boisseau. Très fin négociateur, Boisseau a rejeté toutes les offres parvenues à Garcia d'Espagne (Valence), d'Angleterre et d'Italie où il était encore sous contrat (sans poste) avec l'AS Rome. Les touches (timides) de la FAF n'avaient aucune chance d'aboutir. Le casting se poursuit L'erreur de casting mise à part, la FAF doit changer son mode de recrutement du personnel. Ce n'est pas un simple SMS, des appels téléphoniques ou des discussions menées par des intermédiaires que de telles affaires doivent être traitées. La prétendue commission ad hoc ne serait pas sollicitée si la fédération avait un personnel qualifié, une DTN mais surtout un collège des entraîneurs, pour trancher de telles questions techniques. Raouraoua a conscience que, désormais, la gestion d'un tel dossier ne peut plus être de son intégral pouvoir. Lui qui reçoit des pressions de partout, pas spécialement des médias et des fans de la sélection. C'est cette responsabilité de choisir «l'homme de la situation», lequel doit bénéficier du consentement de tous, notamment des décideurs qui ne veulent pas entendre parler d'un coach français pour l'EN, qui semble gâcher le sommeil du patron du football algérien. Raouraoua n'est pas le seul à décider qui succédera à Rajevac, lui qui a déjà cédé devant l'injonction de ramener Gourcuff ou de conserver Halilhodzic (en vain) et avant lui Saâdane. L'épreuve est d'autant plus délicate que les «cibles» s'envolent les unes après les autres. Après Garcia et Wilmots, c'est Courbis qui se rapproche de Lorient tandis que Le Guen reste attentif à un come-back à la barre technique de l'OL. C'est, en somme, la piste française qui offre le plus d'opportunités à Raouraoua pour choisir le futur manager de l'EN appelée à négocier positivement le déplacement au Nigeria puis à défendre un statut jamais conforté de grand favori pour le sacre africain le 5 février prochain au Gabon.