Les choses sérieuses vont commencer pour Leekens et ses joueurs. Demain, les camarades de Guedioura lanceront leur nouvelle sortie africaine face au Zimbabwe. Une sortie redoutée par les Algériens qui, une fois n'est pas coutume, sont affublés du statut de favoris de cette compétition. Gabon-2017 débute aujourd'hui avec deux affiches dans le groupe A : Gabon- Guinée Bissau et Burkina Faso-Cameroun sont deux inédits duels, même si, a priori, les Panthères noires de PEA (Pierre-Emerick Aubameyang) et les Lions indomptables de Hugo Broos partent avec les faveurs du pronostic du fait de leur histoire et de leurs composantes. Cette poule demeure ouverte à toutes les surprises dont la CAN raffole. Et cette tendance est aussi valable au niveau des différents groupes de ce premier tour de la 31e phase finale attribuée par la CAF d'Issa Hayatou au Gabon au détriment de l'Algérie, candidate malheureuse lors du congrès de la Confédération en avril 2015. Un candidat, l'Algérie en l'occurrence, qui espère se «venger» sur le terrain en allant chercher sa seconde consécration continentale, 27 ans après le couronnement de Madjer et consorts à Alger. Un rêve que plusieurs générations de footballeurs aussi talentueux les uns que les autres n'ont pu réaliser pour des raisons qui dépassaient souvent le cadre sportif même s'il faut reconnaître que depuis le sacre d'Alger, l'Algérie a souffert de l'absence de structures fiables et d'une politique sportive visionnaire. Ce sont d'ailleurs ces insuffisances qui semblent obéir à la démarche de la FAF présidée par Mohamed Raouraoua qui s'est portée résolument sur l'option du tout-émigré. Une voie qui aura, en somme, permis à l'Algérie de retrouver un certain standing dans le giron continental avec des qualifications successives aux CAN 2013, 2015 et 2017 ainsi que deux participations en Coupe du monde. Une présence qu'il faudrait perpétuer mais surtout orner par des résultats autrement plus en rapport avec les moyens consentis par l'Etat et la fédération en direction de cette sélection. L'émergence d'une nouvelle génération douée formée de joueurs expatriés mais également ceux de cru a ouvert l'appétit à tout un peuple. Pour cette campagne gabonaise, qui intervient à un moment où la sélection traverse une «grave crise d'adolescence» matérialisée par le départ de deux sélectionneurs (Gourcuff et Rajevac) et la mise à l'écart de plusieurs cadres de l'équipe (Feghouli et Medjani en particulier), de grandes zones d'ombre planent. La FAF a, dans cette incroyable tourmente provoquée par le nul concédé à Tchaker devant le Cameroun (qualifications au Mondial-2018), battu le rappel du Belge Georges Leekens dont le premier passage, en 2003, n'a pas laissé des souvenirs indélébiles dans la mémoire sportive nationale. Une «blague» qui a tourné court lors du premier déplacement des Verts à Uyo (Nigeria) où M'bolhi et ses frères ont été corrigés par les Super Eagles. Le Mondial russe s'éloignant dangereusement, la FAF décide alors de changer d'objectif en lançant aux joueurs le défi d'aller ramener le trophée africain du Gabon. Rien que ça. Une tâche qui ne sera pas de tout repos. Aux absences de Medjani, Feghouli et Taïder (forfait de dernière minute), Leekens aura à gérer les aspects liés à l'inexpérience de certains néo-capés à l'exemple de Belkheiter, Bensebaïni et Bennacer mais également aux conditions particulières du tournoi dans un pays subsaharien (humidité, chaleur et hébergement, entre autres). Arrivés jeudi soir à Moanda, les Algériens ont eu un premier aperçu sur ce qui les attend. Hier, lors d'une séance de décrassage, les 23 joueurs ont fait connaissance avec leur nouvel environnement. Aujourd'hui, à l'heure du match de demain (17h), ils seront encore mieux renseignés sur la nature de la pelouse du temple de Franceville et l'humidité ambiante qui y règne. L'entrée en lice, dimanche face au Zimbabwe, risque d'être une épreuve douloureuse pour Bentaleb et Cie.