Suite à l'invitation du Président de la République Abdelaziz Bouteflika, la chancelière allemande, Angela Merkel, effectuera dès aujourd'hui, une visite de deux jours en Algérie. Cette rencontre permettra aux deux parties d'aborder les relations entre l'Algérie et l'Union européenne, la situation au Maghreb, au Sahel et au Moyen-Orient, selon le communiqué de la présidence de la République qui souligne que cette visite insufflera un élan supplémentaire à la coopération, au partenariat et aux échanges des deux pays, ce qui permettra une relation bilatérale économiquement dense. Mounira Amine-Seka - Alger (Le Soir) - Lors de cette seconde visite de la chancelière, depuis sa première en 2008, se tiendra la 6e session de la commission mixte de coopération algéro-allemande et du forum d'affaires entre les entreprises des deux pays. Une visite qui intervient après celle du Premier ministre Abdelmalek Sellal, à Berlin, en janvier 2016, lors de laquelle une trentaine de projets de partenariat à concrétiser à court et long terme, ont été identifiés par les deux parties. Dans le même sillage, plusieurs dossiers seront abordés par les responsables des deux parties. Au programme, une rencontre des opérateurs économiques qui réunira près de 70 hommes d'affaires allemands et une centaine d'opérateurs économiques algériens est prévue mardi, dans le but de cibler des projets susceptibles d'aboutir à des partenariats entre les entreprises des deux pays. Au vu de la volonté de l'Algérie de diversifier son économie, nombre de filières industrielles intéressent les entreprises allemandes, notamment l'industrie mécanique, la sous-traitance automobile et l'industrie mécanique, ainsi que l'énergie renouvelable, la chimie et l'industrie pharmaceutique. Concernant la filière mécanique, les deux pays sont déjà partenaires dans la production en Algérie de véhicules de la marque Mercedes-Benz, entre le groupe allemand Daimler (Société mère de Mercedes-Benz) et la Société nationale de véhicules industriels (SNVI), le ministère de la Défense nationale et le groupe émirati Aabar. Il s'agit de trois sociétés mixtes algéro-germano-émiraties créées en 2012 pour développer l'industrie mécanique en Algérie: Société algérienne pour la production de poids lourds Mercedes-Benz (SAPPL.MB) à Rouiba, Société algérienne pour la fabrication de véhicules de marque Mercedes-Benz (Safav) à Tiaret et Société algérienne de fabrication de moteurs de marque Mercedes-Benz, Deutz et MTU à Constantine. En outre, le constructeur allemand de véhicules Volkswagen a signé il y a quelques mois un protocole d'accord avec le concessionnaire automobile Sovac pour la création d'une usine de montage de véhicules de cette marque en Algérie. Cette usine, qui sera implantée à Relizane, devra entrer en production en juin prochain. Quatre modèles seront assemblées, à savoir Volkswagen Golf 7, Seat Ibiza, Skoda Octavia et Volkswagen Caddy avec une capacité de production de 12.000 unités/an pour la première année avant d'atteindre 100.000 véhicules/an après cinq années d'activité. Un investissement de quelque 170 millions d'euros est nécessaire pour réaliser le projet. «Ce partenariat permettra à l'Algérie d'être un pont d'exportation des véhicules de cette marque vers les pays du Maghreb, arabes et toute l'Afrique», estiment les deux partenaires. Au total, plus de 200 entreprises allemandes activant dans différents secteurs sont implantées actuellement en Algérie. Entre autres domaines de coopération entre l'Algérie et l'Allemagne, les produits d'hélium, ce gaz important dans la production de la fibre optique et qui sert beaucoup dans l'industrie spatiale. Seulement, un gros déséquilibre en défaveur de l'Algérie est constaté sur le plan de commerce extérieur entre les deux pays, puisque sur l'année 2016, les échanges commerciaux entre les deux pays ont été établis à hauteur de 3,07 milliards de dollars, avec plus de 3 milliards de dollars d'importations algériennes auprès de l'Allemagne, contre 64 millions de dollars, seulement, d'exportations algériennes. L'Algérie a donc marqué un déficit de 2,94 milliards de dollars. Il faudrait souligner que les importations algériennes sont constituées majoritairement de biens d'équipement industriel et de biens de consommation, tandis que les exportations sont dominées par les hydrocarbures et les semi-produits. Ces accords et partenariats à signer entre les deux parties auront-ils raison de ce déficit ?