Comme pour Alger, en ce qui concerne les wilayas du centre il y a quelques semaines, et comme pour celles de l'ouest et du sud-est du pays dans les prochains jours, le ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement (MATE) a organisé hier un séminaire régional à Annaba. Regroupant treize wilayas du nord est, la rencontre a valu, par les nombreuses interventions des participants entre experts et cadres supérieurs ainsi que les responsables des structures décentralisées du Mate, chercheurs et universitaires spécialisés dans la biodiversité, opérateurs économiques, représentants des associations écologiques... Des interventions rythmées par les références à la Convention internationale de Aichi (Japon) de 2010. Ratifiée par l'Algérie, celle-ci prédispose de 20 mesures à appliquer dans le cadre du Plan stratégique sur la diversité biologique 2011-2020 préfigurant de divers objectifs. Rencontre riche en informations rapportées par des intervenants désignés dans les quatre ateliers mis en place par les organisateurs. Il s'agit de : institutions et réglementation, préservation, valorisation et utilisation de la biodiversité, stratégies d'information, de communication et de sensibilisation et stratégies de formation et de recherches. Tout un programme s'il en est à l'origine de chauds débats, lors des travaux des groupes thématiques basés sur des expériences, bonnes ou mauvaises, vécues par ces mêmes intervenants. Dans les propos des uns et des autres, les élus représentatifs des collectivités locales (APC/APW) ont été pointés du doigt pour leur passivité aux atteintes à la biodiversité. Tout aussi citée, la problématique des écologistes à l'origine de dénonciation d'un grand nombre de situations véritablement à hauts risques en terme de biodiversité. A cette rencontre, n'ont pas assisté, comme devenu une habitude, les représentants de l'Agence nationale pour la protection de l'environnement et de la lutte contre la pollution (Anpep). Et pourtant, ce séminaire a pour objectif la tenue d'un atelier national pour valider les recommandations de manifestations similaires régionales. Il en est ainsi du Plan stratégique national 2011-2020. Il reprend, point par point, les dispositions de la convention de Aichi. Les parties concernées ont pour mission de mettre à jour leur stratégie et plans d'actions nationaux pour la biodiversité (SPANB), de développer les objectifs nationaux sur la base de la même convention. Ces objectifs sont élaborés en fonction des priorités et capacités nationales. D'adopter les SPANB mis à jour comme instrument de politique et les utiliser pour intégrer la biodiversité dans le processus de planification, de développement et de la comptabilité au niveau national. Réaliser un suivi de la mise en œuvre des SPANB et des objectifs nationaux en se servant d'indicateurs. Ces derniers sont synthétisés dans la déclaration du directeur de la biodiversité, du littoral et du changement climatique au Mate, Grimes Samir : «La conjugaison des efforts de tous est une condition nécessaire pour la réussite de la stratégie nationale d'appropriation pour l'ensemble des acteurs, notamment ceux de la société civile qui constituent le gage du succès. Il est important de souligner que le Mate a engagé un processus participatif. Ce dernier vise à faire remonter l'expérience de la locale afin de pouvoir définir des orientations en matière de conservation, de protection, d'utilisation durable et de la diversité biologique. Inévitablement, la loi sur les ressources biologiques sera parmi les points à discuter puisqu'elle vise en priorité à réduire au maximum la bio-piraterie. Cela souligne enfin les enjeux économiques de la diversité biologique.» L'importance de la rencontre de Annaba est également soulignée par les résultats de trois recherches en laboratoire, effectuées par des équipes de chercheurs et scientifiques de l'Université Badji-Mokhtar. Dans leur approche, ces chercheurs ont donné de nombreux détails sur la biodiversité et sa préservation. Ce même type d'approche a, d'une certaine manière, été abordé par les participants aux travaux d'atelier du séminaire avec, au bout, des recommandations importantes. Celles-ci sont à même de consolider les avancées en la matière enregistrées par l'Algérie en termes de mise en œuvre de la planification nationale sur la diversité biologique. De ces recommandations nous retiendrons : la nécessité d'établir des passerelles effectives entre les gestionnaires de la biodiversité et les projets du Plan national de recherche. Adapter le produit de la formation aux enjeux de la biodiversité. Etablir des mécanismes opérationnels au niveau de la locale pour coordonner l'action des pouvoirs publics en matière de biodiversité. S'assurer de la cohérence du message en ce qui concerne la biodiversité aux cibles en utilisant les spécificités locales et la valeur patrimoniale économique et sociale de la biodiversité. Mettre en place un réseau national des aires protégées. S'assurer d'une gestion efficace de la biodiversité. D'autres recommandations, toutes aussi importantes les unes que les autres, abordent la question des enjeux politiques, économiques et sociaux de la biodiversité, dans un monde en constant changement. Il s'agit de faire participer les enfants aux concours sur la biodiversité, d'élaborer un programme informatif et virtuel pour véhiculer les messages.