Dans le cadre d'une nouvelle orientation des pouvoirs publics, sans doute dictée par le contexte de crise économique, les walis sont appelés à jouer un rôle économique en sus de leurs prérogatives administratives. Younès Djama - Alger (Le Soir) - C'est ce qui ressort, en substance, de l'intervention, hier matin sur la Radio nationale, du directeur des ressources humaines au ministère de l'Intérieur. En effet, à la faveur de cette nouvelle politique, a-t-il dit, les walis seront «les seuls maîtres à bord» dans toute décision liée au volet économique. «On a constaté que, parfois, la responsabilité est diluée entre plusieurs secteurs, ce qui fait que l'objectif de cette réforme est de recentrer le pouvoir de décision au niveau du wali qui sera le seul maître à bord», a indiqué Abdelhalim Merabti. Interrogé sur les compétences des walis appelés à exécuter cette stratégie, le représentant du ministère de l'Intérieur assure que ces cadres de la nation ont un potentiel important qui leur permettra de gérer et de s'adapter à la nouvelle situation. Cela n'empêche pas que le volet de la formation aura un rôle d'accompagnement non négligeable pour soutenir cet effort de réforme. Et à cet effet, il faut savoir que le ministère de l'Intérieur a mis en place toute une stratégie de formation dont l'un des axes consiste en la prise en charge des nouvelles recrues à l'effet de les préparer aux nouvelles missions de service public auxquelles elles s'attacheront. «Nous recrutons des diplômés des universités et des centres de formation professionnelle, mais à qui manque cette culture de service public», dira le responsable. Une question se pose : comment passer d'une gestion administrative et centralisée à une gestion managériale ? A cette interrogation, Merabti répond que c'est chose facile car «les cadres qui auront la charge de cette nouvelle mission ont un capital-expérience très appréciable, ils ont un vécu et une expertise qu'ils ont accumulés ces dernières années notamment lors des étapes qu'a vécues notre pays à partir des années 1990», dira Abdelhalim Merabti. Ceci dit, ajoute-t-il, «tout cadre de l'Etat a besoin d'une formation de recyclage pour prendre connaissance des nouvelles techniques et des nouvelles procédures». Pour accompagner ce nouveau rôle économique des wilayas, le département de Noureddine Bedoui a élaboré une stratégie de formation des cadres et du personnel exécutant qui repose sur trois axes fondamentaux. «Le plus important dans ces formation, explique l'invité de la Chaine 3, est que le contenu pédagogique est axé sur cette nouvelle mission économique des collectivités locales.» Selon M. Merabti, ce programme de formation est destiné à la fois aux nouvelles recrues pour compléter leur formation académique par une formation de service public et aux cadres pour les préparer à avoir une vision comparée et leur permettre de tirer les enseignements des bonnes expériences vécues dans d'autres pays, à l'instar de la France et de l'Espagne. A une question sur les prérogatives des présidents d'APC fortement limitées par le pouvoir des walis, M. Merabti annonce qu'une révision du code communal pourra probablement élargir les prérogatives des élus locaux, en affirmant que le ministère de l'Intérieur a toujours incité les présidents d'APC à renforcer la démocratie participative.